08/12/2014

On remonte, on remonte…

C’est avec beaucoup de regrets que nous avons quitté l’île de Chiloé pour laquelle nous avons eu un gros coup de cœur. Haute en couleurs, encore sauvage, avec ses marchés, sa gastronomie et une population très accueillance. Nous y avons gouté le « Curanto » un ragout normalement cuit dans une trou dans la terre (mais au resto dans un plat en terre) dans lequel mijotent d’énormes moules, des abalones, de la palette de porc fumée, de la longaniza, du poulet et des galettes de farine et de pomme de terre. Un truc léger qui rassemble tout ce que les paysans de l’île avaient sous la main. C’est aussi à Chiloé qu’est née la Pomme de terre il y a plus de 13 000 ans, et plus de 250 sortent sont encore cultivées sur l’île. 

Certes elle se fait rattrapée peu a peu par le tourisme mais lutte pour garder son caractère insulaire et ne pas être relié au continent par un pont. Sans doute avons nous bénéficiés d’une chance insolente car 5 jours de soleil sur cette île réputée pour le vent et la pluie, c’est paraît il inédit en cette saison. Nous partons juste avant la « Bier Fest » de Castro… ce qui en dit long sur l’influence germanique  sur cette partie du pays et ce qui expliquerait aussi pourquoi depuis quelques temps nous ne croisons quasiment plus de français mais beaucoup d’allemands. L’allure est différente, plus « Tintin au Congo » avec veste multi poches et chapeau à larges bords. Certains n’hésitent pas à coller des gros drapeaux germaniques sur leur camping car revendiquant haut et fort leurs origines…
Le "Curanto"... du robuste !

Quand je vous disais que les moule sont grosses...

Ce sont des fruits de mer séchés... élément de base de la gastronomie chipote
Un mur a Ancud

Ce sont des algues pour préparer les "cazuela" autre plat typique de Chiloé

Le marché aux légumes de Ancud
Pour être honnête nous avons l’impression d’avoir mangé notre pain blanc dans cette partie du pays car les  régions à venir sont les plus touristiques et très fréquentées, nous anticipons que les coins de bivouacs sauvages vont se faire plus rares. Aussi nous en profitions des grandes plages du Pacifique, des coins de pâturages sans barrières.  Des la sortie du ferry qui nous ramène sur le continent (20mn durant lesquelles nous sombrons dans un sommeil profond… on s’habitue au roulis finalement) nous partons à la recherche de LA petite plage. Nous finirons par la trouver après que Xtian et le chameau aient sorti du sable un camion ensaqué jusqu’aux oreilles. Le tout sous le regard apathique d’ouvriers locaux allongés sur la plage et que le bruit des moteurs ne semblaient pas déranger. Heureusement qu’il avait sa propre sangle et des cales car notre équipement n’y aurait pas résisté. Au couché du soleil nous avons le bonheur de voir passé sous nos yeux  3 dauphins qui regagnaient le large. Ne cherchez par les photos, nous avons préféré les observer plutôt que de plonger tête baissée dans la voiture à la recherche de l’appareil.  Cependant nous sommes  en zone peuplée et toute la soirée ce sera un va et viens des habitants du coin qui rejoignent les îles côtières sur leur petite barque, qui avec un chargement de bois, qui avec les courses… qui nous a vu passé et vient promener ses chiens histoire de faire la conversation. Conversation un peu limité mais toujours sympathique.
Bon et bien il faut remonter … direction la Région des Lacs. 
L'heure de l'apéro

Le bivouac ideal
Xtian teste les salles de sports face à la mer
A vrai dire on joue un peu les enfants gâtés car les paysages sont sublimes mais ressemblent beaucoup à ceux de part chez nous. De grands lacs, des forets, des prairies er des vaches sans oublier de grands panneaux «  kuchen » ( en chilien dans le texte) écrits en lettres gothiques qui invitent à venir déguster des pâtisseries aux fruits dont l’origine de la recette ne laisse aucun doute.  Seule différence majeure, ce n’est pas le Mont Blanc mais le volcan Osorno qui domine dans toute sa majesté, couvert de neige et coiffé d’une couronne de nuages qui ne partira malheureusement pas.  Pour le comble, nous tombons le week end de l’Ultra Trail Volcano (un parcours de 80km avec 3600m de dénivelé positif) dont les « finishers » gagnent des points qualificatif pour l’Ultra trail Du Mont Blanc. Décidément on est poursuivi. Toujours est il que cela nous oblige à changer nos plans car adieu le bivouac au bord du lac.
Le Volcan Osorno

Les Salto de Pétrohué, magnifiques chutes d'eau vert turquoise.

