La beauté d’avoir du temps, c’est qu’on en perd la notion.
Je me souviens parfaitement d’où j’ai expédié mon dernier post mais impossible
de me rappeler si c’était il y a 8 jours, 2 semaines ou… en tous les cas nous
avons parcouru quelques kilomètres changés deux fois de pays et vécus quelques
jolies aventures.
En Amérique Centrale les fêtes de Pâques sont
particulièrement importantes et dans l’ouest du Salvador, région très
religieuse, nombres de villes organisent pèlerinages et processions qui attirent touristes
étrangers et locaux. Les hôtels sont pris d’assaut, les rues sont bloquées et
le stationnement d’un véhicule comme notre valeureux chameau devient
périlleux. Mécréant que nous sommes,
nous avons préféré fuir dans les montagnes, pour passer 2 jours au Parc Los Volcanos. Entre volcan Santa Elena et
Lago Coatepeque. Même là, à 1800m d’altitude, alors qu’un brouillard à couper
au couteau s’installe des 2 heure de l’après midi, il y a un monde fou. Des 9h
du mat les familles entassées à l’arrière des pickup prennent d’assaut les
tables à piquenique du Cerro Verde. Des groupes de prière chantent sur fond de
guitare un peu fausse, ou récitent des passages des évangiles. Il faut dire
qu’ici la religion se vit à la manière des milles et une églises
(sectes ?) évangéliques américaines. Témoins de Jéhovah, Advantistes du 7ème
jour, Eglise Du Mont des Oliviers,
toutes ont investi le moindre village et il n’est pas rare en cette
période pascale de voir déambuler dans les ruelles douteuses des villages très
reculés d’étranges binômes habillés de chemisettes nickels avec cravates ou jupes plissées, chemisier
arborant un badge où figurent leur nom et leur appartenance religieuse. C’est
la haute saison du recrutement chez les Jéhovah… et si les maisons sont parfois
assez misérables, les Eglises sont quand à elles superbement entretenues.
Misère, misère…
|
vous avez dit brouillard... |
|
Volcan Santa Elena |
Il faut cependant reconnaître que ces rassemblements sont
assez joyeux et tous profitent de l’occasion pour visiter les lieux comme cet
ancien hôtel de Luxe qui trône au sommet de la colline. Laissé à l’abandon de
puis le dernier tremblement de terre en 2001, chacun déambule dans un dédale de
passages entre jardin intérieur, terrasse panoramique sur le Volcan, coursives…
on imagine assez bien que ce palace très années 70 a pu accueillir en son temps
quelques stars en pat-d’eph, chemise psychée et lunettes Ray Ban.
|
on a failli manqué... |
Le samedi nous partons pour la Ruta de Flores et son festival
gastronomique qui attire beaucoup de monde tous les week-ends. Sur une superbe
route de campagne quelques villages à l’architecture coloniale bien conservée
organisent une sorte de Festival de la bouffe. Des centaines de tables et
chaises sont installées dans les rues et sur la place et des dizaines de stands
proposent des spécialités locales : assiettes de pinchos, mariscos,
chorizos et même pour les plus intrépides iguanes, cochon d’inde, lapin…On
choisit et après on essaye de trouver une place pour s’asseoir. Si vous avez
encore faim après ça, vous pouvez toujours terminer par une glace arrosée de
lait concentré sucré et de sirop, un morceau de citrouille confite dans le jus
de canne ou un verre de crème de riz à
la cannelle inondée d’une liqueur locale. Blurps ! Evidemment à coté de ça une ribambelle de
marchands de souvenirs propose les mêmes bracelets tressés si typique de TOUTE
l’Amérique du Sud, des hamacs, des magnets, des TShirt,… Bref c’est la fête au village. On en profite car demain nous avons prévu de
passer la frontière avec le Guatemala. Passer la frontière le dimanche de
Pâques nous semble une bonne idée pour éviter le fort trafic de la reprise.
