26/01/2015

El condor pasa...



Mancora
Bon alors je vous plante le décors… 30°, un parasol, 2 transats, le bruit du Pacifique, les surfeurs, quelques vendeurs de mangues, de boissons fraîches et de paréos. Nous sommes à Mancora au nord du Pérou et nous savourons une pause avant le passage en Equateur.  Une station balnéaire pleine de vacanciers péruviens et de routards de tous poils venus ici pour surfer, faire la fête et vendre des bracelets brésiliens en poussant la chansonnette dans les restos de bord de plage.
C’est vrai que ce fut un peu silence radio depuis… La Paz je crois. Déjà ??? C’est fou comme le temps vite.  De Lac Titicaca à Mancora un peu plus de 3000 kilomètres et l’impression d’avoir traverser 2 pays différents : les Andes et la zone côtière. Deux univers, deux cultures qui ne se rencontrent pas, et nous ont laissé des sensations très différentes.
Le lac Titi Caca

Traversée du lac Titi Caca en barge

Le Moto Taxi péruvien...tous plus fous les uns que les autres, il y en a partout!

Puno au bord du lac TitiCaca
Le passage de la Bolivie au Pérou s’est fait par Copacabana au bord du mythique Lac Titicaca. Un lac qui ressemble à une mer dont ne voit pas les limites, 2/3 appartiennent au Pérou et 1/3 à la Bolivie. Chacun revendiquant la plus belle partie du lac. Pour être honnête, en ce qui nous concerne on n’a pas fait la différence. Les paysages sont magnifiques et nous avons fait halte à Copacabana, côté bolivien et à Puno côté péruvien, principalement pour acheter notre assurance auto, obligatoire au Pérou. On a évité la ballade sur les îles flottantes en « cargo » touristique. Tellement touristique que pour une répartition équitable des clients dans les communautés on ne choisit pas son point de chute. C’est l’agence qui répartit les clients … Bref en bon sauvage, direction le Cañon de Colca, où planent les fameux condors. Là commence une longue traversée sur des pistes magnifiques qui oscillent entre 3500 et 5000m. En fait on se fait le Mont Blanc plusieurs fois par jours et la neige n’est jamais loin. Parfois même elle nous rattrape obligeant le Lion à redoubler de prudence pour que le chameau ne glisse pas. Quand au Cañon c’est l’un des plus profond au monde couvert de cultures en terrasse et de villages très « hispanisants » avec Plaza des Armas et Eglise blanche de style colonial. L’avantage d’être autonome c’est que l’on n’est pas obligé de s’arrêter  aux mêmes miradors que les minibus et que passé une certaine heure plus personne… nous serons même les seuls occupants de l’hôtel et donc les seuls à profiter des sources chaudes. Trop bon.





 
 




L’étape suivante de notre programme c’est Cuzco et le Machu Picchu et là… grand moment de solitude quand je découvre que ce n’est pas si simple. Tout d’abord, il y a un cota de 2500 visiteurs par jour afin d’éviter la dégradation du site. 2500… l’idée de me retrouver au milieu de tout ce monde m’effraie d’avance. Du coup, première étape, il faut réserver son billet à l’avance et l’acheter au Ministère de la Culture à Cuzo … ou sur internet, quand le site fonctionne (pas de chance, impossible de faire la transaction) car sur place pas possible. Grrr… Deuxième étape, accéder au site… en train et en bus. Et oui impossible de s’y rendre en 4x4, pas de piste  pour aller à Agua Caliente! Et comme les péruviens savent tirer partie de la poule aux œufs d’or, le train du Machu Picchu est une attraction à lui tout seul, encore faut il avoir des places. Et enfin quand vous avez fait le tour de Cusco pour avoir tout ça, il faut savoir ce qu’on fait de la voiture… Résultat on partira de Ollataytamba, à 7h du matin, 1h40 de train, puis 30mn de bus. Retour à 19h avec même scénario et comme on a du bol, on dormira sur le parking de la compagnie ferroviaire avant et après. Pour le côté improvisation, on oublie et quand je voie la foule en arrivant je prends peur. Mais finalement le site est tellement grand et majestueux que l’on oublie vite tous ces désagréments. Sauf la pluie… mais là encore ce n’est que passager et le ciel se découvre comme tous les jours en fin de matinée. Je comprends mieux pourquoi les vendeuses de bonnets et ponchos péruviens de la gare vendaient aussi des capes de pluie.  Le site en lui même est juste incroyable. Perché sur la montagne, inaccessible, cette cité a rassemblé jusqu'à 1500 habitants, agriculteurs, guerriers, prêtres et notables autour de leur Seigneur sanguinaire. L’occasion pour moi de remettre aussi un peu d’ordre dans la chronologie : les Incas ont régné jusqu’au XV siècle à l’arrivée des espagnols.  Curieusement leur civilisation m’évoque plus l’Egypte Antique que le Moyen Age et la Renaissance. Les guides parlent d’une expérience mystique… ça ce pourrait si ce n’était pas si touristiquement organisé et sans tout ce monde. Mais le jeu en vaux vraiment la chandelle.

