01/07/2015

A la conquête de l'Est ( j'ai bien dit de l'EST)


Que serait l'Ouest Américain sans les batailles entre les cowboys et les Indiens? Certains noms résonnent encore en nos mémoires sans que l'on sache vraiment ce qui c'est réellement passé, ni où et encore moins le nom des protagonistes. Notre périple au Montana nous a conduit ce matin sur le Little Big Horn Battlefield. Là, au milieu d'immenses plaines se sont affrontés Sitting Bull (chef des Lakotas) et le Colonel Custer... et pour une fois les indiens ont gagné. A l'issu d'un combat sanglant comme il se doit où plus de 200 soldats confédérés ont perdu la vie face aux terribles guerriers qui se battaient pour conserver leur mode de vie et leur culture. Custer est devenu un héros national, Sitting Bull aussi et même largement au delà des frontières. Quel enfant n'a pas joué son rôle dans de fabuleuses batailles imaginaires? Comme il se doit le site et le visitor center sont très bien fait et se font face les 2 monuments à la mémoire respective des combattants des 2 camps. Un joli moment d'histoire.

 



Et comme les westerns continuent de nous faire rêver le South Dakota est le lieu idéal. Tout d'abord c'est là que vivait Marie Ingalls et sa  famille dans "La petite maison dans la prairie" a De Smet (cherchez bien sur la carte, c’est pas gros comme patelin). Cela vous donne une idée des paysages. Et puis tout à coté de Murdo il y a la "1880 Town". Un passionné d'histoire a patiemment reconstitué une ville de la fin du XIX, début XX siècle. Le temps où les pionniers arrivaient dans le Sud Dakota avec le rêve d'une nouvelle vie et la promesse de 160 acres². Là Richard Hullinger a réuni plus d'une trentaine de bâtiments venant de tout les États, y compris église, gare, école, hôtel, saloon, prison. Tous sont authentiques, meublés et décorés de pièces d'origine. On a juste l’impression que la vie s’est arrêtée là il n’y a pas si longtemps que ça et que les cowboys vont revenir. C'est d'ailleurs dans ce village qu'a été tourné "Danse avec les loups" ainsi que d'autres documentaires sur la conquête de l'Ouest. Loin de Disneyland cette ville nous a fait ressentir ce que pouvait être la vie de ses hommes et femmes que nous ne connaissons qu'au travers des westerns.



D'un coté de la barrière...
Et de l'autre ! 
Et oui on a même eu droit au tour de chant.


Bon c'est pas tout mais si on veut avoir un peu de temps au Canada il va falloir tirer notre flemme plein Est. Je ne sais pas pourquoi mais on tend un peu le dos... Retrouver l'Est c'est aussi quitter les grands espaces et la nature pour les zones urbaines et la foule de nos contemporains. En attendant, Chicago nous attend et on décide de faire 2 jours de liaison pour avaler les kilomètres. Il faut dire que traverser le Minnesota n'est ce que nous avons vu de plus excitant: Des champs de maïs a perte de vue avec pour seule distraction les panneaux publicitaires de bord de route qui annoncent de fabuleuses réductions dans les fast food alentour avec "free coffee for veterans" ou "20% off on your pizza slice". Génial, on en rêvait. Moins drôle et plus impressionnant sur cette route la quantité de panneaux de groupes militants anti avortement. Culpabilisation et stigmatisation... très moyen selon moi. Je n’ai pas envie de rester dans le coin. 
un petit tour par le Mont Rushmore....
Deux exemples d'humour de l'Ouest...


Amis végétariens... bonjour !
Aussi l'arrivée à Chicago se fait presque plus vite que prévue car le Lion a avalé 700km d'un seul coup. Comme d'hab on garde nos habitudes… on a réservé grâce au wifi McDo (coût de l'opération 2 menus indigestes...) une chambre au Super 8 dans la banlieue nord. C'est pas super glamour mais au moins on sait qu'il y a un parking pour le chameau, le petit Dej ( devoir chercher un resto pour un café c'est pas notre truc), le wifi, et...la station de métro qui va direct downtown à 2 blocs. Se retrouver dans une ville de plus de 2 millions d'habitants avec sirènes de police, trafic 100% embouteillé, pluie et brouillard ne sont pas les conditions idéales mais Chicago est une ville surprenante et attachante. Tout d'abord d'un point de vue architectural, les tours de verre côtoient les bâtiments de style victorien et entre les 2 on peut trouver une Eglise baroque. Une visite en haut de la Willis/ Sears Tower (tout dépend si vous connaissez la version avant ou après 2009) vaut le détour même par mauvais temps (au moins on ne fait pas la queue) et puis il y a les quais de la Chicago River et le Millenium Park, une bouffée de verdure au milieu de la ville. Il y a en juillet un grand festival de musique gratuit mais malheureusement la pluie nous privera d'un concert gratuit de Mendelssohn. Et puis au delà de tout ça Chicago c'est la ville d'Al Capone et du blues. Aussi nous mettrons un point d'honneur à déguster une stuffed pizza chez Giordano's et à chercher un club pour écouter du blues en live. Mission accomplie... au delà de nos espérances. Le Buddy Guy's  Legend nous tend les bras. Un club de légende qui propose du live de 9h du soir a 1h du matin dans une ambiance Chicago bar avec comptoir en bois sombre, TVs au mur branchées sur les chaines de sport, et une fabuleuse collection de guitares signées ayant appartenues aux artistes de renom ayant joués dans le club: Eric Clapton, Stevee Ray Vaughan, Carlos Santana, Jef Beck... Les tables face à la scène sont 1st come 1st serves et même une heure en avance c'est déjà trop tard... Mais il y a des jours où la chance est avec nous. Le lion nous dégotte 2 places à la table de Kevin un californien en déplacement professionnel. Il est seul, a fini de manger et accepte notre compagnie avec sourire. Au bout de 2 minutes nous en sommes à parler de nous et de notre voyage (ça en devient gênant parfois tellement on a l'impression de se regarder le nombril).  Il nous assaille de questions tant sur notre vécu que sur nos motivations et notre cohabitation en couple enfermé dans une boite pendant un an. Ca c'est plus rare comme question. Comme tous les américains que nous avons rencontrés, partir un an lui semble assez extraordinaire. Tout en parlant nous avons commandé du vin, de quoi manger et à notre plus grande surprise Kevin prend la note et nous invite pour nous remercier de notre compagnie et saluer le courage de notre aventure. Là on n'en revient toujours pas. Se faire offrir un verre, payer sa tournée on connait et c'est un bon moyen de poursuivre les échanges mais se faire inviter à diner par une personne qui de surcroit partage sa table, on n'en revient pas. Merci Kevin, non seulement la musique était top avec un mélange de Chicago blues et de blues du Tennessee mais en plus on a rencontré une belle personne avec qui on a partage un super moment. De quoi finir ce séjour à Chicago en beauté avant de reprendre la route vers Detroit et le Canada. Dimanche c'est la Gay Pride à Chicago et vu que le mariage homosexuel est officiellement reconnu dans tous les USA depuis hier...ce sera a n'en pas douter une belle fête.
en haut de la tour... les pieds dans le vide
 

Les trucks food : une institution à Chicago... les plus fameux tweetent leur emplacement





Avec Kevin... super soirée !




En ce qui nous concerne ce sera direction Detroit pour passer la frontière avec le Canada. Une dernière nuit dans un State Park (qui est en fait un County Park)... Avec un brin de tristesse et hop nous voilà au Canada. Notre dernier passage de frontière, le 27eme pays et le dernier se fait avec un cousin francophone. Aussi facile et déroutant que le passage aux USA. Pas de douane, pas d'immigration... Juste une gate comme un péage avec un douanier canadien un peu curieux de notre périple (ça explique sans doute la longue queue qui se forme derrière nous) qui nous met un ultime tampon sur le passeport et nous sommes à Windsor. Presque trop facile, trop rapide. Les 2 côtés du pont sont étrangement jumeaux avec leur avenue bordée de Mc Do, Dennys, Applebees et autres KFC. On s'était habitué à ces rituels de passage entre les pays avec à chaque fois leur lot de paperasse, de procédure et une part d'inconnu derrière. Ici on a juste l'impression de changer de département et de monnaie. Même le paysage industriel se ressemble et si Detroit a vu l'industrie automobile redémarrer, côtè canadien ce ne sont pas les aciéries qui manquent.



Le bon côté des choses c'est que les campgrounds se ressemblent aussi. De larges emplacements en bordure de lac avec plein de verdure autour et un ranger à l'entrée qui s'inquiète de notre niveau de fatigue quand on lui dit que l'on arrive des USA. Du coup on a un emplacement juste à côté des douches et des sanitaires… sans doute a t il peur que nous n’ayons pas la force de marcher.



La visite des chutes du Niagara dépasse largement ce que je pouvais imaginer en matière d'animation touristique. Le lion m'avait pourtant prévenue mais là ... Chapeau bas, on rivalise avec Disneyland: film 4D pour "expérimenter" la naissance des chutes avec plateforme qui bouge et arrosage compris (poncho de pluie bleu offert), balade au pied des chutes en bateau, tous déguisés en flamands roses grâce au poncho rose, descente derrière les chutes pour "ressentir" le fracas et la puissance de l'eau (version canari avec poncho jaune). Je vous passe la balade pour aller voir les rapides qui nécessitait que l'on prenne la voiture... et que l'on a zappé contre un lunch bien sympa avec vue sur les chutes. Autant vous le dire à chaque sortie d'attraction, impossible d'échapper à la boutique de souvenirs ou même les sachets de bonbons sont estampillés Niagara Falls. Bilan de la journée: Superbe soleil pour voir un site vraiment impressionnant. Finalement  se prend au jeu, on profite de tous les points de vue et de toutes les attractions avec bonne humeur. Bon on a quand même évité la Maison Hantée, le musée de cire, le Casino et toute la partie fête foraine. Faut pas exagérer quand même.





Près de 900 km nous séparent de Quebec, et nous avons bien l’intention d’avoir le temps de profiter de nos cousins et aussi des baleines...ils paraît que les copines rencontrées en Argentine au mois de novembre sont arrivées, on voudrait bien aller leur faire un petit coucou avant de rentrer. On s’attache finalement alors on the road again, sous la pluie malheureusement, mais on va pas se décourager pour si peu.
A bientôt pour ce qui sera sans doute l’un des derniers posts à moins que nous ne décidions de continuer encore un peu. Qui sait ???

 
Bisous !

1 commentaire:

  1. Toujours autant de belles tranches de vie, d'un lieu à l'autre. ... Bises à tous les deux

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