02/04/2015

El Salvador : Dios, Union, libertad !


C'est lors de notre dernier jour à Leon au Nicaragua que Xtian fait connaissance de son "tocayo "( un autre Xtian), le boulanger français de la ville. Un routard qui a posé là ses valises il y a une dizaine d'années et qui a monté son affaire, pain français, restauration légère dans une jolie cours ombragée où le monde afflue pour se régaler d'une salade avec supplément double dose vinaigrette (à la française avec moutarde) , d'une quiche ou d'un croissant au beurre presque comme chez nous. Encore une jolie rencontre qui nous fait réfléchir sur les choix de vie... et qui nous permet de repartir avec du "vrai" pain aux céréales. Un pur bonheur après plus de 8 mois sans pain. C'est pas que ça nous manque mais... il y a là comme un goût de madeleine de Proust. Comble de l'ironie il nous apprend que le musée de la Révolution que nous avons visité la veille vient d'être racheté par le fils du Président Ortéga pour en faire un hotel de luxe. Viva la Revolucion !
Encore un bivouac au bord de l'eau et nous quittons le Nicaragua et surtout Leon avec un pincement au coeur. Il y a des endroits comme ça qui vous accrochent au premier coup d'oeil... une ville sans ghettos touristique, paisible et un peu écrasée de chaleur avec ses bars à billards plein de musique où les clients boivent leurs bières au frais. Un air de Cuba...

La suite c'est 2 passages de frontière dans la même journée : Nicaragua / Honduras puis Honduras /El Salvador. En fait, nous ne faisons que traverser le Honduras sur 150km. Il faut parfois faire des choix difficiles mais c'est le prix à payer pour prendre son temps et ne pas faire que rouler. Les passages de frontière se font sans encombre si on a la patience. Il faut commencer par affronter les 25  "tramitadores" qui se proposent de faire les démarches à votre place en prédisant des queues interminables qu'ils sauront by-passer pour vous. En fait il faut un peu jouer des coudes mais le process est le même dans tous les pays d'abord 'immigration et ensuite les douanes. Quelques dollars de taxe de sortie par ici, quelques autres dollars de taxe d'entrée par là... et on sort avec nos sésames c'est à dire un tampon sur le passeport et une autorisation temporaire de la douane de l'autre. En moyenne une paire d'heures de chaque coté de la frontière. Par contre quand on voit la file de camion qui attend pour les même formalités on comprend le rôle de ces facilitateurs. Plus de 5 km de camions à la queue leu leu sur la route attendent leur passage pour le Honduras. Ils vivent sur l bord de la route sans doute pour plusieurs jours et confie les formalités à un "pro".


Bon avec tout çà vous imaginez bien que l'on arrive de nuit de l'autre côté de la frontière et que trouver un endroit pour se poser relève de la mission impossible. Remarquez trouver un hotel a aussi failli être une gageure. Un seul hotel dans le village de Las Tunas et la réception ferme à19h. Après seul le gardien de nuit (avec son fusil à pompe, bien sûr) assure la permanence mais pas question d'accueillir de nouveaux clients. Nous on se pointe à 19h30 et c'est in extremis... nos sommes les seuls et uniques clients d'un hotel qui a du connaitre des jours meilleurs il y a une vingtaine d'années. Des balcons, des piscines  des balustrades et jardins en terrasses jusqu'à la mer. Le tout dans un états de décrépitude avancée. Bon les balustrades sont repeintes mais il manque la moitié du béton, la piscine fonctionne mais il n'y a plus de peinture bleu non plus, que des écailles qui laissent supposer qu'elle a du être bleue un jour. Les chambres sont climatisées avec des blocs clim qui transforment les terrasses en pataugeoire, il faut grimper sur la chaise pour la mettre en marche et oublier de vouloir régler la température. Mais la dame de l'accueil est adorable et nous fait profiter de sa plus belle chambre avec balcon vue sur la mer... de nuit !  20 ans de guerre civile, ça n'a pas du favoriser le tourisme ni l'entretien des installations.

