Je vous avais laissés au bord du lac de Cardiel en proie à
des états d’âmes de vagabondage suite à notre rencontre avec la french family,
partir un jour, partir toujours…
Sur leur conseil on a décidé de ne pas passer par la ville
de Perito Moreno mais de piquer à gauche
pour suivre une piste qui longe la frontière chilienne , nous permettant de
passer la frontière à Los Antiguos
et de rejoindre la Carretéra Austral au dessus de Cochrane. C’est notre 6ème passage de frontière
depuis notre arrivée sur le continent sud américain, on est rodé… 1ère
étape immigration, 2ème étape Douane pour la voiture et enfin le
SAG… ceux qui te jettent ton chorizo si jamais tu le déclares. On nous a eu une
fois, pas 2 ; depuis on se débrouille pour planquer. Xtian maitrise à la
perfection l’art de faire la démo du 4x4 : placard à fringues ;
placard mécano, frigo (vide !), placard à vaisselles… le tout assis sur le
placard à bouffe. Jusqu’ici on a réussi à sauver saucisson, fromage, pomme et
avocat. Non mais…
Cette route serpente dans la première ligne de montagnes de
la Cordillère, pour finir par longer un lac
vert jade de la taille d’une mer intérieure. Une merveille… Plusieurs fois nous
croiserons des cyclotouristes avec sacs
et équipements de camping. En couple ou
entre amis, je suis médusée par la performance. Au milieu de nulle part, sur
des pistes pentues et caillouteuses ( Ripio en chilien dans le texte) avec vent
de face, rien ne les arrête et ils ne sont jamais avares d’un geste quand nous
les saluons au ralenti, histoire de ne pas leur faire manger la poussière.
Chapeau bas !
Les lacs ont toujours des couleurs éclatantes |
Meme sous le soleil couchant |
Pas mal le printemps à la montagne...Coyhaique ! |
On laissera donc la Carretéra Austral à Chaiten pour
traverser vers Castro. Enfin c’est ce que l’on pense car arrivés à Coyhaique on
se rend compte que traverser n’est pas si simple. La liaison Chaiten-Castro
n’existe qu’en janvier / février, pour nous ce sera Puerto Cisnes- Quellon, 3
ferries par semaines . Le prochain part le surlendemain à 22h40 et c’est 18
heures de traversée sur des sièges façon classe bétail. Et même pour ça nous attendrons 24h à
Coyhaique pour avoir la confirmation qu’il reste une place pour le chameau.
Heureusement le camping de Roberto est parfait dans les arbres et avec une
douche chaude.
Notre emplacement dans le camping de Roberto |
Faut bien patienter à Cohaique... et il pleut |
Elle est partout ! |
Les dernier 200km de la Carretéra Austral se font sous une
pluie battante avec brouillard et dans
le froid. Finalement on ne sait pas ce qui nous attend mais on ne regrette pas
notre choix…
Sur le ferry c’est la fête…du « Téléton ». 9
écrans TV nous passent le programme en continu : Téléton, somos
todos ! Vamos chilenos, vamos al bancos ! Bravo chilenos… et j’en
passe. Un grand moment…de solitude. Heureusement les boules Quies sont là.
Le voyage durera finalement un peu plus de 20 heures (le
Téléton 48h, ouf !) car ce ferry est un véritable omnibus et déssert une
myriade de micro ports qui se résument souvent à un débarcadère sur lequel
attendent quelques passagers sortis du néant.
Je me demande où il vont... rien à l'horizon |
Arrivée à Quellon |
L’île de
Chiloé est une terre de pêche et de légendes, quand je vous disais qu’on se
rapprochait de la Bretagne… L’île aurait été créée suite à la bataille entre
deux serpents de mer : Tè Té et Cai Cai. De nombreuses entités
peupleraient l’île et ses rivages.
La
Pincoya est l’une des plus célèbres d’entre
elles. Elle a de longs cheveux blonds et tous les hommes en tombent amoureux au
premier regard. Dangereuses…
Le Trauco,
lui, est un personnage de petite taille ressemblant à un nain ou à un gobelin.
Il posséderait la faculté de forcer les femmes à avoir des relations sexuelles
avec lui. Très pratique pour justifier une grossesse non désirée chez les
femmes non mariées…
Pas mal comme bestiaire non ? Et j’en passe
Les chilotes (habitants de Chiloé) sont considérés comme une
communauté à part. Ils parlent pas mal un dialecte qui ressemble paraît-il à
l’espagnol du XVI eme siècle, autant vous dire que je n’y comprends rien. Ici, les peuples indiens de l’île
résistèrent longtemps à la conquête espagnole et l’indépendance du Chili
proclamée, le fort de San Antonio à Ancud fut le dernier bastion espagnol à se
rendre.
Notre débarquement se fait au sud de l’ïle et nous trouverons
sans trop de mal des coins de bivouac au bord de l’eau. C’est aussi l’occasion
d’assister à un ‘Rodeo’ dans l’arène de Quellon le dimanche. Une compétition
locale qui permet aux huesos (cow boys chiliens) de démontrer leur habilité à
manœuvrer leur monture pour conduire le bétail. Impressionnant travail de cavalier qui nous fascinera toute la journée
même sous la pluie…
Nous remontons ensuite vers Cucao sur la côte pacifique de
l’île. Enfin on retrouve l’océan et les plages sauvages où des pêcheurs de
palourdes passent des heures à 4 pattes dans l’eau à pitrougner le sable. Pour
les amateurs de tellines du côté de
Narbonne, cette technique devrait leur rappeler quelque chose. Sauf qu’ici
l’eau est à 13°C… Le soleil est là mais le vent du Pacifique aussi.
Parc a huitres ou à saumons |
Quellon : kilomètre 0 de la Panamerican...c'est parti ! |
Sur notre parcours de nombreuses églises entièrement
construites en bois. C’est une des curiosités de Chiloé. Édifiées aux XVIIe et
au XVIIIe siècles par les missionnaires jésuites puis franciscains, 16 d’entre
elles sont inscrites à l’UNESCO.
Il y en a plus de 300 sur tout l’archipel de Chiloé, alors
on ne va pas toutes les faire mais elles sont tellement jolies et colorées.
Comme les maisons de l’île d’ailleurs, histoire de mettre de la lumière dans
ces paysage qui connaissent la pluie et le vent toute l’années. C’est d’ailleurs
aussi pour ces fôrets primaires et ses
marécages que l’ïle est connue.
Cathédrale de Castro |
les fameux palafitos... |
Ce soir nous sommes à Castro, la ville principale de l’ïle,
connue pour ses maisons colorées sur pilotis « les palafitos » et ses
restaurants de poissons et fruits de mer.
Il est vraiment facile de tomber sous le charme de cette île
de Patagonie encore sauvage et protégée du développement urbain. Au fond je
redoute un peu le retour vers le centre du pays largement plus civilisé. Mais je dois avouer que nous savourons aussi
le retour du soleil et des températures clémentes : 1ère
journée en T Shirt depuis 2 mois. Ca se
fête non ? Pas au Pisco mais peut être à la Chicha (une sorte de cidre
local)… on va voir ça et je vous tiens au courant.
A noté dans les rencontres improbables dans une "cantina" ce midi, un jeune montpellierain paysagiste, parti il y plus de 5 ans pour un tour du monde et qui vit à Chiloé dans une communauté indigène, militant pour la protection de la nature en enseignant aux locaux l'art de faire des toits végétalisés et des jardins verticaux comme isolation thermique des maisons. Un amoureux de l'île...encore une sympathique rencontre !
En attendant encore quelques images...
Cucao, côte pacifique. |
Pêcheurs de palourdes... l'eau est froide, croyez moi. |
un magnifique bivouac, réveil entouré de moutons |
Chichon, un joli village donc la spécialité est la "liquor de oro" |
Notre hotel à Castro, Azul Hotel, le plus anciens de l'île tout en bois... le Top! |
Il fait beau, la preuve : la lessive sèche dehors |
Prêt pour le départ, il attend plus que la marée monte. |
Merci de nous faire voyager..je dois ouvrir google map a tous les coups pour savoir ou vous etes..Nous, on vient de manger la dinde de Thksgiving et on vient d'acheter le sapin de Noel..Prets pour le visite de mon frere a Noel.
RépondreSupprimerBisous et bonne continuation