15/02/2015

Buuuueeeenas dias ! de Juan Valdez

Ola Juan Valdez...
Vous connaissez Jacques Vabre ? El gringo ? Et bien on vient de faire connaissance avec leur pote colombien Juan Valdez et de sa mule Conchita. Non non je plaisante pas… Juan Valdez c’est le représentant « officiel » des producteurs de café colombien. Il est né en 1959 dans le cerveau génial d’un agence de pub et depuis c’est un héros national qui n’a pas pris une ride. Mais même si la Colombie produit un des meilleurs arabicas au monde, ce n’est vraiment pas le pays des amateurs d’expresso. Le matin ils boivent un « tinto » à côté duquel l’américano fait figure de café serré. Et sinon ils préparent un concentré de café dans une sorte de samovar et le dilue avec de l’eau bouillante. Plus ou moins dilué, le café peut être très bon mais pas pour les amateurs de « ristretto » aromatiques et parfumés. De toute manière c’est pas grave, la Colombie recèle bien d’autres source de réjouissance gustatives comme son aguardiente (alcool de canne parfumé à l’anis), ses jus de fruits,  ses arepas ( galette de maïs) à farcir avec toutes sortes de garniture et j’en passe…  Bon on ne fait pas un tour de Colombie gastronomique mais on se ballade pas mal sur les marchés locaux et c’est le meilleur endroit pour découvrir toutes les richesses de la table.
Notre dernière étape en Ecuador c’était Otavalo, le plus grand marché du pays avec foire au bétail, artisanat, et marchands de tenues traditionnelle pour les minorités locales. Il couvre la moitié de la ville le samedi et tous habitants les villages alentours s’y retrouvent pour écouler leurs marchandises (patates, bananes, maïs…) et faire les achats de la semaine, à savoir des dizaines de pains, des régimes de plantains, des kilos de porcs ( surtout des abas et de la couenne). Même si les touristes sont nombreux, on les retrouve essentiellement dans la partie vente d’artisanat, où à l’exception de quelques pièces intéressantes et vraiment typiques comme les bracelets de perles rouges que toutes les femmes portent et les colliers aux multiples rangs de perles dorées, on retrouve les même « andineries » que dans toutes l’amérique du Sud : sarouels pour babas cools, bracelets dits brésiliens, tapis en laine de lama, bonnets style « el condor pasa », et j’en passe. Un peu décevant je dois avouer.

le châle sert aussi de cabas à provisions


vendeuse de citrons



entre les 2 hémisphères, au milieu du monde.
Après un pincement au cœur lors du franchissement de l’équateur, nous revoilà dans l’hémisphère nord. Dur dur…Notre entrée en Colombie se déroule sans encombres et on a même pu acheté notre assurance dans le supermarché du coin. Par contre comme il est 18h passé et que la nuit tombe on finit par échouer dans un « hotel » dont une fois de plus nous sommes les seuls clients… tout transpire l’humidité mais il y a de l’eau chaude et un grand lit… et la compagnie de cochons qui hurlent sous nos fenêtres. Tout va bien, on en rit encore. Par contre je découvre avec horreur l’accent colombien. Toutes mes notions d’espagnols semblent réduites à néant. Je ne comprends plus un mot de ce que l’on me raconte et il semble que la réciproque soir vraie. Misère, je repars à zéro et pas dans les meilleurs conditions.
A l'inverse,  question météo on n’est pas surpris, il continue de pleuvoir régulièrement, une fine bruine persistante nous accompagne jusqu’en milieu de journée, cesse et reprends dans la nuit.  Les étés sont pluvieux de ce côté ci de la planète. On retrouve aussi les cols de montagnes mais ce qui change c’est la forte présence de vélos sur la route. Le cyclisme c’est la passion des colombiens. Il grimpent et dévalent des pentes  qui nous paraissent surhumaines, toujours frôlés par de gigantesques semi-remorques de type américains qui roulent a des vitesses folles sans vraiment se soucier des plus petits qu’eux.  La Colombie c’est aussi le pays des motos (4 véhicules dur 10 sont des 2 roues) et des 4L. Il y en de toutes les couleurs dans tous les états et certaines sont mêmes tunées.  Si vous cherchez une 4L, this is the place to go.
Dans la sierra près de la frontière équatorienne

Popeyan

Maison de village au bord de la Laguna de Concha




Notre route vers le nord suit la Panaméricaine mais l’appel de la piste est trop fort et nous remontons par le chemin des écoliers. Dans les villages de montagnes il y a encore une forte présence militaire en arme qui nous rappelle que le temps de la guérilla et la lutte anti FARC n’est pas si loin. D’ailleurs les FARC sont toujours présents même si leurs nombre a été diminué par dix et s’ils concentrent leur activité à taxer le trafic de drogue qui transite par leur territoire.

les FARC sont toujours là...

et les minorités indignent luttent pour leur identité.


Coup de chance notre route passe par Silvia, au cœur de la communauté indigène des Guanabios, le jour du marché hebdomadaire.  Un vrai bonheur pour les yeux… tellement plus authentique en couleur, atmosphère, et en production locale. Une particularité de cette communauté :  leur tenue vestimentaire. Les hommes portent une jupe bleu avec un liseré rose, un court poncho, un chapeau de feutre et de gros godillots, tandis que les femmes ont un coupe de cheveux au carré avec une sorte de chapeau melon de gros colliers blancs, un châle bleu et une jupe noire.  Le plus surprenant c’est finalement de voir  ces guanabios dans leur tenue un peu anachroniques avec un téléphone portable collé à l’oreille. Il y a comme un décalage et pourtant, effectivement l’adoption de nouvelles technologies n’a rien à voir.
un couple guambianos

il n'y a pas d'heure pour la soupe, celles vendues sur les marchés sont les meilleures
il aime le "queso campesina", mais aussi le doblo crema