|
et voici le divertissement... |
|
ou le style cowboy... il y en a pour tous les goûts |
En attendant, on va essayer de trouver un endroit pour
bivouaquer. Comme on a un peu de chance on se trouve un coin de campagne
tranquille jusqu’à ce qu’un jeune nous alerte sur les risques à rester là dans
notre sous-bois. Une histoire de jeunes qui sous l’emprise de l’alcool peuvent
venir nous déranger. Il nous propose de venir camper dans le champ un peu plus
loin dans son village. Comme nous sommes samedi de Pâques et que dans ce pays
tout un chacun se ballade armé et avec du lourd, on se range à son avis et on
le suit. Je ne sais toujours pas si
c’était une bonne idée. A peine arrivés sur ce qui et en fait le terrain de
foot du village, on tombe sur la famille au grand complet. C’est un peu la
famille de Jean Valjean dans les misérables. Tous sont imbibés de mauvais
alcool, une sorte de vodka qu’ils boivent au goulot. En moins de 2 minutes on a
15 personnes autours de nous. La grand
mère borgne s’accroche à moi et me parle dans un charabia incompréhensible, le
grand père qui vient de s‘enfiler la moitié d’une bouteille cul sec ne tient
debout que grâce à la porte du 4x4 et à Christian. Le père, la mère, la sœur, tout ce petit
monde d’ivrogne s’agglutine dans notre espace vital et tente de communiquer
mais déjà que leur dialecte n’est pas facile en temps normal, quand ils sont
fin bourrés c’est juste du grand n’importe quoi Il disent toujours la même
choses et on tente de répondre à l’identique. Sans succès. A 20h, il fait nuit
noire mais ils sont toujours là. On est obligé de dire que l’on va dormir et on
s’enferme dans le 4x4 sans avoir mangé. On espère qu’ils vont se
décourager…mais 30 mn plus tard quand on tente une ouverture, la sœur est
toujours là plantée devant la porte avec un sourire désarmant. Tans pis on fait à manger et on va se
coucher, rapido. Le lendemain on est debout à 6h30, on plie tout en 4ème
vitesse et on fuie avant que le scénario recommence. On fera une pause 500m
plus loin pour avaler un jus d’orange et se débarbouiller. Comme quoi, l’enfer
peut être pavé de bonnes intentions.
|
Vodka et aguardiente en tétrapack.:on comprend qu'ils soient saoul rapido. |
Notre idée de passer la frontière le dimanche se révèle
excellente, il n’y a personne et en moins d’une heure tout est bouclé on est au
Guatemala, 23ème pays de notre expédition. Autant dire que pour les passages de
frontière on commence à être rodé tant sur le process que sur les éventuelles
questions. Au regard que le douanier jette sur les papiers on sait s’il cherche
le n° d’immatriculation ou le n° de châssis, quand à l’immigration ils sont
tous un peu perplexe devant les 6 prénoms
répertoriés sur le passeport de Christian.
Au Guatemala nous avons choisi l’itinéraire EST qui commence
par le Lago Izalba, Livingston sur la côte caribéenne avant de remonter vers
Tikal, merveille de la culture maya. Ceci nous permet en plus de passer la
frontière avec le Mexique au Chiapas tout proche de Palenque, un autre site
maya que nous tenons à visiter. Tout semble
bien préparé, simple… mais à notre arrivée à Rio Dulce, c’est une autre
histoire. Rio Dulce est censé être un petit village dans la mangrove au pied du
pont qui enjambe le lac, le point de départ pour rejoindre Livingstone en
bateau. Quand nous arrivons le petit
village n’est fait qu’une rue salle encombrée de voitures et traversée sans
cesse par des semi-remorques rugissant et qui soulève des montagnes de
poussière. Pris au dépourvu on n’a jamais aussi mal géré une situation… en fait
tout le charme de la région tient dans la mangrove qui encercle le lac et les
gorges qui mènent au Golfe caribéen de Livingstone.
Il y a là des dizaines de
yachts luxueux accrochés à des pontons qui s’avancent dans l’eau devant des
maisons tout aussi luxueuses, de vieux voiliers amarrés au ponton du village et
à bord duquel vivent à l’année de vieux baroudeurs qui ont jeté l’ancre depuis
longtemps. Mais tout ceci n’est pas visible en… chameau. Pris au dépourvus, on
s’arrête dans un hôtel miteux mais hors
de prix, juste sous le pont, et nous devons patienter jusqu’au départ du bateau
collectivo pour Livingston le lendemain.
Un calvaire de bruit, absolument rien à voir mais si, …un parking !
Et oui, une fois de plus nous avons pris un hôtel pour le chameau et on a dormi
à côté. Heureusement le lendemain Livingston est une vraie révélation, un petit
bijou au parfum des Caraïbes seulement accessible en bateau. Rues plombées de
soleil bordées de masures aux volets colorés, mer turquoise, population
d’origine africaine, tout semble fonctionner au ralenti. Sur le chemin du
retour, nous décidons finalement de prolonger notre séjour de 48h mais dans une
hostal de la mangrove. On les appelle en arrivant et ils viennent nous chercher
en petite barque à moteur. Un bungalow
caché dans la mangrove avec hamac, baignades dans le lac et bières fraîches (… et
moustiques !). Tranquillo, tranquillo ! Ne jamais rester sur une
mauvaise impression…
|
Château San Felipe à Rio Dulce |
|
Livingstone |
|
notre bungalow de Casa Perico... |
C’est finalement reposés et dispos pour une épisode culturelle
que nous partons vers Tikal. Une magnifique cité Maya, au milieu de la jungle
avec finalement très peu de monde. 1ère visite au coucher du soleil,
et suite le lendemain. Un très beau terrain de camping est à notre disposition…
nous sommes les seuls. Cela me rappelle
certains dessins animés de mon enfance : Les cités d’or. On finit la
visite par une sieste à l’ombre des arbres de la place centrale. Quel
luxe ! Et comme on en redemande on pousse encore un peu vers le temple de
Uaxactun au bout de 23km de piste dans la jungle.
Au moins on est prévenu sur nos amis les bête de Tikal !
|
Nos petis guide à Uaxactun |
Une dernière étape à Flores, une petite île sur le Lago
Peten Itza, qui est en tain de connaître le même sort que Venise c’est à
dire couler. Puis on franchit la frontière mexicaine, dernier pays de notre
étape centraméricaine… déjà !
|
c'est pas Venise mais Flores.... |
A nouveau une frontière… sans problème ouf ! Mais qui
nous coutera 12 œufs, le prix à payer pour satisfaire une inspectrice sanitaire
tatillonne et rageuse d’être de garde un dimanche. Pendant qu’elle
« visite » la voiture, une bonne douzaine d’autres lui passent sous
le nez, mais qu’importe elle tient son touriste, elle ne le lâchera pas. Pas
grave…
Au camping des Ruines de Palenque, nous retrouvons le groupe
de Camping Car allemands avec lesquels
nous avions pris le ferry pour Panama. Eux aussi remonte sur l’Alaska, et
finalement même avec des itinéraires différents on avance à peu près au même
rythme.
Après une nuit agrémentée des hurlements des singes
hurleurs, la visite du site de Palenque est là encore un beau moment. Une
dizaine de temples sont répartis dans la
jungle, dans un très bel état de
conservation ou superbement restaurés… Au milieu d’immenses pelouses d’un vert
rutilant. Il fait chaud, très chaud et l’air est chargé à 100% d’humidité,
l’ascension des centaines de marches de chaque temple n’est pas franchement une
sinécure mais au sommet tous les efforts sont récompensés et on est prêt à recommencer sur le temple suivant, si on a
pris la peine d’emporter une réserve d’eau suffisante !) Heureusement la
perspective de la piscine du camping est une bonne récompense à tant
d’efforts. J
|
Epuisant un journée à Palenque... |
La suite c'est les Cascades de Laguna Azul, et puis direction San Cristobal de las Casa. Mais sur la route on traverse Ocosingo, petite bourgade à priori sans importance mais siege de zappatistes... On mettre 4 heures pour a traverser car les "rebelles" bloques la route et rackettent tous les automobilistes sauf transports public, 50 pesos, pour rentrer et 50 pesos pour sortir... des kilomètres e bouchons car tout le monde ne veut pas payer...dont nous ! Après quelques minutes de discussions, voyant que l'on ne franchirait pas les planches cloutées en travers de la route, et voyant que même les locaux qui résistent sont bloqué sans issue, on paye et on passe. Un peu furieux car tout au long de la route il y a plein de barrage de police et de l'armée pour nous réclamer les papiers mais là... la police n'existe pas. C'est le coeur du Chiapas. Mais pour être honte on ne croit pas vraiment que l'argent collecter soit pour aider les indiens... ce même jour n essayera de bivouaquer mais des locaux nos conseillerons de partir de la zone ou nous sommes au risques de nous faire "voler" sinon plus. Heureusement on arrivera à 10 heure du soi au camping de San Cristobal. Ouf !
On devrait en repartir demain...
|
Ocosingo, on ne passera pas ! |
|
Agua azul |
|
street art.... |
|
San Cristobal de las Casas |
|
no comment ! |
|
miam les Tacos du marché ! |
|
pollo frito, assado, en caldo.... |
|
la chaussure en pneu... un must au Chiapas ! |
|
trop dur la vente d'artisanat |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire