11/11/2014

En route vers Ushuaïa…

Après nos aventures chiliennes pour remettre, le Chameau sur se pattes, nous voilà enfin en route vers la destination mythique : Ushuaïa. Merci M. Hulot (Nicolas pour les intimes) grâce à toi nous croisons au moins 2 à 3 groupes de français en vacances en Argentine par jour. Même la douane argentine qui note les passages entre la région de Chubut et Santa Cruz s’en étonne… je me demande s’il reste encore beaucoup de français sur le vieux continent ces temps ci… à part çà il paraît que c’est la crise. Enfin moi je dis ça je dis rien.
On entre dans la Cordillère 
Côté argentin...

C'est sûr on est au pays des gauchos !
Quand je vous parlais de pluie et boue... 
Au moins c'est clair la spécialité de la ville...
En quittant Mendoza, où ce fut la course pour trouver une assurance pour la voiture (un vendredi midi veille de week end prolongé ) et faire du change au blue market (16.5 $ argentins pour 1 euro  au lieu de 10.8  au cours officiel) nous avons connu nos premières journées de pluie et de froid. Pas glop de traverser la pampa sous la pluie et de bivouaquer les pieds dans la boue. Mais heureusement  nous avons fait le choix de descendre par la Route 3 qui longe la côte atlantique et le beau temps revient, juste quand nous arrivons à la Péninsule de Valdès. 

Dans les guides ils présentent cette réserve naturelle comme le lieu privilégié pour voir baleines, éléphants de mer, orques et pingouins.  La chance nous sourit dés notre premier bivouac, sur la plage nous pouvons voir les plus gros mammifères marins avec leurs petits à une cinquantaine de mètre de la falaise. Impressionnant de les entendre et de les voir « en vrai ». Mais avant de pousser plus avant notre ballade nous devons trouver 2 amortisseurs neufs pour le chameau car l’un de ceux changés à Santiago vient de casser à nouveau.  Le destin a décider que je serai imbattable en vocabulaire mécanique.  Coup de bol, il y a plusieurs vendeurs de pièces détachées à Puerto Madryn et l’un d’eux possède notre bonheur. Reste plus qu’à Xtian de repasser sous la voiture pour faire le changement et les sangler en prévision des pistes à venir… C’est sous haute surveillance que nous sommes partis explorer tout le tour de la péninsule, mais c’est comme un rêve d’enfant : des centaines d’éléphants de mer qui se prélassent tels d’énormes pachydermes sur la plage, des milliers de pingouins de Magellan qui couvent leurs 2 œufs dans chaque trou sous un bosquet (200 000 couples vivent sur 7 km de côte), et les orques, redoutables chasseurs, patrouillent au plus prêt de la plage en quête de leur pitance.  Le bonheur est au maximum  car nous avons réservé une chambre dans une auberge et anticipons douche chaude et apéro en terrasse. Nos plans vont être contrariés sur le chemin du retour quand nous croisons un véhicule en panne sur le bord de la route qui nous fait de grands signes.  Une famille au grand complet (grands parents , parents et petits enfants) dans une Citroën filtre à gazoil arraché. 19h, piste déserte, 25km du 1er village et pas possible de remorquer leur véhicule qui n’a pas de point d’attache. On embarque le pépé et je monte dans la boîte à l’arrière pour l’amener à la station service du village trouver une dépanneuse ou un mécano. Bilan de la soirée à 21h30 on tourne toujours dans le village pour trouver la maison d’un mécano nommé Pablo après avoir demandé à la station ( qui a une remorqueuse mais la famille n’a pas l’assurance dépannage), la police ( qui n’en a rien à foutre), les pompiers ( qui veulent bien déclencher un plan hors sec pour la famille mais pas remorquer la voiture).  Le pépé semble désemparé mais pas vraiment débrouillard et je joue les pleureuses pour lui dans mon espagnol de misère. Xtian, stoïque, klaxonne devant les portes pour inciter les gens à sortir nous répondre. On finira par trouver Pablo qui embarque le grand-père dans sa  Kangoo pour refaire les 25km à l’envers.  Mission terminée on peut aller manger sur le pouce avant de retourner à l’hotel pour dormir. Sur le retour on croisera la famille qui mange des sandwichs sur le trottoir et nous remercient encore à notre passage. Mieux vaut être autonome quand on circule sur les pistes argentines ( y compris en couverture et vivres...)

Amis pêcheurs, ces 2 là ont pêché 3 raies en moins de 30mn 
Batman ???? 
Quand je vous dis que les baleines se marrent.... 


Selfie avec mes potes...

l'âme d'un grand révolutionnaire....



Bon pour la douche ce sera demain matin… avant de partir à 10h pour aller en bateau voir les baleines de plus près.  Deux heures de ballade en bateau avec 30 autres touristes tous harnachés de ponchos  en ciré « antisplash » et de gilet de sauvetage. Je crois que c’est pour ça que les baleines sautent hors de l’eau, elles sont juste mortes de rire. Mais nous on ne se plaint pas, on a le grand spectacle avec mères et baleineaux à moins de 10m du bateau. C’est vraiment impressionnant de voir des animaux aussi gros ( plus de  15 mètres pour 16 tonnes), venir si près et être aussi calme dans leur mouvements.  Dans moins d’un mois elles partiront au nord pour chercher à manger et ne reviendront qu’au printemps prochain. Bonne pioche au niveau du timing.
Quand aux pingouins, on est juste en avance de 2 semaines sur l’éclosion des œufs. Pour l’instant mâles et femelles se relaient pour couver les 2 œufs. Quand ils ne sont pas de garde ils se dandinent tranquillement pour aller se baigner. N’imaginez surtout pas un colonie de pingouins blotties les uns contres les autres sur la banquise mais plutôt des individus qui cohabitent sur des kilomètres de côtes et partagent leur territoires avec les guanacos  (sorte de petits lamas) et autres maras ( lièvres de Patagonie).
Un vrai bonheur… par contre pour les photos il va vous falloir patienter encore un peu car elles sont toujours dans l'appareil photo de l'homme qui doit les transférer...
Toujours 2 oeufs à surveiller... 
La suite de notre périple nous conduit encore plus au sud de la Patagonie, les paysages sont grandioses et … désertiques. Des pistes en ligne droite sur des centaines de kilomètres, des estancias et des moutons. On suit la piste, on ouvre un portail à bétail et on referme un portail à bétail, et on recommence quelques kilomètres plus loin.  La météo semble avec nous côté soleil mais nous découvrons le vent qui souffle en continue dans cette région.  Il n’est pas encore glacé mais dans la tente de toit ça remue grave et il nous faut trouver des  bivouacs abrités. Quand on roule dans la pampa sans aucun arbre ni relief, c’est une vrai gageure. 

Hier nous sommes arrivés à Comodoro Rivadavia. Que ceux que ce nom fait rêver se reprennent tout de suite, il s’agit de la plus grosse cité pétrolière de Patagonie. Des champs de pompes,  de derricks et de citernes au bord d’une  façade atlantique pourtant superbe.  Mais il est 6h30 et les 2 premières  banlieues que nous traversons  s’appellent km8 et km12… top glamour non ? Des lotissements de baraques en tôle et en bétons avec les revendications des syndicats peintes sur les murs de façade. Entre les maisons des terrains vagues qui servent de décharge ou de casses. Nous filons vers le bord de mer et on s’installe en bord de falaise dos à la misère en espérant que le vent va se calmer. Erreur… à minuit on plie bagage pour essayer de trouver un autre endroit plus à l’abri. Le vent souffle à plus de 100km/h avec des rafales bien plus fortes. Si on reste il va falloir tenir le toit toute la nuit.  En désespoir de cause et après avoir errer un peu on trouve un hangar désaffecté et à moitié en ruine mais dont le haut mur nous met à l’abri. Pas le super bivouac rêvé mais enfin on peut dormir… jusqu’à ce matin 8h où nous serons réveillés par la police qui se demande bien ce qu’un 4x4 stické Dakar peut bien faire dans cette décharge. Le temps d’ouvir un œil et de s’habiller à toute vitesse pour sortir de notre niche et répondre à leur curiosité. Il nous poseront plein de questions super importantes comme le nom et prénomS ( si si tous les prénoms) du père et de la mère, s’il se portent bien ou s’ils sont morts.  Par contre demander les papiers de la voiture ou noter notre numéro de passeport ne leur vient pas à l’esprit.
Ex voto sur le bord de la route.... ils conduisent comme des malades!!!

Revendication du km8 
"La carotte folle" le primeur de km12...

Nous avons repris notre route après un rapide café en direction de la Foret Pétrifiée, prochaine étape en direction de Puerto San Julian.  Sur la route 3 des dizaines de semi remorques nous doublent à toute vitesse en direction de la Terre de Feu.  Nous on « cruise » pas mécontents que le vent se soir calmé… pour le moment.

Ce soir c’est bivouac dans la « steppe ». C’est juste grandiose !
San Julian... avant le vent !

Arbre pétrifié de plus de 65 millions d'années

Imaginez une foret avec des arbres de plus de 45m...ici

Les chevaux ont de la place.... 
Nous aussi on n'est pas gêner par la circulation

1 commentaire:

  1. superbes photos et drolissimes anecdotes. Merci Isa de ce rayon de soleil. Mais j'attends tjrs les photos des baleines. BIZZZ. MAM

    RépondreSupprimer