On vous avait quitté les doigts de pied en éventail au bord
de l’eau, on vous retrouve à Quito au pays de l’or vert, c’est à dire de la
banane.
Jamais passage de frontière n’a été aussi tranché. Un
changement radical… du sable doré aux bananerais, du désert de pierre aux
forêts humides. Un passage de frontière qui se fait sans encombre, à notre
grand soulagement car nous n’étions pas surs de pouvoir être dispenser d’un
carnet de passage en douane pour la voiture. Les sites
internet étaient plutôt contradictoires et
sans ce sésame nous aurions du rebrousser chemin pour contourner l’Equateur, voire
même changer radicalement de parcours et oublier Amérique centrale et Amérique
du Nord. Bref un grand ouf quand à la douane, nous avons tout simplement
remplis les papiers habituels et obtenu en échange le document d’importation
temporaire. Reste la fameuse assurance SOAT obligatoire. Après 3 requêtes et un
certan nombre d’aller retour on finit par comprendre que le gouvernement vient
d’en suspendre la vente pour l’intégrer dans le certificat d’immatriculation…
et on fait comment quand on est un véhicule étranger ? Ben, Bah… on fait
sans. De toute manière la police est au courant alors si on se fait arrêter, pas
grave. En attendant on fera attention. Fin du chapitre assurance, on passera
quand même la nuit à Machala , puisqu’on y est.
Impossible de bivouaquer dans cette ville industrieuse et sans charme. On
trouve un hôtel décors façon mémé années 50 et on se met en quête d’un endroit
pour manger. Après une heure de marche en ville on oublie l’idée même de
restaurant et on se rabat sur un « Pollo con arroz » dans un sorte de
fast food local.
Menu complet avec soupe, ¼ poulet, riz, banane plantain, soda
et jelly en dessert : 3$ par personne. Ca va, c’est pas la ruine et c’est
finalement le cout de tous nos « almuerzo » c’est à dire de nos
déjeuners dans des gargotes où
tous les
locaux vont manger le midi. Composé d’une soupe avec généralement une patate,
des brisures de riz et un morceau de viande, suivi d’un plat de poulet (dans
90% des cas) avec riz et banane plantain, voire du maïs blanc et d’un dessert
genre pêche au sirop ou jelly avec un jus de fruit frais ( mangue, goyave,
ananas, papaye…). Les équatoriens se ruent dans ces restaurants et franchement
après un almuerzo on n’a plus faim… jusqu’au lendemain. Je suis d’accord que
question diététique c’est pas le pied mais pour tout dire même si vous prenez
les spaghettis en plat principal, les pâtes sont servies avec du riz et des
bananes plantain. C’est imparable, le riz est présent à tous les repas, pire
qu’au Vietnam. L’Equateur cultive un peu le riz
mais le gros de sa production agricole se centre autour du maïs, de la
patate, de la banane bien sur (plantain et autres) et du CACAO… à cote de ça du
manioc et des arachides. En fait le pays bénéficie de 3 climats distincts, la
côte, la sierra (les Andes) et l’Oriente (l’Amazonie). Tout ce qu’il faut pour
disposer aussi bien de patates, que de fraises, de cerise ou de papayes.
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Et voici le roi cacao ! |
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Ce sont des papayes... |
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Ramassage des papayes... à la perche |
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Quand je disais or vert... |
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Mandarines -citrons : aussi acides que le citron |
On commence par traverser la Sierra et visiter Cuenca. Une
magnifique petite ville coloniale et par dessus tout c’est la que sont
fabriqués les chapeaux de paille
que
l’on appelle « Panama ». Et oui, en fait le Panama n’est pas fabriqué
à Panama ce sont les ouvriers qui travaillaient au canal qui le portaient et
l’on rendu célèbre mais rendons à César ce qui lui appartient. Le Panama est équatorien et ils en sont fiers.
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façades coloniales... |
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Marché aux fleurs... l'Equateur produit beaucoup de fleurs dans la Sierra du nord |
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Il y a aussi du street art... |
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Eglise de Banos, à cote de Cuenca |
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On e se refait pas... j'adore le street art
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Dernière main à mon Panama à moi...
Pour la suite on a décidé de zapper la côte,
on va donc remonter le pays « au bord » de l’Amazonie. Je dis au bord
car il est illusoire d’imaginer plonger en voiture au cœur des forêts
amazoniennes, il
a plus de rivières et
de fleuves que de routes. Certes avec des ponts suspendus mais pas toujours
assez larges ni assez hauts pour le Chameau. Nous en avons fait plusieurs fois
l’expérience, obligés de parcourir des dizaines de kilomètres supplémentaires
pour traverser
car le pont est seulement
piéton ... voire de faire marche arrière sur un pont dont un IPN limitait la sortie
à 2,20 m.
Evidemment nous ne l’avons vu
qu’en arrivant dessus. On a bien essayé de dégonfler les pneus à 0.7 bar et creuser
un peu pour gagner les quelques centimètres manquant à la sortie mais non… le
Lion ( qui a le vertige) a du faire marche arrière sur les 70m du pont suspendu
en bois bien branlant, franchement haut et sans garde fou sur latéral. Le
tout, sous le regard amusé de locaux, contraints d’attendre que nous soyons
sortis de ce mauvais pas pour passer.
Quand
aux passages à gué, le dernier que nous avons voulus prendre était squatté par
des rafteurs. On était moins bien équipé qu’eux question rame, alors on a rebroussé chemin.
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Les animaux sauvages de l'Oriente... |
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Comme c'est "un peu humide"... la garde robe est dehors en permanence |
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Pas mal les pistes...
et oui quand je disais qu'on avait essayé de creuser.
bon ils sont peut être solide mais on sait jamais...
ET oui nous n'avions pas vu la barre...
C'est où la piste? |
Ah oui j’ai oublié de préciser, le tout… sous la
pluie car le climat d’été en forêt équatoriale c'est quand il ne
pleut que 10 heures par jour mais de la pluie chaude. A chacun son été… nous on
aurait préféré du soleil mais finalement de la pluie de 2 h du matin à 2 heures de l’après midi, on s’y fait. Au moins quand on trouve un coin de bivouac en
fin de journée on peut prendre un verre dehors. De toute manière la pluie fait
tellement partie de la vie quotidienne que les locaux ne semblent pas la
sentir, ou alors ils l’ignorent ou elle ne les mouillent pas. Je ne sais pas
encore… Les équatoriens d’Amazonie évoluent en T Shirt et short, à pieds ou en
motos sous le soleil ou la pluie battante de manière égale. Les beaux oiseaux ne mouillent pas, dit-on.
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par contre nous, on s'adapte... |
La plupart du temps nous nous arrêtons au bord d’une rivière
à l’extérieur d’un village
communautaire. On demande l’autorisation et c’est sans problème. C’est ainsi
que nous avons rencontré Edwin et Janie. Deux gamins d’une douzaine d’année (le
frère et la sœur) dont visiblement nous occupons la salle de bain. Avec une
température constante entre 20 et 24°, ils se lavent dans la rivière tous les
jours. Ils sont tellement intrigués de nous voir et de voir le chameau qu’il
vont passer un bon moment avec nous. On sort l’ordinateur et on leur montre les
photos de notre voyage. Janie est bien plus intéressée par l’ordinateur lui
même que par les photos. Sauf quand on lui montre baleines, pingouins, chameaux.
Le lendemain nous passerons la soirée avec « Miss Ecuador » Ne vous
méprenez pas… nous n’avons pas rencontré la plus belle femme du pays ( Le Lion
aurait aimé mais bon…) mais nous avons squatté un champ dans un village appelé
« Miss Ecuador ». A côté la maison d’une mamie qui vit là et à qui
nous demandons l’autorisation de rester. Sans problème, elle passera la soirée
avec nous à boire du pisco et à manger des cacahuètes. Le lendemain matin, on a
tout juste un oeil ouvert qu’elle est là. Sans doute nous guettait elle. On
boit le café ensemble en mangeant les œufs de ses poules qu’elle nous a offert.
Une heure plus tard on s’en va avec
4 kilos
de manioc, des bananes plantains, et 5 kilos
de « mandarines-citrons » pour faire de la limonade. On va
devoir investir dans un presse-agrume. Les équatoriens sont vraiment sympas et
toujours prêts à discuter. Nous on est ravis même si j’écoute plus que je ne
parle. C’est un bon moyen de progresser en espagnol, il paraît qu’on me
comprend, c’est le principal. Même le lion comprend maintenant ce qui se dit et
essaye de participer en « espagnolo facilo »
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quand on arrive les enfants sont toujours les premiers à venir... un peu timides quand même |
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Ceci est un chiva... le moyen de transport le plus répandu dans l'Oriente |
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Et voilà Miss Ecuador |
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Le linge sèche... |
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Sur la réserve... on ne sait jamais |
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Pipes pétroliers en Amazonie |
Sur les conseils de Miss Ecuador on ne fera qu’un passage
éclair à Lago Agrio. La ville n’est pas sure. C’est une ville frontalière avec
l’Amazonie colombienne et c’est aussi le cœur de l’exploitation pétrolière de
l’Equateur qui en tire des revenus conséquents bien que controversés. En effet
les puits grignotent la forêt amazonienne et réduisent les territoires des
indiens à peau de chagrin. Le gouvernement a pris des mesures pour limiter les
dégâts. Certains territoires sont maintenant transformés en réserves, voire en
sanctuaire. Et certaines communautés indiennes refusent tout contact avec le monde
extérieur. Pour d’autres, elles limitent les visitent encadrées dans un tour
avec un guide local. Bizarre… j’ai vraiment du mail à considérer les
communautés indiennes comme des espèces en voie de disparition que l’on visite
comme au zoo, moyennant finance. Nous prendrons le parti de ne pas entrer dans
ce jeu là, et de toute manières ces communautés là ne sont accessibles qu’après
un voyage en pirogue à l’intérieur de la forêt.
Par contre la forêt amazonienne c’est aussi
les animaux, pénétrer au cœur de cette jungle c’est aussi l’occasion de les
voir, mais ce sera pour un autre voyage.
Nous manquons un peu de temps pour envisager une incursion
plus longue car nous devons être à
Cartagena (nord de la Colombie) au plus tard le 27 février. En effet le ferry
qui permet de passer de Colombie au Panama ne prend plus les voitures pour le
moment (il n’a fonctionné que 2 mois). Nous devons donc mettre la voiture sur
un cargo en Roro ou en container et cela prend beaucoup plus de temps.
En route pour Quito on quitte la douceur amazonienne pour
retrouver les Andes et les cols à 4000m. Il pleut toujours mais en plus il fait
froid et on n’y voit pas à 20m. Il paraît qu’il y a des volcans à voir… nous on
ne voit rien sauf les cascades qui devalent à flanc de montagne. Changement
majeurs les équatoriens locaux mettent une cape de pluie… enfin ! En
basculant sur l’autre versant des Andes climat et paysages changent à nouveau.
Plus de forets mais des alpages avec des vaches, une température plus fraîche
mais un temps sec.
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Cascades de San Rafael |
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Quiton, on a adoré cette ville |
Quito est à 2800m d’altitude au cœur de montagnes
verdoyante. Nous sommes surpris de retrouver une ville moderne, cela fait
longtemps mais pour l’heure notre premier objectif est de trouver le garage
spécialisé en Land rover que le Lion en a repéré un sur internet.
Coup de bol il existe bien et le chameau a
donc droit à une révision complète avec changements de toutes les huiles,
graissage, et nettoyage en profondeur. Le lion ne le lâche pas et pendant ce
temps je pars en taxi à la recherche d’un hôtel. Les 2 me retrouveront en fin
de journée dans l’hostal que j’ai fini par trouvé. J’en ai visité 12…
finalement trouver une chambre d’hôtel c’est pire qu’un coin de bivouac.
Maintenant que le chameau est comme neuf, on a l’esprit libre pour découvrir le
centre historique de cette ville qui a vraiment gardé le caché des ville
espagnoles, avec des églises a tous les coins de rue, les maisons coloniales
colorées, une foule bigarrée et …son téléphérique.
Rien de tel que la marche à pied pour sentir
la ville, et après une journée complète de
ballade, on a bien mérité une bière et un peu de repos. Juste le temps
nécessaire pour mettre à jour le blog.
Demain départ pour « El midad del Mundo » car l’Equateur passe à 20 km au nord de Quito ce sera notre retour dans l’hémisphère nord. Pas sure que cela nous enchante mais bon…puis on se dirige vers Otavalo où le samedi se déroule le plus grand marché du pays. Ensuite ce sera la frontière et le passage en Colombie. C’est là que je vous retrouverai sans doute.
En attendant, Hasta la vista amigos !
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