Pas super soleil à Cusco mais on s'habitue.
Cusco 

Chaque retsanque a été créée de toute pièce et cultivé de maïs, patates...
Moi je vous le garantie, ça grimpe grave...que des escaliers! 
Quand le soleil apparait...magique

Salines de Maras, en plein milieu des Andes, 4000 bassins !
La suite  de notre périple c’est encore la traversée des Andes avec cols et vallées pour rejoindre Nasca sur la côte et  descendre enfin au niveau de la mer. Ce qui signifie, enfin quitter les pulls et le jean. Quand j‘écrivais en entête de blog que cette parenthèse vagabonde nous mènerait sur les plus belles routes du monde, les routes andines et la Panaméricaine étaient une sorte de point d’orgue. Nous ne sommes pas déçus. Chaque virage est  un émerveillement et autant dire que des virages il y en a dans ces montagnes. Autant que des villages inattendus dans lesquels nous nous arrêtons pour déjeuner. Finalement, plus simple que le pique nique même si question diététique c’est pas le Pérou (oups , mauvais jeu de mots). Pollo frito, chicharon de cerdo, caldo des gallina… tous le menus commencent par une soupe (genre avec du quinoa ou des pates) et tous les plats sont accompagnés de maïs blanc, de riz et de pomme de terre. Avec un peu de chance la boisson c’est du jus de maïs noir (chicha morena) ou du soda, et en dessert une banane. Du robuste je vous dis… ça tient au corps ! Le tout pour une dizaine d’euros pour 2.
On a de la chance de voir ça 
A 4500m petite ville andine comme on les aime 
Truite sauvage et Inka Cola
Des montagnes au désert...
Notre arrivée à Nasca marque la fin de notre périple andin… et le début de la remontée sur le Pacifique. Les lignes de Nasca… je ne sais pas si cela évoque quelque chose pour vous, ce sont ces centaines de lignes et dessins tracés de main d’homme dans le désert.  Certaines figures font plusieurs centaines de mètres de long et d’une grande finesse. Les plus connus étant le colibri, le chien, l’araignée. Quand aux lignes elles ont été tout simplement tracées en nettoyant le sable de ses cailloux et en les marquant de pierres blanches. L’absence de vent de pluie dans la régions ont permis à ces dessins de nous parvenir quasiment intacts. Autant dire  que les interprétations vont bon train, du calendrier astrologique, aux arts divinatoires en passant pas une carte hydrologique. Mais les archéologues sont encore indécis et finalement c’est pas mal que le mystère demeure. Ce qui est sur en revanche c’est que le seul moyen de voir ces œuvres c’est le ciel, alors en route pour l’aéroport afin de trouver le mini coucou qui nous fera voler. Pas très compliqué, une dizaine de compagnies occupent le terrain, toutes proposent le même tour et toutes au même prix: 80$ les 30mn.  Allez hop, en route… avec le cœur bien accroché car le pilote ne se prive pas de nous faire des passages sur l’aile gauche et passage sur l’aile droite pour être sur que l’on voit bien… et aussi assurer son pourboire. Il paraît que les passagers précédents y ont laissé leur petit déjeuner. C’est de bonne guerre et on retourne à la voiture, ravis mais on va attendre un peu avant d’aller déjeuner quand même.

Juste avant le vol...

