C’est avec beaucoup de regrets que nous avons quitté l’île
de Chiloé pour laquelle nous avons eu un gros coup de cœur. Haute en couleurs,
encore sauvage, avec ses marchés, sa gastronomie et une population très
accueillance. Nous y avons gouté le « Curanto » un ragout normalement
cuit dans une trou dans la terre (mais au resto dans un plat en terre) dans
lequel mijotent d’énormes moules, des abalones, de la palette de porc fumée, de
la longaniza, du poulet et des galettes de farine et de pomme de terre. Un truc
léger qui rassemble tout ce que les paysans de l’île avaient sous la main.
C’est aussi à Chiloé qu’est née la Pomme de terre il y a plus de 13 000 ans, et
plus de 250 sortent sont encore cultivées sur l’île.
Certes elle se fait
rattrapée peu a peu par le tourisme mais lutte pour garder son caractère
insulaire et ne pas être relié au continent par un pont. Sans doute avons nous
bénéficiés d’une chance insolente car 5 jours de soleil sur cette île réputée
pour le vent et la pluie, c’est paraît il inédit en cette saison. Nous partons
juste avant la « Bier Fest » de Castro… ce qui en dit long sur
l’influence germanique sur cette partie
du pays et ce qui expliquerait aussi pourquoi depuis quelques temps nous ne
croisons quasiment plus de français mais beaucoup d’allemands. L’allure est
différente, plus « Tintin au Congo » avec veste multi poches et
chapeau à larges bords. Certains n’hésitent pas à coller des gros drapeaux germaniques sur leur camping car
revendiquant haut et fort leurs origines…
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Le "Curanto"... du robuste ! |
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Quand je vous disais que les moule sont grosses... |
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Ce sont des fruits de mer séchés... élément de base de la gastronomie chipote |
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Un mur a Ancud |
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Ce sont des algues pour préparer les "cazuela" autre plat typique de Chiloé |
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Le marché aux légumes de Ancud |
Pour être honnête nous avons l’impression d’avoir mangé
notre pain blanc dans cette partie du pays car les régions à venir sont les plus touristiques et
très fréquentées, nous anticipons que les coins de bivouacs sauvages vont se
faire plus rares. Aussi nous en profitions des grandes plages du Pacifique, des
coins de pâturages sans barrières. Des
la sortie du ferry qui nous ramène sur le continent (20mn durant lesquelles nous
sombrons dans un sommeil profond… on s’habitue au roulis finalement) nous
partons à la recherche de LA petite plage. Nous finirons par la trouver après
que Xtian et le chameau aient sorti du sable un camion ensaqué jusqu’aux
oreilles. Le tout sous le regard apathique d’ouvriers locaux allongés sur la
plage et que le bruit des moteurs ne semblaient pas déranger. Heureusement
qu’il avait sa propre sangle et des cales car notre équipement n’y aurait pas
résisté. Au couché du soleil nous avons le bonheur de voir passé sous nos
yeux 3 dauphins qui regagnaient le large.
Ne cherchez par les photos, nous avons préféré les observer plutôt que de
plonger tête baissée dans la voiture à la recherche de l’appareil. Cependant nous sommes en zone
peuplée et toute la soirée ce sera un va et viens des habitants du coin qui rejoignent
les îles côtières sur leur petite barque, qui avec un chargement de bois, qui
avec les courses… qui nous a vu passé et vient promener ses chiens histoire de
faire la conversation. Conversation un peu limité mais toujours sympathique.
Bon et bien il faut remonter … direction la Région des Lacs.
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L'heure de l'apéro |
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Le bivouac ideal |
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Xtian teste les salles de sports face à la mer |
A vrai dire on joue un peu les enfants gâtés car les paysages sont sublimes
mais ressemblent beaucoup à ceux de part chez nous. De grands lacs, des forets,
des prairies er des vaches sans oublier de grands panneaux «
kuchen » ( en chilien dans le texte) écrits en lettres gothiques qui
invitent à venir déguster des pâtisseries aux fruits dont l’origine de la
recette ne laisse aucun doute. Seule
différence majeure, ce n’est pas le Mont Blanc mais le volcan Osorno qui domine
dans toute sa majesté, couvert de neige et coiffé d’une couronne de nuages qui
ne partira malheureusement pas. Pour le
comble, nous tombons le week end de l’Ultra Trail Volcano (un parcours de 80km
avec 3600m de dénivelé positif) dont les « finishers » gagnent des
points qualificatif pour l’Ultra trail Du Mont Blanc. Décidément on est
poursuivi. Toujours est il que cela nous oblige à changer nos plans car adieu
le bivouac au bord du lac.
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Le Volcan Osorno |
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Les Salto de Pétrohué, magnifiques chutes d'eau vert turquoise. |
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Atelier de "tortillas de Rescoldo", pain cuit sous la cendre. |
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Le "Zorro" visiteur du soir dans le camping. |
Et comme on ne se refait pas, c’est la côte pacifique qui
nous attire à nouveau , alors on reprend la direction de Valdivia. En fait nous
cherchons à atteindre une plage que mon guide Gallimard dit être la plus
« sauvage » des côtes chiliennes, devant un tel descriptif nous ne
reculons devant aucun sacrifice et 50 km de piste dans les montagnes ne nous font
pas peur. C’est dans compter que depuis que la route côtière a été goudronnée
plus personnes n’emprunte ce chemin. Un piste forestière d’abord couvertes de
troncs d’arbres sur toute la largeur afin d’éviter les glissades. Cela aurait
sans doute du nous mettre la puce à l’oreille mais confiant et un peu
aventurier on continue. La piste se rétrécie et les troncs d’arbres font peu à
peu la place à de beaux bourbiers et de belles ornières que nous mettront un
temps infini à franchir. Xtian fait tout se qu’il peut pour amortir les chocs
protéger le chameau qui, fidèle à sa réputation passe partout. Bilan près de 3
heures à une moyenne de 10km/h et quelques moments de doute pour arriver sur
cette fameuse plage, tellement sauvage qu’elle n’est accessible qu’à pieds
après avoir franchir 3 cordons de dunes. Impossible de trouver un accès à la
mer derrière les clôtures et il nous faudra parcourir encore une dizaine de
kilomètres pour enfin se poser dans une « caleta » , une sorte de
crique idyllique à l’abri des regards. Ouf !!! Le temps de se poser et la
nuit et là.
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La "caleta de Huiro", vue de notre bivouac |
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Vue sur le Pacifique, c'est beau non ? |
Par chance un petit ferry
relie Corall à Néblia et nous évitera de faire encore 80km de piste pour
rejoindre Valdivia. Validivia, que dire… qu’ici on est presque en Allemagne. La
brasserie bavaroise Kunstmann est à l’honneur partout et tous les restaurants,
cafés, auberges portent des patronymes germaniques joliment calligraphiés en
lettres gothiques. Beaucoup de cette immigration allemande remonte au XIX mais
une grande partie encore date « des années 40 ». A vous de choisir
lesquelles.
Un rapide tours en ville nous permet de voir les éléphants
de mer faire le siège de la Feria Fluvial, la Criée aux poissons où ils
viennent quémander leur part de la pêche du jour. A la fermeture du marché,
quand les étals sont nettoyés ils n’en perdent pas une miette et se disputent les restes avec les mouettes
et une sorte d’affreux rapace noir qui fait froid dans le dos. Le spectacle est
drôle mais la ville n’a pas de quoi nous retenir plus longtemps que ça car la visite
du Musée d’Histoire ne fait pas le poids face à une belle après midi
ensoleillée. Notre prochaine challenge : trouver un endroit pour la nuit.
Et croyez moi c’est pas simple. Les Chiliens sont des fans de pique-nique, mais rien de très nature. Ils sont prêts à
s’entasser dans des zones spécialement aménagées ou moyennant une contribution
financière ils partageront leurs sandwichs
assis sur un banc ou sur une couverture au milieu de quelques dizaines
d’autres familles venues faire de même. A midi nous avons testés… un
pique-nique « au cul du 4x4 » garé dans un champ séparé de la mer par
une clôture en barbelée. Mais on ne se sentait pas seuls… une question me
taraude encore, à quoi sert le barbelé et surtout pour quoi les chiliens s’installent-t-ils là ? Aussi pour le
bivouac on abandonne tout de suite l’idée du coin nature et ce sera une Cabaña face à la mer.
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Bouille sympa mais les poissonnier ont du mettre des grilles pour ne pas se faire mordre... |
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A bientôt !!! |
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