29/04/2015

Mexico, Mexiiiiiicooooo, sous le soleil qui chante ha hiiii....

En cette période électorale où les promesses des candidats s’étalent en grand format sur les bords de routes, le sport national semble être le blocage des villes. Après le « racket » de Ocosingo nous avons du à nouveau faire preuve d’imagination pour sortir de Tehuantepec, puis de Oaxaca ciudad et à Acapulco les associations de citoyens étalent de grandes banderoles pour demander aux « autorités locales » de faire respecter la loi et d’en finir avec les blocages et manifestations. De ce que nous en avons vu, lesdites autorités ne sont pas pressées d’intervenir. Dans le meilleur des cas elles se placent en amont des barrages et tentent de décourager les automobilistes de se rendre sur place. Mais comme elles ne savent pas quelles sont les routes bloquées, on se rend vite compte que l’on croise toujours les mêmes véhicules qui tournent en rond cherchant une échappatoire comme des rats pris dans un labyrinthe.  Dans ces cas là je pense souvent à cet autocollant que des automobilistes humoristes collent sur leur vitre arrière «  ne me suivez pas je suis perdu ». Quand on a de la chance (et un GPS avec de bonnes cartes) comme ce fut notre cas jusqu’à présent on s’en sort bien, moyennant quelques heures de pistes plus ou moins défoncées, mais c’est aussi l’occasion de découvrir des villages et paysages inattendus. Sinon, et bien sinon, il faut attendre un jour parfois plus. A notre arrivée à Oaxaca Ciudad un face à face taxis manifestants du CROC s’affichait en grand sur les unes des journaux. Résultat : 7 taxis  les roues en l’air comme de gros scarabées. Il faut dire que les taxis profitent largement de ces barrages, les clients sont déposés d’un coté de la barrière, traverse à pied une sorte de no mans land d’une taille raisonnable pour ne pas vexer les manifestants et sont repris en charge par d’autres taxis de l’autre côté.  Pas mal non ?
On ne passe pas..
Polices et armées ne sont là que pour arpenter les routes sur des pickup armées de mitrailleuses et équipés comme pour partir en guerre. Je sais bien qu’ils sont en guerre contre les narco trafiquants, mais c’est toujours un peu surprenant de les voir ainsi traverser des villages de pêcheurs qui nous semblent tout ce qu’il y a de plus tranquille alors qu’en ville le torchon brule. C’est une peu courage fuyons…


Restaurant sur le bord de la route...

Un vrai train de l'Union Pacific

Des milliers d'éoliennes...
A part ça vous ne seriez pas surpris des slogans et promesses des candidats  qui sonnent désespérément creux et raisonnent malheureusement comme du déjà entendu : « Il faut du travail pas des promesses, nous nous y engageons », «  un parti près du peuple », «  honnêteté et ordre pour croitre ensemble » j’en passe et des meilleures, le tout agrémenté de photos où les candidatas posent avec des enfants, des vieux, des pêcheurs, sur son tracteur (ça c’est pour le candidat local), en famille, soutenu par son gouverneur… Le dimanche des groupes de militants habillés du même T-shirt s’entassent à l’arrière de pickups  aux couleurs du candidat et sillonnent les routes avec musique à fond pour tracter, se rapprocher du « peuple ». Misère, misère…

Bon nous on suit tout ça de loin mais il est difficile d’y échapper et depuis San Cristobal, on en a parcouru des états et vu des trombines de candidats. Après le Chiapas, on a traversé le Oaxaca, pour rejoindre la côte Pacifique dans le Guerrero visiter Acapulco et remonter le Michoacan, le Colima et maintenant nous sommes dans le Jalisco.

A Oaxaca city le centre ville est occupé par des manifestants dans leurs tentes qui affichent des banderoles demandant la libération de leur leader syndicaliste et l’arrêt es réformes structurelles ?? Leurs revendications sont sans doute justes et leurs slogans sont émouvants (la seule lutte que l’on perd est celle que ‘on abandonne) mais tout ça semble bien dérisoire dans cette ville en passe de devenir très touristique et dont le centre devenu piétonnier n’abrite plus que des églises et couvents merveilleusement restaurés, des hôtels, des boutiques chic et class et des restaurants pour touristes étrangers. Oaxaca entend bien défendre son titre de capitale culinaire du Mexique et s’enorgueillit de ses 7 « mole » différents. Les moles sont des sauces à base de chili mais avec des finesses de gouts et de colorations différentes : amarillo, verde, rojo, bianca... J’ai pu gouter le mole negro, la plus intrigante pour moi car à base de chocolat et servi avec de la volaille. Un vrai délice mais il faut aussi dire que Oaxaca, c’est aussi la capitale du chocolat. Le chocolat au lait ou à l’eau, chaud ou froid est la boisson locale favorite. Parfumé à la cannelle, ou mélangé à du maïs, de nombreuses échoppent le broient devant vous et proposent des dégustations. Curieusement le chocolat en tablette n’est pas de super qualité gustative et souvent très (trop) sucré. Mais les spécialités culinaires régionales ne s’arrêtent pas là puisque Oaxaca et plus exactement la vallée centrale au sud de la ville est la région de production du Mezcal.  Les fabriques artisanales bordent les routes et nous n’avons pas pu résisté à la visite ni à la dégustation. Le Mezcal c’est de l’alcool d’agave (pour gladiateurs), une sorte de plante qui ressemble à un plant d’ananas. Le cœur de la plante est broyé à la meule, puis les fibres sont mises à macérer pendant 9 jours. Ensuite le tout est distillé 2 fois dans de grands alambics chauffés au bois. Je vous passerai les différentes sortes de Mezcal Añejo, syvestre ou reposado mais il en est un qui ne nous a pas tenté le « pechuga ». En fait c’est du blanc de poulet  qui est rajouté dans l’alambic pour la seconde distillation. Il paraît que le parfum est subtil… sans doute mais nous n’avons pas été tenté par l’expérience. Et ce n’est pas la seule car à Oaxaca on consomme aussi des sauterelles et des vers grillés. Vendus au poids dans les marchés ces micros bestioles rentrent dans la préparation de certains plats et peuvent aussi agrémenter le fond des bouteilles de Mezcal. Véritable tradition ou marketing, on ne sais pas très bien mais on a préféré gouter le chocolat. Bientôt on arrivera dans la région de la Téquila et on vous tiendra au courant.






Fier de son Mezcal...
Je vous rassure nous n’avons pas fait que manger et boire, dans notre périple nous avons aussi rendu visite au plus gros arbre du monde à El Tule. Agé de plus de 2000 ans il trône au milieu du petit jardin de ville avec un tronc de plus de 14m de diamètre et 42m de haut. Un peu plus loin il y a son fils âgé de 1000 ans seulement et son petit fils un jeunot qui ne dit même pas son âge. Sa présence est vraiment impressionnante et imaginer tout ce qu’il a vu défilé durant sa vie donne le vertige. Nous prendrons le temps de déguster une « nieve de cholito » (sorbet) à l’ombre de ce vieillard avant de repartir…




Hierve Agua, sources sulfureuses


Puerto Escondido
De Oaxaca à Puerto Escondido c’est 250km de route sinueuse pour rejoindre le Pacifique. Franchement ça se mérite, d’autant que les mexicains sont les champions des dos d’âne. A l’entrée au milieu et à la sortie de chaque village il y en a un. C’est leur moyen de ralentir les Fangio locaux mais c’est un vrai calvaire pour le chameau et nous. Entre Puerto Escondido et Acapulco, 397 km et 272 de ces fameux  « Tope ». Une bonne moyenne mais à part ça cette côte est une vraie merveille de plages désertes, de sable blond ou de criques enchâssées entre 2 falaises, de petits villages de pêcheurs. 




Et puis il y a Acapulco, le mythe où dans les années 50 et 60, venaient Elisabeth Taylor et Richard Burton, Elvis Presley, Frank Sinatra ou les Kennedy… la riviera mexicaine avant qu’elle ne soit détrônée par Cancun. Depuis Acapulco a connu les affres de la guerre des gangs qui a fait pas mal de dégâts collatéraux et figé la ville dans le temps. Aujourd’hui le tourisme reprend ses droits mais il est essentiellement mexicain car la ville a toujours mauvaise réputation. Avec un front de mer entièrement bordé d’hôtels on a du mal à voir les plages mais elles sont grandes et couvertes d’un sable blond et doux. Malheureusement, il est difficile de se baigner tant les vagues sont puissantes et les courants vous attirent vers le large. Aussi les touristes se prélassent sur les chaises longues en front de mer et se baignent dans les piscines des hôtels. C’est un tourisme familial et notre hôtel n’échappe pas à la règle, une sorte de club med de 500 chambres où on nous met un bracelet autour du poignet à l’arrivée et où le restaurant peu accueillir sans problème plus de 2000 personnes. Mais après 30mn de queue (pas de bol un car venant de débarquer juste devant nous) on a une chambre au dixième étage avec vue imprenable à 180° sur la baie d’Acapulco.  Le lendemain on ira voir les fameuses falaises du haut desquelles les plongeurs sautaient et qui ont fait la réputation de la ville. Il paraît que Johnny « Tarzan » Weissmuller était un adepte. Aujourd’hui des plongeurs locaux donnent le spectacle 4 fois par jours devant un public local qui prend son ticket et réserve sa place à l’avance. Ca fait moins rêver mais l’endroit demeure toujours très impressionnant.

vue de la chambre...


la falaise des plongeurs




En quittant Acapulco on remonte vers Mazatlan que nous atteindrons d’ici 3 ou 4 jours. La côte pacifique est toujours aussi belle et nous trouvons tous les soirs un lieu de bivouac sauvage ou un camping où nous sommes seuls. Les couchers de soleils sont toujours aussi magnifiques, c’est pour cela que nous ne nous en lassons pas. Seule ombre au tableau, les nonos, ou mouches des sables. Ces affreuses bestioles ne sont pas plus grosses que des puces, mais ce sont des mâchoires montées sur les ailes. Nous en avions été victimes à Cuba, il y a quelques années et malheureusement elles nous ont rattrapées il y a quelques jours alors que nous goutions un bivouac paradisiaque. Après quelques dizaine de piqures c’est l’enfer pour une semaine tellement cela démange. Ces monstres sont sans doute missionnés pour nous ramener sur terre.









Dans quelques centaines de kilomètres nous seront à Mazatlan  et nous devrons décider soit de traverser vers La Paz et remonter la basse Californie (la Baja) soit d’abandonner l’océan pour rentrer vers la région désertique de Chihuahua et du Cañon de Cobbre. Je crois que le choix va être très très dur.
Ah que coucou les amis !

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