27/02/2015

Bon, vous allez pensez que l'on passe notre temps au bord de la plage, mais non, en fait après nos aventures mécaniques nous étions impatients de faire connaissance avec la Mer des Caraïbes. Nous n'irons pas dans les îles mais nous ne sommes finalement qu'à 500km à vol d'oiseau  de Kingston Jamaïque et pas très loin non plus des îles Caïmans (pour rendre service on est prêts à faire un détours pour déposer les valises, faites nous signe on s'en charge). Bref, les plages du nord de la Colombie nous paraissent une bonne adresse pour conclure notre périple en Amérique du Sud de manière un peu moins aventurière, mais qui a dit que tout ne devait être qu'aventure...


Quand nous avons quitté Bogota, nous imaginions passer encore 4 jours dans le Triangle du café avant de filer vers la zone humide du nord du pays. On trouve là de magnifiques mangroves et d'immenses lagunes salines avant de rejoindre Cartagena pour s'occuper de la traverser vers le Panama.
La cathédrale de Sel dans une mine au nord de Bogota
40m sous terre et une mise en scène sublime


Des éclairages qui impressionnent

Moins spirituel mais sympa un spot de parapente super sympa, comme à St Hilaire...
C'était sans compter un petit bruit dans le moteur arrivé aux alentours de Manizales... petit bruit qui se transforme vite en gros crouic crouic et qui nous pousse à nous diriger dare dare vers Medellin. Quand je dis dare dare, j'exagère un peu car nous sommes alors sur des pistes assez caillouteuses au coeur des montagnes entourés de plantations de café et de bananiers ( ça marche ensemble car les caféiers poussent à l'ombre des bananiers qui fixent l'azote dans le sol). A plus de 2000m d'altitude et dans les quelques villages que nous traversons les "tallers mécanico" ne connaissent ni Land Rover, ni les diesels et nous conseillent de rallier Medellin. Seul un garagiste de Salamines fait le même diagnostic que Xtian, à savoir un roulement dans la pompe hydraulique, mais nous garantit que ça n'est rien et que l'on peut encore rouler au moins 20 000km comme ça. Mouai...
la Ruta del Café
Entre Manizales et La Pintada

Salamines au coeur de la vallée du café, église mais pas de garages

Salamines, halte pour faire "une pause" moteur et "almuerzos", on repart dans un bruit d'enfer

On voit plein de "vieux" Land.. mais des neufs, seulement 20 dans tout le pays


Grand jeu des gamins remonter les cols accrochés au cul de bahuts et descendre sur leur vélo à toute blinde
Le lion à l'écoute...
On serre les fesses et on avance pour rallier au moins la Panaméricaine, en imaginant tous les scénarios possibles : que faire si on tombe en panne là, au milieu de nulle part, que faire une fois sur la Panaméricaine, et que faire en arrivant à Medellin. Autant dire que le cerveau marche à plein régime (pas comme le chameau) mais qu'on a un peu du mal à apprécier ce qui nous entoure. Xtian quand à lui se repasse tout le fonctionnement des poulies, courroies et autres éléments moteurs pour imaginer ce qui peut casser et les conséquences. Vu sa mine, je sais que ça sent pas bon... Arrivé sur la Panaméricaine, le bruit diminue, et sur Medellin il disparait. D'un côté c'est moins stressant de l'autre c'est le pire. On passe toute la soirée à chercher sur les forums des garagistes potentiels qui connaissent Land à Medellin. On en trouve un ou deux mais leur spécialité ce sont les "vieux" Land et quand il voit le chameau, il n'y touchent pas. Bref on se fait balader 2 ou 3 fois et en plus on ne sait plus que dire au garagiste car le bruit a disparu... et il ne sait pas quoi faire. Nous on sait que rien n'est réglé, donc on decide de faire une ballade dans les environs, jusqu'à Santa Fé d'Antioquia, pour voir. C'est là que tout se précipite et que l'on revient in extremis au garage, dans une bruit d'enfer et sans direction assistée. Le verdict est tombé, le roulement du compresseur (bomba hidraulica ) est mort. On vous fera grâce des hauts et des bas durant 3 jours...on répare , ouf... on remonte et ...ça marche pas bouh ! On fait le tours de la ville pour remplacer et... rien heureusement on localise la pièce à Bogota et in extremis, le garagiste la paye par transfert bancaire le vendredi soir afin qu'elle soit mise à l'avion et nous arrive le samedi matin... raté ce sera le samedi a 18h. Le garage restera ouvert jusqu'à samedi soir et Xtian et le mécano pourront remonter la pompe et remettre le chameau sur pied à 21h. Sur le coup un grand merci à toute l'équipe de Punto Aires qui s'est démenée pour nous aider et un grand merci à l'ami Brice avec qui on est en contact par FB, what's app et mail et qui de Grenoble nous trouve toute la procédure pour remettre en place la pompe et purger le système ( je vous laisse imaginer le lion faisant un bon hors du lit à 2 heure du mat car il vient de percuter qu'il y a un process de remise en marche du circuit hydraulique et qu'avec le décalage horaire il faut faire partir le mail maintenant, et la rage quand il n'arrive pas à se connecter à internet)... Tout se termine bien j'ai encore enrichit mon petit dictionnaire de vocabulaire mécanique, j'ai fait connaissance de Aylila et sa fille qui vendaient des empeñadas devant le garage et qui voyant notre désarroi nous faisait la conversation et nous invitait à dormir chez elle.
Ils ne ménagent pas leurs efforts, les mécanos 
Alyla et sa fille, que de la gentillesse...

