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Mancora |
Bon alors je vous plante le décors… 30°, un parasol, 2
transats, le bruit du Pacifique, les surfeurs, quelques vendeurs de mangues, de
boissons fraîches et de paréos. Nous sommes à Mancora au nord du Pérou et nous
savourons une pause avant le passage en Equateur. Une station balnéaire pleine de vacanciers
péruviens et de routards de tous poils venus ici pour surfer, faire la fête et
vendre des bracelets brésiliens en poussant la chansonnette dans les restos de
bord de plage.
C’est vrai que ce fut un peu silence radio depuis… La Paz je
crois. Déjà ??? C’est fou comme le temps vite. De Lac Titicaca à Mancora un peu plus de 3000
kilomètres et l’impression d’avoir traverser 2 pays différents : les Andes
et la zone côtière. Deux univers, deux cultures qui ne se rencontrent pas, et
nous ont laissé des sensations très différentes.
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Le lac Titi Caca |
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Traversée du lac Titi Caca en barge |
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Le Moto Taxi péruvien...tous plus fous les uns que les autres, il y en a partout! |
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Puno au bord du lac TitiCaca |
Le passage de la Bolivie au Pérou s’est fait par Copacabana
au bord du mythique Lac Titicaca. Un lac qui ressemble à une mer dont ne voit
pas les limites, 2/3 appartiennent au Pérou et 1/3 à la Bolivie. Chacun
revendiquant la plus belle partie du lac. Pour être honnête, en ce qui nous
concerne on n’a pas fait la différence. Les paysages sont magnifiques et nous
avons fait halte à Copacabana, côté bolivien et à Puno côté péruvien,
principalement pour acheter notre assurance auto, obligatoire au Pérou. On a
évité la ballade sur les îles flottantes en « cargo » touristique.
Tellement touristique que pour une répartition équitable des clients dans les
communautés on ne choisit pas son point de chute. C’est l’agence qui répartit
les clients … Bref en bon sauvage, direction le Cañon de Colca, où planent les
fameux condors. Là commence une longue traversée sur des pistes magnifiques qui
oscillent entre 3500 et 5000m. En fait on se fait le Mont Blanc plusieurs fois
par jours et la neige n’est jamais loin. Parfois même elle nous rattrape
obligeant le Lion à redoubler de prudence pour que le chameau ne glisse pas.
Quand au Cañon c’est l’un des plus profond au monde couvert de cultures en
terrasse et de villages très « hispanisants » avec Plaza des Armas et
Eglise blanche de style colonial. L’avantage d’être autonome c’est que l’on
n’est pas obligé de s’arrêter aux mêmes
miradors que les minibus et que passé une certaine heure plus personne… nous
serons même les seuls occupants de l’hôtel et donc les seuls à profiter des
sources chaudes. Trop bon.
L’étape suivante de notre programme c’est Cuzco et le Machu
Picchu et là… grand moment de solitude quand je découvre que ce n’est pas si
simple. Tout d’abord, il y a un cota de 2500 visiteurs par jour afin d’éviter
la dégradation du site. 2500… l’idée de me retrouver au milieu de tout ce monde
m’effraie d’avance. Du coup, première étape, il faut réserver son billet à
l’avance et l’acheter au Ministère de la Culture à Cuzo … ou sur internet,
quand le site fonctionne (pas de chance, impossible de faire la transaction)
car sur place pas possible. Grrr… Deuxième étape, accéder au site… en train et
en bus. Et oui impossible de s’y rendre en 4x4, pas de piste pour aller à
Agua Caliente! Et comme les péruviens savent tirer partie de la poule aux œufs
d’or, le train du Machu Picchu est une attraction à lui tout seul, encore faut
il avoir des places. Et enfin quand vous avez fait le tour de Cusco pour avoir tout
ça, il faut savoir ce qu’on fait de la voiture… Résultat on partira de
Ollataytamba, à 7h du matin, 1h40 de train, puis 30mn de bus. Retour à 19h avec
même scénario et comme on a du bol, on dormira sur le parking de la compagnie ferroviaire
avant et après. Pour le côté improvisation, on oublie et quand je voie la foule
en arrivant je prends peur. Mais finalement le site est tellement grand et majestueux
que l’on oublie vite tous ces désagréments. Sauf la pluie… mais là encore ce
n’est que passager et le ciel se découvre comme tous les jours en fin de
matinée. Je comprends mieux pourquoi les vendeuses de bonnets et ponchos
péruviens de la gare vendaient aussi des capes de pluie. Le site en lui même est juste incroyable.
Perché sur la montagne, inaccessible, cette cité a rassemblé jusqu'à 1500
habitants, agriculteurs, guerriers, prêtres et notables autour de leur Seigneur
sanguinaire. L’occasion pour moi de remettre aussi un peu d’ordre dans la
chronologie : les Incas ont régné jusqu’au XV siècle à l’arrivée des
espagnols. Curieusement leur
civilisation m’évoque plus l’Egypte Antique que le Moyen Age et la Renaissance.
Les guides parlent d’une expérience mystique… ça ce pourrait si ce n’était pas
si touristiquement organisé et sans tout ce monde. Mais le jeu en vaux vraiment
la chandelle.
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Pas super soleil à Cusco mais on s'habitue. |
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Cusco |
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Chaque retsanque a été créée de toute pièce et cultivé de maïs, patates... |
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Moi je vous le garantie, ça grimpe grave...que des escaliers! |
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Quand le soleil apparait...magique |
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Salines de Maras, en plein milieu des Andes, 4000 bassins ! |
La suite de notre
périple c’est encore la traversée des Andes avec cols et vallées pour rejoindre
Nasca sur la côte et descendre enfin au
niveau de la mer. Ce qui signifie, enfin quitter les pulls et le jean. Quand
j‘écrivais en entête de blog que cette parenthèse vagabonde nous mènerait sur
les plus belles routes du monde, les routes andines et la Panaméricaine étaient
une sorte de point d’orgue. Nous ne sommes pas déçus. Chaque virage est un émerveillement et autant dire que des
virages il y en a dans ces montagnes. Autant que des villages inattendus dans
lesquels nous nous arrêtons pour déjeuner. Finalement, plus simple que le pique
nique même si question diététique c’est pas le Pérou (oups , mauvais jeu de
mots). Pollo frito, chicharon de cerdo, caldo des gallina… tous le menus commencent
par une soupe (genre avec du quinoa ou des pates) et tous les plats sont
accompagnés de maïs blanc, de riz et de pomme de terre. Avec un peu de chance
la boisson c’est du jus de maïs noir (chicha morena) ou du soda, et en dessert
une banane. Du robuste je vous dis… ça tient au corps ! Le tout pour une
dizaine d’euros pour 2.
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On a de la chance de voir ça |
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A 4500m petite ville andine comme on les aime |
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Truite sauvage et Inka Cola |
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Des montagnes au désert... |
Notre arrivée à Nasca marque la fin de notre périple andin…
et le début de la remontée sur le Pacifique. Les lignes de Nasca… je ne sais
pas si cela évoque quelque chose pour vous, ce sont ces centaines de lignes et
dessins tracés de main d’homme dans le désert.
Certaines figures font plusieurs centaines de mètres de long et d’une
grande finesse. Les plus connus étant le colibri, le chien, l’araignée. Quand
aux lignes elles ont été tout simplement tracées en nettoyant le sable de ses
cailloux et en les marquant de pierres blanches. L’absence de vent de pluie
dans la régions ont permis à ces dessins de nous parvenir quasiment intacts.
Autant dire que les interprétations vont
bon train, du calendrier astrologique, aux arts divinatoires en passant pas une
carte hydrologique. Mais les archéologues sont encore indécis et finalement
c’est pas mal que le mystère demeure. Ce qui est sur en revanche c’est que le
seul moyen de voir ces œuvres c’est le ciel, alors en route pour l’aéroport
afin de trouver le mini coucou qui nous fera voler. Pas très compliqué, une
dizaine de compagnies occupent le terrain, toutes proposent le même tour et
toutes au même prix: 80$ les 30mn. Allez
hop, en route… avec le cœur bien accroché car le pilote ne se prive pas de nous
faire des passages sur l’aile gauche et passage sur l’aile droite pour être sur
que l’on voit bien… et aussi assurer son pourboire. Il paraît que les passagers
précédents y ont laissé leur petit déjeuner. C’est de bonne guerre et on
retourne à la voiture, ravis mais on va attendre un peu avant d’aller déjeuner
quand même.
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Juste avant le vol... |
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le colibri... |
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L'araignée |
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Paracas... |
En route pour Ica, Pisco… des noms de villes qui donnent
soif au cœur des vignobles péruviens. Bon pas de précipitation… les vignes sont
sur une bande de 5km le long de la mer, toutes recouvertes de grands voilages pour
les protéger du soleil brulant. Quand au vin, nous sommes un peu tombé de haut
car le Pérou ne produit que du vin sucré. Rouge, rosé ou blanc. Ils appellent
cela le bourgogne mais in dirait plus un Rapu corse ou un vin de Namibie pour
ceux qui connaissent. Bref rien d’excitant… on va rester à la bière, au Pisco
et à l’Inka Cola Un soda au gout de bubble gum qui fait la fierté de tout un
peuple car il est plus vendu que le Coca. Pour accompagner notre première
céviche (poisson cru mariné au citron accompagné d’oignon rouge , de manioc et
de patate douce), rien de plus local.
Au passage nous venons de perdre le capuchon du demi arbre
de la roue arrière. Risque de perte de graisse et de casse, donc on rafistole
avec un morceau de plastique, du fils de fer et un élastique et … direction
Land Rover Lima. Tiens, ça faisait longtemps…
Dans tous les cas on espère arriver à Lima assez tôt dans la journée
pour en repartir aussi vite que possible. Les grandes villes avec le chameau ce
n’est pas l’idéal ni pour circuler ni pour trouver un hôtel avec un parking.
Après une bonne heure entre l’entrée de Lima et la concession Land, pas de
surprise… ils n’ont pas la pièce. Mais peuvent la commander pour le lendemain.
On est un peu furieux d’autant que Lima étant la capitale avec le seul garage
Land du pays on se demande comment ils
vont faire pour tenir le délai. Finalement la réparation tient et on la
changera en même temps que la grosse révision en Colombie. Nous voilà repartit
sur la Panaméricaine, enfin après avoir encore mis 2 heures pour sortir de la
ville. Il faut dire que les péruviens tiennent aussi le pompon de la conduite
irresponsable. Aucun n’a jamais du apprendre à conduire mais tous veulent
absolument passer, démarrer en premier, doubler (par n’importe quel côté) peut
importe les circonstances, le danger, la visibilité. Pas cool du tout, et
beaucoup de speed… le Lion gère !
A partir de là la Panaméricaine est un immense ruban d’asphalte
noir qui serpente dans le désert le long du Pacifique. Dunes géantes à droite
et dunes à gauche, après les montagnes le sable avec de temps en temps des
grappes de cases en bambous tressés ou
en bois répartis sur quelques hectares de sable avec à l’entrée
« Comunidad Campésina ».
Mystère sur ces « villages » plus ou moins désertés sans eau
ni électricité mais il faut savoir que dans les années 70 face à une forte
immigration rurale les populations arrivantes se sont vues dotée de terrain, de plan et de matériaux et à
elles de construire leur ville. Seul vrai gros problème de toute cette partie
du pays les infrastructures. L’électricité certes mais aussi l’eau potable, livrée
en camion citerne et surtout le ramassage des ordures. Pour être claire la zone
côtière du pays est une immense poubelle à ciel ouvert. Aux abords des villes
ce sont des kilomètres de détritus le long des routes et des rues. Bien souvent
la puanteur va avec et nous sommes médusés de voir que les habitants continuent
de jeter leur détritus dans la rue sans aucune retenue. Jusqu’à ce jour les péruviens détiennent la
palme du pays poubelle. Dommage… mais nous continuons de remonter en nous arrêtant aussi loin que possible des
agglomérations et certains villages de
pêcheurs méritent le détour. Comme Chancay, ou après avoir évité de peu l’hôtel
de passe, nous arrivons dans un hospedaje quasiment vide qui ressemble à un
château de Disney Land. Nous y rencontrons Jorge un représentant en farine de
poisson chilien qui voyage beaucoup au Pérou et nous donne plein de bons plans.
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Communidad campesina... |
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Et c'est même pas un bidon ville... |
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no comment on ne s'en lasse pas. |
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Il y en a qui ont un sens de la propriété très poussé... c'est mon sable ! |
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Pas mal pour se poser en fin de journée ! |
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J'aime les bivouacs comme celui là... |
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Transport de chèvres...vivantes ! |
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Caballito de toros : embarcations traditionnelles individuelles pour la pêche... une sorte de paddle |
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Huacas de la Luna |
Autre découverte la civilisation Moche qui occupa le nord du
Pérou du I au VII siècle environs et qui s’est faite laminé par les Incas. Là
encore nous découvrons des Huacas ayant
regroupé plusieurs milliers d’habitants avec des pyramides à degrés et des bas
reliefs colorés qui laissent pantois. Il y a une quarantaine d’années c’est
tout le trésor de la chambre funéraire du seigneur de Sipan qui a été découvert
intact. Il été enterré avec sa suite, ses femmes et ses enfants, son chef
militaire et son grand prêtre. Et oui il n’emportait pas que son trésor au
Paradis mais aussi tous ses proches qui étaient sacrifiés pour le suivre.
Aussi fantastique que le trésor de
Toutankhamon… mais moins connu.
Après tant de nourriture intellectuelles il est temps de prendre
le soleil ; il paraît que les côtes du Nord du chili sont les seules où il
est possible de se baigner car le Courant de Humbolt n’y passe pas. On veut tester… avant la découverte des
forêts équatoriennes. Et voilà comment nous sommes arrivés à Mancora, le Palavas
les Flots du Pérou. Un week-end de plage haute en couleurs que nous savourons
accompagné de Piña Colada!
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Trop bon... |
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On vient à la plage en famille.... |
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Tout y est même les vendeurs de paréos |
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on et à Mancora... |
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A la votre ! |
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Le blog ne se fait pas tout seul... |