le colibri...
L'araignée
Paracas...
En route pour Ica, Pisco… des noms de villes qui donnent soif au cœur des vignobles péruviens. Bon pas de précipitation… les vignes sont sur une bande de 5km le long de la mer, toutes recouvertes de grands voilages pour les protéger du soleil brulant. Quand au vin, nous sommes un peu tombé de haut car le Pérou ne produit que du vin sucré. Rouge, rosé ou blanc. Ils appellent cela le bourgogne mais in dirait plus un Rapu corse ou un vin de Namibie pour ceux qui connaissent. Bref rien d’excitant… on va rester à la bière, au Pisco et à l’Inka Cola Un soda au gout de bubble gum qui fait la fierté de tout un peuple car il est plus vendu que le Coca. Pour accompagner notre première céviche (poisson cru mariné au citron accompagné d’oignon rouge , de manioc et de patate douce), rien de plus local.
Au passage nous venons de perdre le capuchon du demi arbre de la roue arrière. Risque de perte de graisse et de casse, donc on rafistole avec un morceau de plastique, du fils de fer et un élastique et … direction Land Rover Lima. Tiens, ça faisait longtemps…  Dans tous les cas on espère arriver à Lima assez tôt dans la journée pour en repartir aussi vite que possible. Les grandes villes avec le chameau ce n’est pas l’idéal ni pour circuler ni pour trouver un hôtel avec un parking. Après une bonne heure entre l’entrée de Lima et la concession Land, pas de surprise… ils n’ont pas la pièce. Mais peuvent la commander pour le lendemain. On est un peu furieux d’autant que Lima étant la capitale avec le seul garage Land du pays on se demande comment  ils vont faire pour tenir le délai. Finalement la réparation tient et on la changera en même temps que la grosse révision en Colombie. Nous voilà repartit sur la Panaméricaine, enfin après avoir encore mis 2 heures pour sortir de la ville. Il faut dire que les péruviens tiennent aussi le pompon de la conduite irresponsable. Aucun n’a jamais du apprendre à conduire mais tous veulent absolument passer, démarrer en premier, doubler (par n’importe quel côté) peut importe les circonstances, le danger, la visibilité. Pas cool du tout, et beaucoup de speed… le Lion gère !
A partir de là la Panaméricaine est un immense ruban d’asphalte noir qui serpente dans le désert le long du Pacifique. Dunes géantes à droite et dunes à gauche, après les montagnes le sable avec de temps en temps des grappes de cases en bambous tressés  ou en bois répartis sur quelques hectares de sable avec à l’entrée « Comunidad Campésina ».  Mystère sur ces « villages » plus ou moins désertés sans eau ni électricité mais il faut savoir que dans les années 70 face à une forte immigration rurale les populations arrivantes se sont vues dotée  de terrain, de plan et de matériaux et à elles de construire leur ville. Seul vrai gros problème de toute cette partie du pays les infrastructures. L’électricité certes mais aussi l’eau potable, livrée en camion citerne et surtout le ramassage des ordures. Pour être claire la zone côtière du pays est une immense poubelle à ciel ouvert. Aux abords des villes ce sont des kilomètres de détritus le long des routes et des rues. Bien souvent la puanteur va avec et nous sommes médusés de voir que les habitants continuent de jeter leur détritus dans la rue sans aucune retenue.  Jusqu’à ce jour les péruviens détiennent la palme du pays poubelle. Dommage… mais nous continuons de remonter en nous  arrêtant aussi loin que possible des agglomérations  et certains villages de pêcheurs méritent le détour. Comme Chancay, ou après avoir évité de peu l’hôtel de passe, nous arrivons dans un hospedaje quasiment vide qui ressemble à un château de Disney Land. Nous y rencontrons Jorge un représentant en farine de poisson chilien qui voyage beaucoup au Pérou et nous donne plein de bons plans.

Communidad campesina...

Et c'est même pas un bidon ville...
no comment on ne s'en lasse pas. 
Il y en a qui ont un sens de la propriété très poussé... c'est mon sable ! 
Pas mal pour se poser en fin de journée !
J'aime les bivouacs comme celui là...

Transport de chèvres...vivantes ! 
Caballito de toros : embarcations traditionnelles individuelles pour la pêche... une sorte de paddle

Huacas de la Luna
Autre découverte la civilisation Moche qui occupa le nord du Pérou du I au VII siècle environs et qui s’est faite laminé par les Incas. Là encore  nous découvrons des Huacas ayant regroupé plusieurs milliers d’habitants avec des pyramides à degrés et des bas reliefs colorés qui laissent pantois. Il y a une quarantaine d’années c’est tout le trésor de la chambre funéraire du seigneur de Sipan qui a été découvert intact. Il été enterré avec sa suite, ses femmes et ses enfants, son chef militaire et son grand prêtre. Et oui il n’emportait pas que son trésor au Paradis mais aussi tous ses proches qui étaient sacrifiés pour le suivre. Aussi  fantastique que le trésor de Toutankhamon… mais moins connu.

Après tant de nourriture intellectuelles il est temps de prendre le soleil ; il paraît que les côtes du Nord du chili sont les seules où il est possible de se baigner car le Courant de Humbolt n’y passe pas.  On veut tester… avant la découverte des forêts équatoriennes. Et voilà comment nous sommes arrivés à Mancora, le Palavas les Flots du Pérou. Un week-end de plage haute en couleurs que nous savourons accompagné de Piña Colada!
Trop bon...
On vient à la plage en famille.... 
Tout y  est même les vendeurs de paréos
on et à Mancora...
A la votre !


Le blog ne se fait pas tout seul...











2 commentaires:

  1. Magnifique blog. J'ai parcouru trop vite vos merveilleuses photos. Les textes sont très intéressants, ... j'y reviendrai. Nostalgie du raid quand tu nous tiens ! Genève janvier 2015, ... c'est la population qui est raide de grippe !! Biz à vous deux, et excellente bonne suite. Miri et Jean-Marie.

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  2. je continue grace a vous ma visite virtuelle de l'amerique du Sud. Ca donne envie..a tout bientot. Perso je vais aller en Inde et visiter le Taj Mahal avant mes journees de boulot.

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