Mais les salvadoriens aiment les journées à la plage avec la famille et les amis. Par fois ce sont les paroisses qui organisent des sorties pour les villageois. Des 8h du matin les "chivas" ( camions-bus) déposent tout ce joli monde avec armes et bagages, ce qui dans le cas présent signifie glacières, barbecue, bassines et pelles. Premier travail squatter le plus gros arbre... pour l'ombre, louer les hamacs à la paillote du bord de plage, et commencer à ouvrir les bières. Ensuite il y a la sieste du matin suivi du pique-nique  ou du poisson grillé à la paillote ( un délice!) et on enchaîne directement sur la sieste de l'après midi. Un hamac ne reste jamais libre très longtemps. Moi je vous le dis l'activité du week end  avec les salvadoriens c'est un truc de fou. Surtout que la baignade n'est pas facile. Les côtes salvadoriennes sont surtout  faites pour le surf. Les vagues sont immenses avec des courants très forts et il est difficile de tenir de bout sans se faire embarquer dans les rouleaux. Alors les enfants préfèrent se rouler dans le sable et jouer avec l'eau de la douche extérieure de la paillote. Tout ce joli monde remonte à bord du camion en fin d'après midi. On retrouve alors la plage pour nous tout seul. Trop dur ... on n'a pas tenu plus de 3 jours, faut bien avancer un peu !



Après on a fuit à Suchitoto, petite ville coloniale du nord du pays au bord d'un lac. C'est le principal lieu de culture de l'indigo, l'or bleu comme l'appelait les espagnols qui l'exportait vers l'Europe au 16ème siècle et avec lequel ils ont fait fortune. Malheureusement les teintures synthétiques ont mis fins à ce commerce mais aujourd'hui un savoir faire tente de renaitre au travers d'artisans qui cultivent les arbustes et confectionnent des vêtements et tentures. Ils proposent aussi des ateliers pour repartir avec ses propres pièces, on se contentera d'une longue discussion avec Irma qui nous montre son atelier et nous posent mille questions sur comment faire pour vendre à l'étranger ou toucher plus de touristes. A Suchitoto, les bonnes semaine elle vend 7 ou 8 pièces, mais la plupart du temps c'est 1 à 2 pièce dans la semaine.








Nous pensions ensuite nous arrêter à San Salvador mais de même qu'il y a des villes coups de coeur, il y en a qui vous semblent glauques des le premier contact. San Salvador en fait partie, des boulevards saturés de circulation, bordés de blocs de bétons et entrelardés de fast foods. Les murs sont couronnés de fil de fer barbelés. Et à chaque carrefour des gamins en guenilles ou des mutilés viennent faire la manche. Devant chaque maison qui tient debout, devant chaque fastfood, des hommes armés de fusils mitrailleurs assurent la garde. Les hôtels repérés sont en banlieue et complets car c'est la semaine sainte et tout le monde est en vacances. Au bout de 3 heures on décide de passer notre chemin et de rejoindre l'océan.



Playa Sunzal près de Libertad, un spot de surf avec des hostals et des pêcheurs, des plages un peu sauvages ombragées par des cocotiers et des manguiers. Nous avons élu domicile au Sunzal Surf Point & Retreat, un hostal près de la plage, tenu par Espéranza, l'âme du lieu et la mère de tous les voyageurs de passage. Une sorte de Bonemine qui s'inquiète pour savoir si on se sent bien, si on n'a besoin de rien... une bonne fée ! Bon en ce moment, elle est un peu stressée car les 2 proprios sont là. Des ex-backpakers surfers américains, qui ont monté ça en 2008, vivant aux US et ne venant que rarement. Deux vrais caricatures de "surf la glisse", qui sans s'en rendre compte perturbent le calme du lieu. tout le monde vérifie les résas et essait de satisfaire les nouvelles demandes, mais personne ne sait réellement qui reste, qui part  qui a payé... un vrai jeu de taquin où les résidents changent de lits, de dortoir, de chambres... selon les recommandations de l'un ou de l'autre.




Demain départ pour le Parc des Volcans et la Ruta des flores, à l'intérieur du pays. Ici pas de paysage époustouflant mais une douceur de vivre et une réelle authenticité. Passage au Guatemala prévu en fin de semaine, et là compte tenu du parcours prévu pour rejoindre Tikal, il va pas falloir m'en vouloir si les nouvelles se feront plus rares !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire