17/04/2015

Ariba, Ariba Mexico!

La beauté d’avoir du temps, c’est qu’on en perd la notion. Je me souviens parfaitement d’où j’ai expédié mon dernier post mais impossible de me rappeler si c’était il y a 8 jours, 2 semaines ou… en tous les cas nous avons parcouru quelques kilomètres changés deux fois de pays et vécus quelques jolies aventures.
En Amérique Centrale les fêtes de Pâques sont particulièrement importantes et dans l’ouest du Salvador, région très religieuse, nombres de villes organisent pèlerinages  et processions qui attirent touristes étrangers et locaux. Les hôtels sont pris d’assaut, les rues sont bloquées et le stationnement d’un véhicule comme notre valeureux chameau devient périlleux.  Mécréant que nous sommes, nous avons préféré fuir dans les montagnes, pour passer 2 jours au Parc  Los Volcanos. Entre volcan Santa Elena et Lago Coatepeque. Même là, à 1800m d’altitude, alors qu’un brouillard à couper au couteau s’installe des 2 heure de l’après midi, il y a un monde fou. Des 9h du mat les familles entassées à l’arrière des pickup prennent d’assaut les tables à piquenique du Cerro Verde. Des groupes de prière chantent sur fond de guitare un peu fausse, ou récitent des passages des évangiles. Il faut dire qu’ici la religion se vit à la manière des milles et une églises (sectes ?) évangéliques américaines. Témoins de Jéhovah, Advantistes du 7ème jour, Eglise Du Mont des Oliviers,  toutes ont investi le moindre village et il n’est pas rare en cette période pascale de voir déambuler dans les ruelles douteuses des villages très reculés d’étranges binômes habillés de chemisettes nickels  avec cravates ou jupes plissées, chemisier arborant un badge où figurent leur nom et leur appartenance religieuse. C’est la haute saison du recrutement chez les Jéhovah… et si les maisons sont parfois assez misérables, les Eglises sont quand à elles superbement entretenues. Misère, misère…
vous avez dit brouillard...

Volcan Santa Elena


Il faut cependant reconnaître que ces rassemblements sont assez joyeux et tous profitent de l’occasion pour visiter les lieux comme cet ancien hôtel de Luxe qui trône au sommet de la colline. Laissé à l’abandon de puis le dernier tremblement de terre en 2001, chacun déambule dans un dédale de passages entre jardin intérieur, terrasse panoramique sur le Volcan, coursives… on imagine assez bien que ce palace très années 70 a pu accueillir en son temps quelques stars en pat-d’eph, chemise psychée et lunettes Ray Ban.
on a failli manqué... 
Le samedi nous partons pour la Ruta de Flores et son festival gastronomique qui attire beaucoup de monde tous les week-ends. Sur une superbe route de campagne quelques villages à l’architecture coloniale bien conservée organisent une sorte de Festival de la bouffe. Des centaines de tables et chaises sont installées dans les rues et sur la place et des dizaines de stands proposent des spécialités locales : assiettes de pinchos, mariscos, chorizos et même pour les plus intrépides iguanes, cochon d’inde, lapin…On choisit et après on essaye de trouver une place pour s’asseoir. Si vous avez encore faim après ça, vous pouvez toujours terminer par une glace arrosée de lait concentré sucré et de sirop, un morceau de citrouille confite dans le jus de canne ou un verre de crème de riz  à la cannelle inondée d’une liqueur locale. Blurps !  Evidemment à coté de ça une ribambelle de marchands de souvenirs propose les mêmes bracelets tressés si typique de TOUTE l’Amérique du Sud, des hamacs, des magnets, des TShirt,…  Bref c’est la fête au village.  On en profite car demain nous avons prévu de passer la frontière avec le Guatemala. Passer la frontière le dimanche de Pâques nous semble une bonne idée pour éviter le fort trafic de la reprise.


et voici le divertissement...


ou le style cowboy... il y en a pour tous les goûts 

En attendant, on va essayer de trouver un endroit pour bivouaquer. Comme on a un peu de chance on se trouve un coin de campagne tranquille jusqu’à ce qu’un jeune nous alerte sur les risques à rester là dans notre sous-bois. Une histoire de jeunes qui sous l’emprise de l’alcool peuvent venir nous déranger. Il nous propose de venir camper dans le champ un peu plus loin dans son village. Comme nous sommes samedi de Pâques et que dans ce pays tout un chacun se ballade armé et avec du lourd, on se range à son avis et on le suit.  Je ne sais toujours pas si c’était une bonne idée. A peine arrivés sur ce qui et en fait le terrain de foot du village, on tombe sur la famille au grand complet. C’est un peu la famille de Jean Valjean dans les misérables. Tous sont imbibés de mauvais alcool, une sorte de vodka qu’ils boivent au goulot. En moins de 2 minutes on a 15 personnes autours de nous.  La grand mère borgne s’accroche à moi et me parle dans un charabia incompréhensible, le grand père qui vient de s‘enfiler la moitié d’une bouteille cul sec ne tient debout que grâce à la porte du 4x4 et à Christian.  Le père, la mère, la sœur, tout ce petit monde d’ivrogne s’agglutine dans notre espace vital et tente de communiquer mais déjà que leur dialecte n’est pas facile en temps normal, quand ils sont fin bourrés c’est juste du grand n’importe quoi Il disent toujours la même choses et on tente de répondre à l’identique. Sans succès. A 20h, il fait nuit noire mais ils sont toujours là. On est obligé de dire que l’on va dormir et on s’enferme dans le 4x4 sans avoir mangé. On espère qu’ils vont se décourager…mais 30 mn plus tard quand on tente une ouverture, la sœur est toujours là plantée devant la porte avec un sourire désarmant.  Tans pis on fait à manger et on va se coucher, rapido. Le lendemain on est debout à 6h30, on plie tout en 4ème vitesse et on fuie avant que le scénario recommence. On fera une pause 500m plus loin pour avaler un jus d’orange et se débarbouiller. Comme quoi, l’enfer peut être pavé de bonnes intentions.
Vodka et aguardiente en tétrapack.:on comprend qu'ils soient saoul rapido.
Notre idée de passer la frontière le dimanche se révèle excellente, il n’y a personne et en moins d’une heure tout est bouclé on est au Guatemala, 23ème pays de notre expédition. Autant dire que pour les passages de frontière on commence à être rodé tant sur le process que sur les éventuelles questions. Au regard que le douanier jette sur les papiers on sait s’il cherche le n° d’immatriculation ou le n° de châssis, quand à l’immigration ils sont tous un peu perplexe devant les 6 prénoms  répertoriés sur le passeport de Christian.

Au Guatemala nous avons choisi l’itinéraire EST qui commence par le Lago Izalba, Livingston sur la côte caribéenne avant de remonter vers Tikal, merveille de la culture maya. Ceci nous permet en plus de passer la frontière avec le Mexique au Chiapas tout proche de Palenque, un autre site maya que nous tenons à visiter. Tout semble  bien préparé, simple… mais à notre arrivée à Rio Dulce, c’est une autre histoire. Rio Dulce est censé être un petit village dans la mangrove au pied du pont qui enjambe le lac, le point de départ pour rejoindre Livingstone en bateau.  Quand nous arrivons le petit village n’est fait qu’une rue salle encombrée de voitures et traversée sans cesse par des semi-remorques rugissant et qui soulève des montagnes de poussière. Pris au dépourvu on n’a jamais aussi mal géré une situation… en fait tout le charme de la région tient dans la mangrove qui encercle le lac et les gorges qui mènent au Golfe caribéen de Livingstone. 


Il y a là des dizaines de yachts luxueux accrochés à des pontons qui s’avancent dans l’eau devant des maisons tout aussi luxueuses, de vieux voiliers amarrés au ponton du village et à bord duquel vivent à l’année de vieux baroudeurs qui ont jeté l’ancre depuis longtemps. Mais tout ceci n’est pas visible en… chameau. Pris au dépourvus, on s’arrête dans un hôtel miteux  mais hors de prix, juste sous le pont, et nous devons patienter jusqu’au départ du bateau collectivo pour Livingston le lendemain.  Un calvaire de bruit, absolument rien à voir mais si, …un parking ! Et oui, une fois de plus nous avons pris un hôtel pour le chameau et on a dormi à côté. Heureusement le lendemain Livingston est une vraie révélation, un petit bijou au parfum des Caraïbes seulement accessible en bateau. Rues plombées de soleil bordées de masures aux volets colorés, mer turquoise, population d’origine africaine, tout semble fonctionner au ralenti. Sur le chemin du retour, nous décidons finalement de prolonger notre séjour de 48h mais dans une hostal de la mangrove. On les appelle en arrivant et ils viennent nous chercher en petite barque à moteur.  Un bungalow caché dans la mangrove avec hamac, baignades dans le lac et bières fraîches (… et moustiques !). Tranquillo, tranquillo ! Ne jamais rester sur une mauvaise impression…


Château San Felipe à Rio Dulce 


Livingstone


notre bungalow de Casa Perico...



C’est finalement reposés et dispos pour une épisode culturelle que nous partons vers Tikal. Une magnifique cité Maya, au milieu de la jungle avec finalement très peu de monde. 1ère visite au coucher du soleil, et suite le lendemain. Un très beau terrain de camping est à notre disposition… nous sommes les seuls.  Cela me rappelle certains dessins animés de mon enfance : Les cités d’or. On finit la visite par une sieste à l’ombre des arbres de la place centrale. Quel luxe ! Et comme on en redemande on pousse encore un peu vers le temple de Uaxactun au bout de 23km de piste dans la jungle.









 

Au moins on est prévenu sur nos amis les bête de Tikal !





Nos petis guide à Uaxactun

Une dernière étape à Flores, une petite île sur le Lago Peten Itza, qui est en tain de connaître le même sort que Venise  c’est à dire couler. Puis on franchit la frontière mexicaine, dernier pays de notre étape centraméricaine… déjà !


c'est pas Venise mais Flores....

A nouveau une frontière… sans problème ouf ! Mais qui nous coutera 12 œufs, le prix à payer pour satisfaire une inspectrice sanitaire tatillonne et rageuse d’être de garde un dimanche. Pendant qu’elle « visite » la voiture, une bonne douzaine d’autres lui passent sous le nez, mais qu’importe elle tient son touriste, elle ne le lâchera pas. Pas grave…


Au camping des Ruines de Palenque, nous retrouvons le groupe de Camping  Car allemands avec lesquels nous avions pris le ferry pour Panama. Eux aussi remonte sur l’Alaska, et finalement même avec des itinéraires différents on avance à peu près au même rythme.
Après une nuit agrémentée des hurlements des singes hurleurs, la visite du site de Palenque est là encore un beau moment. Une dizaine de temples sont répartis dans  la jungle, dans un très bel  état de conservation ou superbement restaurés… Au milieu d’immenses pelouses d’un vert rutilant. Il fait chaud, très chaud et l’air est chargé à 100% d’humidité, l’ascension des centaines de marches de chaque temple n’est pas franchement une sinécure mais au sommet tous les efforts sont récompensés et on est prêt à  recommencer sur le temple suivant, si on a pris la peine d’emporter une réserve d’eau suffisante !) Heureusement la perspective de la piscine du camping est une bonne récompense à tant d’efforts. J









Epuisant un journée à Palenque...


La suite c'est  les Cascades de Laguna  Azul, et puis direction San Cristobal de las Casa. Mais sur la route on traverse Ocosingo, petite bourgade à priori sans importance mais siege de zappatistes... On mettre 4 heures pour a traverser car les "rebelles" bloques la route et rackettent tous les automobilistes sauf transports public, 50 pesos, pour rentrer et 50 pesos pour sortir... des kilomètres e bouchons car tout le monde ne veut pas payer...dont nous ! Après quelques minutes de discussions, voyant que l'on ne franchirait pas les planches cloutées en travers de la route, et voyant que même les locaux qui résistent sont bloqué sans issue, on paye et on passe. Un peu furieux car tout au long de la route il y a plein de barrage de police et de l'armée pour nous réclamer les papiers mais là... la police n'existe pas. C'est le coeur du Chiapas. Mais pour être honte on ne croit pas vraiment que l'argent collecter soit pour aider les indiens... ce même jour n essayera de bivouaquer mais des locaux nos conseillerons de partir de la zone ou nous sommes au risques de nous faire "voler" sinon plus. Heureusement on arrivera à 10 heure du soi au camping de San Cristobal. Ouf ! 
On devrait en repartir demain...
Ocosingo, on ne passera pas !
Agua azul
street art....
San Cristobal de las Casas

no comment !

miam les Tacos du marché !
pollo frito, assado, en caldo....

la chaussure en pneu... un must au Chiapas ! 
trop dur la vente d'artisanat


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