25/03/2015

De la Pura Vida...a Viva la Revolucion !

Notre remontée s'accélère... nous avons en 2 semaines traversé le Panama et le Costa Rica et nous voilà au Nicaragua. En fait nous avons surtout traversé une enclave américaine. Des plages superbes, des couchers de soleil à couper le souffle mais en fait nous n'avions pas vraiment l'impression d'être en Amérique Centrale. Deux pays "sabor artificial" et totalement investis par les américains. Le bord de mer n'est qu'une succession de propriétés américaines. B&B, lodges et hôtels au style "pseudo" local qui proposent cours de yoga, massages zen et centres de méditations pour occidentaux stressés en mal de retour à la "Pura vida" mais avec les standards et les prix internationaux quand même. Nous n'entendions quasiment plus parler espagnol et les "mini mercado" ont en rayon toute une collection de sauces Heinz et de beurre de cacahuètes. Surprenant, et un peu frustrant. On a du mal a s'y retrouver et on perd nos repères après plus de 4 mois dans une Amérique du sud si colorée et si personnelle. Pas vraiment de villages, pas vraiment de petites villes... alors tant qu'à faire on essaye de profiter des plages avec leurs grosses vagues quand elles ne sont pas accessibles seulement à pied par un sentier coincé entre deux guesthouses. On essaye bien le parc de Corcovado (200km de route cahotique) sensé être un refuge de biodiversité mais là encore, la nature est sous cloche et il est impossible d'y aller en voiture. Il faut faire 2 km à pieds pour rejoindre l'entrée du parc et partir avec un guide pour une randonnée. Bon dans les anecdotes, il y a cette rencontre avec Claude, le propiro d’un hotel à Golfito, où nous avons atteris faute d’avoir trouvé un endroit pour bivouaquer. Il est français, marseillais même et orginaire du village de Venelles à un jet de pierre de chez maman. Il a créé cet hotel il y a 30 ans à la suite d’un tours du monde. Il n’a pas voulu rentré et il a amené là toute sa famille. Le monde est vraiment petit… 
l'hotel de Claude a un air de Marseille...
pas mal non ?
no comment.

on n'est pas gênés par les voisins.


il n'y a pas que les plages....

Direction San José, la capitale qui devait faire parti des top 10 d'Amérique Centrale. Enfin ça, c'est que le lion m'avait vendu, sauf qu'il a confondu San José et Léon (au Nicaragua)... arrivés sur place on prend un peu peur : des blocs de béton ordonnés au carré, toutes les maisons sont ceinturées de clôtures de 3m de haut avec fil de fer barbelé. C'est moche. L'Hostel repéré (parce qu’il a un parking…) ressemble à Fort Nox avec mur d'enceinte, porte verrouillée avec lucarne et il faut sonner pour se faire ouvrir.  A l'intérieur, une cour avec une petite piscine, un bar sur le toit et un bonne ambiance. C’est plein d’américains mais Ouf! La ville de San José nous surprend cependant pour son dynamisme. Plein de monde en ville, un super concert de reggae dans le parc, ça bouge, il y a de l'ambiance et la ville regorge d'une jeunesse un peu baba grunge avec son lot de punks à chiens, de jongleurs de rue, de pseudo rasta. Si la ville ne laisse pas un souvenir impérissable, elle est sympathique et elle laisse à penser que le Costa Rica n’est finalement pas le 52ème état américain.
les bancs sont un peu haut mais pas mal pour le farniente... 
ti tata, ta ta, ti tata ta ta...

on rencontre des mangas même au Costa Rica... 
un peu de street art !

Mais le Costa Rica c'est aussi la plus grande réserve de Toucans et de Singes Hurleurs et nous n'avons toujours pas réussis à en voir la queue d'un. Donc direction les montagnes de Monteverde et ses forêts humides ( Bosque Nebulose, ça veut tout dire) Je vous raconte pas le sacrifice... remettre le jean, le sweat shirt et affronter la pluie. Quand je dis en plus au Lion qu'il serait bien que l'on se lève a 6h pour avoir une chance de voir les animaux...l'enthousiasme est à son comble. On n'a pas été déçus 4 heures de ballades sous la pluie et pas la moindre trace de vie animale. Grrr... et encore plus grrrr quand sur la route du retour vers la mer (faut pas exagérer les montagnes et la pluie pour 24h c'est largement suffisant), on tombe sur toute une famille de singes tranquillement installée dans un arbre au soleil au bord de la route. Evidemment, les petits malins préfèrent se la couler douce plutôt que de se les cailler dans la jungle pluvieuse. Le lion, qui, s'il ne parle pas espagnol maitrise le langage singe à la perfection fait la conversation pendant un bon quart d'heure.
vou avez dit foret humide ?
au moins le poncho aura servi.
nos amis les singes...
Enfin on retrouve la plage et on arrive à échapper à American Land pour 48h sur une sorte de pointe sableuse près du village de pécheurs de San Juanillo qui faute de profiter de la manne touristique vivote tranquillement. Et comme on se fait vite à a ce ryhtme, on y reste 48h le temps de bien voir la marée monter et descendre. Eh, on est consciencieux, on observe les vagues longtemps, longtemps… jusqu’à ce que la batterie du frigo nous dise qu’il serait temps de repartir si on ne veut pas boire les bières chaudes. Mais c'est l'occasion de tenter la 2ème réparation de la douchette pourtant neuve mais d'une qualité chinoise, comme dirait quelqu’un de familier. Mac Gyver fait ce qu'il faut mais il nous faudra sans doute trouver une "ferreteria"  pour fiabiliser la réparation. Ce sera chose faite en allant sur la frontière où nous tombons sur un "Do it » digne de Castorama (finalement ca sert les constructions américaines). Et hop on répare sur le parking, ce qui nous permet de faire 3 aller/retour dans la boutique pour trouver enfin la bonne pièce, à la bonne taille.
le lion en plein travail....de lion


Mac Gyver à l'oeuvre... 
le Casto américain local... avec la copie du StarBuck

les volcans du Lac ...
A la frontière pas de problèmes mais les procédures sont longues... faut juste pas perdre patience et remplir 25 formulaires qui sont tous consciencieusement retranscrits sur informatique, payer les taxes de sortie, d’entrée, de la municipalité… et j’en passe. 3 heures plus tard nous voilà en route vers les Rivas point de traversée ver l'île Ometepe au mileu du Lac Nicaragua. C'est un lac immense, plus de 8000km2 qui ressemble à une mer intérieure. Au milieu de l'île 2 magnifiques volcans éteints. C'est un paysage enchanteur, calme avec une nature encore largement préservée mais il va falloir faire vite pour en profiter car les travaux de percement du Canal du Nicaragua on commencé. Il reliera les 2 Océans et fera une concurrence directe au canal de Panama car il pourra laisse passer des bateaux de plus gros tonnages comme les super tankers. C'est, comme vous pouvez vous en douter, un projet chinois, qui mettent ainsi la main sur une manne économique sans pareille. Je vous fais grâce du désastre écologique et humain, mais il parait que c'est le progrès. En tout cas sur Ometepé on coule encore des jours heureux et meme si le tourisme est ici encore largement américain les nicaraguayens restent chez eux. Bon je vous le dis tout de suite avant que nous ne posiez la question, non nous n'avons pas fait l’ascension des volcans. Ils sont très beaux vus d'en bas et nous préférons qu'ils gardent leur mystère.

on dirait pas les school bus américains ?

pour nous amarrer le matelot se jette à l'eau

Ile d'Ometepe

Comme d'habitude nous retournons vers la côte  Pacifique pour gouter les joies de la plage, des vagues et des couchers de soleil. Surtout que les plages du Nicaragua sont encore assez sauvages et il n'est pas difficile de se poser sur le sable. Depuis que nous avons passé la frontière on retrouve un goût d'authenticité. Les villages vivent avec des "vrais morceaux de gens dedans", les comedores proposent autre chose que de la pizza et du hamburger, c’est à dire du poulet du riz et des haricots rouges. Les maisons des centres coloniaux sont colorées et n'abritent pas que des hôtels. Granada est une petite ville superbe où nous avons pu dormir sur le parking de la Croix Rouge avec douche et toilette pour la modique somme de 5$. Marchés animés, ambiance festive et à nouveau plein de musique qui sort des échoppes et dans la rue. Ce qui ne gâche rien, une ferreteria magnifiquement achalandée pour la 3ème réparation de la douchette, qui n'en finit pas de lâcher. C’est pas un blague… faute de trouver exactement la pièce manquante l’employé nous bricole un montage avec des réducteurs plastiques un bout de tube PVC électrique et un raccord de plomberie lourde. Il colle le tout et hop remet le pot de colle en rayon. On repart avec un magnifique montage qui finit par donner à la douchette des allures de pipe line.


encore un petit lac... à coté de Cartagena
Cartagena 
retour à la ville coloniale


notre couchette version... finale !

Leon
Un jet de pierre et nous voilà à Leon, berceau de la révolution sandiniste, et véritable coeur battant du pays. Christian m’emmène visiter le musée de la révolution. Le haut lieu historique, totalement décrépi avec ses impacts de balles et ses photos noirs et blanc qui témoignent de la violence de l'histoire de ces pays. C'est vraiment étrange d'imaginer que cette Révolution était encore vivante en 1979. Ici l’histoire est faite de coups d’état, d’assassinats, de répression, de prises d’otages, de corruption… et ce n’est qu’avec la réélection de Daniel Ortega en 2011que le pays connait une stabilité. Le pays est encore loin d’être sorti d’affaire et la crise du Venezuela n’arrange rien car Hugo Chavez avait pas mal contribué financièrement à l’aide du Nicaragua.
En tout cas le Nicaragua est un pays attachant qui mériterait un séjour largement plus long, notamment pour explorer les 2 régions autonomes sur la côte Caraïbes, là où ils parlent anglais et regrettent presque l’Empire britannique, tant ils ne se sentent aucun lien avec l’héritage hispanisant de la façade ouest du pays.  Mais ce sera pour un autre voyage car nous n’avons pas 3 ans devant nous…et bien d’autres découvertes, d’autres rencontres nous attendent encore au Honduras, El Salvador ou Guatemala.



Musée de la Révolution ... le coca en cocktail molotov... j'adore.
on s'y croirait ! 
une pharmacie....
Après l'effort le réconfort... a bientôt !



10/03/2015

Panama : Welcome au pays du $$$$ !



C’est une fois de plus en direct de la plage, nonchalamment allongée dans un hamac à l’ombre des cocotiers que je trouve le courage de mettre à jour le blog pendant que l’homme tente une réparation du chauffage webasto. Vous noterez le bel effort quand même… il s’est bien passé 10 jours depuis notre dernière pause sur la plage à Taganga. Dont 3 jours à Cartagena, une belle ville coloniale que nous avons visité avec Charlotte et Julien, 2 français en route pour 6 mois... une jolie rencontre.

Cartagena, la cathédrale

pas mal la vielle ville, non ? 

street art, je continue la collec... 
cote Miami... ça change
Celui là je l'adore.


Lumière magnifique au coucher du soleil. 
Charlotte et Julien, devant un vin argentin, pas mal...
Depuis nous avons quitté l’Amérique du Sud à Cartagena par le ferry et sur ce coup là, on s’en sort plutôt très bien. Le ferry a reprit ses traversées le 24 février après 3 mois d’arrêt et je ne suis pas sûre du tout que cela dure très longtemps.  5 fois moins cher qu’une traversé en container, 3 fois moins cher que le vol Cartagena – Panama, il y a un grand nombre de concurrents qui ne le voient pas du meilleur œil. Sans parler du fait que le gouvernement panaméen lutte contre l’immigration colombienne et les trafics en tout genre, alors un ferry 2 fois par semaine… pas glop. Du coup rien n’est vraiment mis en place pour fluidifier les passages. A Cartagena,  8 heures en plein cagnard sur le parking pour les formalités de départ, suivi de 18 heures de bateau super confort… avec cours de zumba, de salsa, Karaoké, boîte de nuit…(c’est un navire italien qui effectuait les traversés vers la Grèce ou la Turquie au paravent) et à nouveau 8 heures de formalités à l’arrivée. Le tout  pour seulement 33 véhicules à bord. Je vous laisse imaginer le souk le jour où le bateau embarque les 500 véhicules initialement prévus.  Fin des formalités à 22 heures et dodo sur le parking du port après un repas avec nos nouveaux copains brésiliens : Xixo et ses 2 ados Francisco et Barbara. Et oui à quelque chose malheur est bon et quand 2 Defender se retrouvent sur un port, ils ne peuvent que se rapprocher et sympathiser. Il faut dire que la famille parle français, qu’ils font comme nous Ushuaia-Alaska et qu’ils sont vraiment super sympas.  Le temps passe plus vite en discutant et on se rend de menus services comme prendre la place dans une file d’attente pour l’immigration longue comme le bras pendant que les chauffeurs sortent les véhicules du bateau, et que d’autres vont faire la 25ème photocopie des passeports.  
Quand 2 Land se rencontrent... impossible de résister !
Colon n’est pas la ville la plus sûre du Panama, alors on est plutôt content de pouvoir dormir sur le parking… finalement on se réjouit de peu. Surtout que le lendemain nous avons été délogé de notre coin de bivouac proche du Canal car nous étions aussi proche d’un centre pénitentiaire dont un détenu s’était évadé la veille. On ne sait jamais… retour dans la jungle. Mais à 4 heures du matin quand on est réveillé cernés par les cris assourdissants des singes hurleurs, on n’en mène pas large. L’imagination prend le dessus et nous devions  être risibles à chuchoter dans l’obscurité, derrière la moustiquaire en cherchant à apercevoir les ombres de nos « assaillants ». Ouaf ouaf ouaf… (ça nous rappelle des histoires de Babars …)



Avant de rejoindre Panama City impossible de faire l'impasse sur une visite au Canal. Ca rapporte quand même plus de 2Mds de $ par an au pays et en cash ! Lors de la visite le guide précise paiement 24h avant la traversée en cash ou transfert bancaire. Pas de carte de crédit, pas de paiement par traite et pas de discount. Par contre si vous voulez éviter les semaines d'attente, il y a toujours la possibilité de payer ume prime... à bon entendeur, salut. Le marché est tellement juteux qu'il est sous haute surveillance américaine et nous avons appris que les chinois sont en train de monter un projet de Canal plus large au Nicaragua. Il permettrait aux plus gros navires de traverser ce qui n'est pas possible aujourd'hui... Mais jusqu'où vont ils aller ????




Panama City par contre est une autre jungle : un mélange de Miami et de La Havane… en plus désespérant.  La vielle ville expulse ses habitants pour peu à peu être transformée en décors de carton pate et abriter  hôtels de luxe, bars branchés, restaurants hors de prix. Retour un peu brutal dans le monde impitoyable  du business, bière à 4$, plat de pates à 20$ et j’en passe.  A 19h on trouve on « roof top bar » pour un apéro hors de prix… et on se fait jeter une demi heure plus tard car il faut avoir réservé à partir de là. Grrrr…Pour conclure comme il est hors de question de garer le chameau dans la rue, on a fini par trouver un parking qui proposait aussi des chambres d’hôtel à 35$, bruit de la boîte de nuit attenante inclus. A 4 du mat la boîte ferme et les mecs continuent leur fiesta dans la rue. Too bad ! Finalement tu t’endors à 6 du mat et quand tu descends pour le petit dej à 8h30, les yeux en couilles de coyotes, le proprio te fait remarquer qu’il est un peu tard et qu’il ne lui reste plus de bananes. Je n’ai encore jamais tué personne mais j’ai failli commencer.






4$ la biere locale... on la photographie !

Bilan de l’opération on fuit… et on a eu raison car dans le village de pécheurs de Santa Ana, la bière n’est plus qu’à 75 cts… et les pécheurs très sympas nous payent leur tournée. Bon, il faut faire attention car dans leurs mains les bières tournent très vite et  chacun remettant la sienne, on avale vite un litre de bière. Mais bon on rencontre Hector, un panaméen du coin qui parle anglais et aussi John, un américain un peu baroudeur sur le retour qui vit la depuis plus de 10 ans à boire de la bière et à tuer le temps. Nous, on cherche un plan pour bivouaquer mais c’est la période des grandes marées et la plage a totalement disparue alors John appelle Billy, un autre américain qui habite dans le coin depuis….Un peu plus que ça. Billy a un terrain face à la mer, il vient nous ouvrir pour que nous puissions camper dans la mangrove sans se noyer. Vraiment trop sympas, d’autant qu’il a perdu la clé de son cadenas ce qui l’oblige à aller cher scie circulaire et convertisseur à brancher sur la batterie pour venir à bout du cadenas. On est un peu gêné mais pour lui c’est ok. Le lendemain on retourne au village voir Hector et manger un plat de poisson et bière (oui oui encore …) pour 6$. On commence à se réconcilier avec le Panama.
Arrivée du pêcheur, un peu mouvementée.
0,75$ la biere, ça change de Panama City... on peut payer sa tournée ! 

Le chameau au bivouac les pattes au sec.
ambiance guinguette du dimanche avec musique cumbia et meringue à fond les manette
On poursuit donc notre route jusqu’à ce qui est paraît il le meilleur spot de surf d’Amérique Centrale : Santa Catalina. L’oasis Surf Camp est un petit paradis  avec des bungalows face à l’océan Pacifique, sous les cocotiers. Une ambiance tranquille où les surfers ne s’agitent pas vraiment et attendent « Ze » vague de fin de journée assis sur leur board. Le lion en profite pour réparer la douchette (made in China) du chameau et le chauffage qui avait rendu l’âme en Bolivie, quand à moi je profite du hamac idéalement situé face  l’océan pour penser à vous. Petits veinards…

vue de notre Cabaña... trop dur ! 

la marée monte, on va pouvoir aller jouer dans les rouleaux, sans surf.
Le lion devant la cabaña et le chameau à l'ombre des cocotiers.
Allez, bisous à tous, on ne vous oublie pas !


PS ; un merci tout spécial à Jennifer dont la news sur messenger m’a permis de conclure la journée en beauté …( private joke) .