Chapeau melon ou petit bibi en paille, au choix.

stand cuisine du marché, le chorizo est un régal 
Convivialité sur la place du village

Les chivas attendent l'heure du départ


El Gato Rio, le fameux...
En redescendant des montagnes vers Cali, nous avons l’impression d’arriver aux Caraïbes. Des champs de cane à sucre à perte de vue et des villages où raisonnent la salsa et peuplés d’afro caribéens. On se croirait en République Dominicaine. C’est chaud, humide et ca sent la panela. Des blocs de sucre de canne brut dont le gout nous rappelle celui du vieux rhum ambré. Au coeur de cette région il y a Cali, la 3ème ville du pays où nous faisons halte pour une courte journée. Les colombiens que nous croisons sont incroyablement accueillants et soucieux de l’image que nous avons de leur pays. Ils sont trop souvent encore les victimes d’une mauvaise réputation due aux actes de violence, aux cartels de la drogue, aux enlèvements. Alors franchement… so far so good et nous ne sommes pas sentis plus en danger à Cali ou a Bogota que dans les autres grandes villes d’Amérique du Sud. Certaines précautions sont à prendre comme partout, et certains quartiers sont à éviter comme partout aussi. Moyennant quoi c’est un vrai plaisir de déambuler dans les rues, les parcs, les quartiers coloniaux avec leur architecture si typique.
le sreet art rend les murs de Cali plus beaux 
il y a au moins 20 sculpture de chats pour entourer Gato del Rio

un rue du quartier colonial 
Apéro time dans le parc de San Antonio, une bière, un paquet de chips, plein de monde c'est cool.




Lz lion au soleil... on profite
En remontant sur Bogota par les pistes on traverse Salento et la Valle de Cocora. Le début de la zone des caféiers et des grands palmiers wax. Les paysages sont grandioses et la piste n’est pas si mauvaise que ça… le lion ne mettra « que » 7 heures pour faire 100km. Mais quelle beauté!  Ca pourrait être pire, sauf que comme toujours dans ce cas c’est la course  contre la montre pour trouver un coin de biv. acceptable. A 18h30 il fait nuit noire, et les champs  sont tous clôturer. C’est pas que ça nous dérange de nous mettre derrière les barbelés mais c’est plutôt qu’on a des doutes sur la cohabitation avec les troupeaux. Les taureaux sont gros…

Les palmiers wax au coucher du soleil. trop beau...



on ne s'en lasse pas

65 m de haut...

Vue sur Salento

c'est Conchita, la mule de Juan Valdez... 
Des caféiers... sous les bananiers.

la cathédrale
Nous voilà donc à Bogota pour le week end, dans le quartier de la Candeleria. Un vieux quartier historique qui n’a rien à voir avec le reste de la ville. Une espèce d’enclave dans la modernité. Il faut dire qu’avec plus de 8 millions d’habitants Bogota est une sorte de mégapole tentaculaire et il nous faut 2h30 dans un trafic incroyable pour parcourir les derniers dix kilomètres.
Visiter Bogota c’est un peu comme visiter Paris en un week end, on doit faire des choix, Ce sera grande déambulation dans le centre historique  et visite du musée Botero et du musée del Oro. Pas très original mais franchement du pur bonheur. Et comme on est chanceux  dans les rues  pavées et bordés d’hostals et de micro bars le street art est partout. Un musée à ciel ouvert.


ce quartier a un côté bohème

encore du street art

Dans la Candeleria

Place Simon Bolivar , on nourrit les pigeons, et ils le savent.
les photographes officiels arpentent la place appareil en bandoulière, les familles aiment poser devant les monuments


Et puis aujourd’hui  on a découvert la «  carrera 7 ». Imaginez un boulevard fermé à la circulation, long de plus d’un kilomètre, bordé de magasins populaires et de fast food couleur locale, de boutiques style « todo a 5000 pesos ». Imaginez maintenant un foule compacte de familles de tous poils qui déambule en mangeant des épis de maïs grillés, des brochettes de saucisses ou de fraises couvertes de chocolat, des mangues savamment découpées. Et enfin imaginez que tous les 20m vous changez de spectacle en passant du joueur de cornemuse, au groupe de musique arabo andalouse (matinée de rythme latino ) à un pseudo Michael Jackson qui se déhanche sur Billy Jean, à un sosie de Fidel Castro en grande tenue sur son fauteuil roulant. Sans oublier une course de cochons d’indes sur lesquels les enfants parient ou le soufleur de verre qui fabrique des cygnes colorés à la chaîne pour 3000 pesos pièce. Xtian dit que c’est Gotam City mais dans la zone 4.  On ressort de là, crevés d'avoir piétiné,  ivre de bruits, parfumés à la banane plantain grillée mais avec la sensation d’être au coeur d’une ville pleine de vie et d’énergie . Une super dimanche à Bogota.
mais comment fait-il pour rester pendu toute la journée ?
billy jean en boucle...


mais comment font-ils pour se concentrer ?

ananas, salade de mangues, de papaye, jus de fruits...

et même sandwich au chorizo ou à la saussice.

Puerto Rico danse et chante la rumba 
et le souffleur de verre ne s'épuise jamais.
un petit café pour la route ?
Juste le temps que les cochons d'onde s'échauffent ( ils ont du bol au Pérou et en Ecuador on les mange)

Performers peintres à la bombe. Impressionnants, à la fin ils mettent en vente les oeuvre à travers un système de loterie.
Pas de fête sans ballons girafes, enfin !

1 commentaire:

  1. une aventure toujours aussi riche, plein de vie et de belles rencontres ! bon retour dans l'hémisphère nord !!!
    bizz
    nany

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