On célèbre la résurrection du Chameau au garage, avec toute l'équipe!
Traffic chargé à Medellin
Nous avons aussi découvert le quartier de Central Mayorista ( le Rungis colombien), populaire et vivant à souhait avec ses hôtels borgnes (con servicios occasionales) et ses bars glauques mais pour ce qui est du tourisme... on est passé un peu à côté. Dommage, Medellin mérite sans doute plus qu'une ballade de quelques heures en attendant la pièce. Au moins on est allé voir les statuts de Botéro, et le centre, grouillant de bruits de circulation, de musique, de cris de vendeurs ambulants qui proposent des bières, des jus de canne à sucre ou des lacets multicolores.






et le chien...
L'Hombre et le Cabale


Encore Medellin...

et une dernière...

C'est parti pour Cartagena, via la zone de marécage de San Marcos. La route est très sinueuse et très belle mais envahie d'énormes camions, comme toutes les routes goudronnées de Colombie. A chaque virage des "ateliers" sauvages de lavage de ces gigantesques machines. Alors que les chauffeurs se restaurent ou dorment dans les fossés, leur confères passent à toute blinde en leur rasant les moustaches et une armée de de petites mains (hommes, femmes et enfants de la même famille) se met à l'oeuvre et frotter brosse et arrose les engins. Impressionnant, mais finalement c'est un bon moyen de faire un peu d'argent dans des endroits où il n'y a pas vraiment d'alternative. On retrouve chaleur et humidité, on en avait perdu l'habitude mais par contre ici aussi ils cultivent bien la clôture. Trouver un bout de champs pour bivouaquer est une épreuve que l'on ne remporte pas à tous les coups. Le soleil se couche toujours vers 18h30 et dans l'obscurité autant dire que c'est une mission impossible. C'est comme ça que nous arrivons dans des endroits improbables à la recherche d'un l'hotel. Parfois c'est juste  "le moins pire" et parfois on a la chance de trouver une "maison" dans un village où nous prenons le frais sur le pas de la porte comme nos voisins en buvant un "ron" . Au matin un marchand ambulant passe dans la rue en vendant des gobelets de salades de fruits arrosé de lait concentré et couronné de cornflakes. Il y a des jours où le hasard a vraiment du bon.




Pour l'instant Cartagena "la plus belle ville coloniale d'Amérique du Sud garde ses mystère car nous n'y avons fait halte que quelques heures afin d'acheter les billets pour le ferry vers Panama. Si tout va bien ce sera départ vers l'Amérique Centrale mardi soir. En attendant c'est 3 jours de plage et farniente dans le village de Taganga. Pas mal de touristes mais ambiance "routard" avec son lot de vendeurs de bracelets tressés et de paréos, de jongleurs, de rabatteur pour les restaurants de plage. Un phénomène étrange cependant se reproduit tous les soirs à la même heure. Au moment où le soleil décline tout ce que le village compte de vacanciers de tous les horizons se dirige vers la plage et s'assoient face à la mer en buvant une bière. Et ce rituel se répète immuablement... Bizarre.

Les embouteillages de Cartagena, ça c'est fait.
les villages afro caraïbéens sont parfois des poches de misère, malheureusement. 

Ambiance... sur la plage 
Nous aussi on cède au rituel...
Bises à tous !






1 commentaire:

  1. Toujours des photos qui font rêver.. et que d'aventures. La bonne nouvelle c'est que vous vous approchez...Faudra me dire si vous savais déjà quand vous passer.. je suis pas a 2 jours pres mais je voudrais juste pas être en voyage!

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