Atelier de "tortillas de Rescoldo", pain cuit sous la cendre.

Le "Zorro" visiteur du soir dans le camping.
Et comme on ne se refait pas, c’est la côte pacifique qui nous attire à nouveau , alors on reprend la direction de Valdivia. En fait nous cherchons à atteindre une plage que mon guide Gallimard dit être la plus «  sauvage » des côtes chiliennes, devant un tel descriptif nous ne reculons devant aucun sacrifice et 50 km de piste dans les montagnes ne nous font pas peur. C’est dans compter que depuis que la route côtière a été goudronnée plus personnes n’emprunte ce chemin. Un piste forestière d’abord couvertes de troncs d’arbres sur toute la largeur afin d’éviter les glissades. Cela aurait sans doute du nous mettre la puce à l’oreille mais confiant et un peu aventurier on continue. La piste se rétrécie et les troncs d’arbres font peu à peu la place à de beaux bourbiers et de belles ornières que nous mettront un temps infini à franchir. Xtian fait tout se qu’il peut pour amortir les chocs protéger le chameau qui, fidèle à sa réputation passe partout. Bilan près de 3 heures à une moyenne de 10km/h et quelques moments de doute pour arriver sur cette fameuse plage, tellement sauvage qu’elle n’est accessible qu’à pieds après avoir franchir 3 cordons de dunes. Impossible de trouver un accès à la mer derrière les clôtures et il nous faudra parcourir encore une dizaine de kilomètres pour enfin se poser dans une « caleta » , une sorte de crique idyllique à l’abri des regards. Ouf !!! Le temps de se poser et la nuit et là.

La "caleta de Huiro", vue de notre bivouac
Vue sur le Pacifique, c'est beau non ?
Par chance un petit ferry  relie Corall à Néblia et nous évitera de faire encore 80km de piste pour rejoindre Valdivia. Validivia, que dire… qu’ici on est presque en Allemagne. La brasserie bavaroise Kunstmann est à l’honneur partout et tous les restaurants, cafés, auberges portent des patronymes germaniques joliment calligraphiés en lettres gothiques. Beaucoup de cette immigration allemande remonte au XIX mais une grande partie encore date « des années 40 ». A vous de choisir lesquelles.

Un rapide tours en ville nous permet de voir les éléphants de mer faire le siège de la Feria Fluvial, la Criée aux poissons où ils viennent quémander leur part de la pêche du jour. A la fermeture du marché, quand les étals sont nettoyés ils n’en perdent pas une miette  et se disputent les restes avec les mouettes et une sorte d’affreux rapace noir qui fait froid dans le dos. Le spectacle est drôle mais la ville n’a pas de quoi nous retenir plus longtemps que ça car la visite du Musée d’Histoire ne fait pas le poids face à une belle après midi ensoleillée. Notre prochaine challenge : trouver un endroit pour la nuit. Et croyez moi c’est pas simple. Les Chiliens sont des fans de pique-nique, mais rien de très nature. Ils sont prêts à s’entasser dans des zones spécialement aménagées ou moyennant une contribution financière ils partageront leurs sandwichs  assis sur un banc ou sur une couverture au milieu de quelques dizaines d’autres familles venues faire de même. A midi nous avons testés… un pique-nique « au cul du 4x4 » garé dans un champ séparé de la mer par une clôture en barbelée. Mais on ne se sentait pas seuls… une question me taraude encore, à quoi sert le barbelé et surtout pour quoi les chiliens  s’installent-t-ils là ? Aussi pour le bivouac on abandonne tout de suite l’idée du coin nature et  ce sera une Cabaña face à la mer.

Bouille sympa mais les poissonnier ont du mettre des grilles pour ne pas se faire mordre...


A bientôt !!!

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