Et oui les amis depuis notre arrivée en bas du
Continent américain cette question devient brulante et entre les 2 notre cœur
balance. Chili ou Argentine ? Pisco
Sour ou Branca Cola ? Arrivés à Ushuaia
il a fallu trancher sur la route par
laquelle nous allions remonter vers Santiago
et combien de fois allions nous franchir la frontière. Une particularité d’Ushuaia étant d’être
coupé du reste de l’Argentine par le Chili. Impossible d’y accéder ou d’en
partir sans passer par le Chili.
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Pour faire les coures à la frontière San Sebastian... |
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Chevaux argentins en Terre de Feu |
C’est donc autour d’une bière à Rio Grande un dimanche après
midi pluvieux et venté (tiens comme c’est original) que nous avons tracé notre
itinéraire, tout du moins dans les grandes lignes.
Direction poste frontière San Sebastian pour passer au Chili
et rejoindre Porvenir pour traverser le Détroit de Magellan vers Punta Arenas,
puis Puerto Natales comme point d’entrée au Parc de Torres del Paine, et re
franchissement de frontière à Cerro Castillo pour rallier El Calafate et le
Parc national Los Glaciares en Argentine. De là on remonte vers la ville de
Perito Moreno pour repasser au Chili à Los Antiguos et suivre la mythique
Carretera Austral jusqu’à Puerto Montt. Vous nous suivez toujours ? Ensuite
… ben on verra où nous en sommes du
timing, de notre envie de nous poser au soleil ou non et de savoir si
finalement on préfère Pisco Sour ou Branca Cola à l’apéritif. Pour les non initiés,
les argentins sont des fous de Fernet Branca et l’apéritif le plus populaire
est le Branca avec du Coca…
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Sur le Détroit de Magellan... ça bouge !
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Jusqu’ici on s’en sort pas trop mal, la traversée retour du
Détroit fut moins mouvementée (heureusement car elle dure 3 heures) malgré le
sempiternel vent de Patagonie. Pour vous donner une idée la veille nous avions
fait 150km pour arriver à Porvenir mais il nous en a fallu 80km de plus pour
enfin trouver un endroit où nous poser sans être emporté par les bourrasques.
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Porvenir, au Chili |
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Bivouac à Porvenir...la plage des naufragés |
Même scénario une fois le détroit franchi et les courses
faites au supermarché local… recherche du coin de bivouac sur une route en
ligne droite au milieu de la pampa et bordée par 2 bandes de clôtures. Rien à
droite et rien à gauche. Je sens bien que la tension monte et Xtian a décidé de
rouler jusqu’à trouver un hypothétique hotel. Village en vu mais… Rien, pas la
moindre hosteria et la montre tourne.
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Notre "sauveur" part rassembler les "vacas" nous laissant à notre petit déjeuner. |
A 20h30, nous apercevons un « campemiento »
et chance le portail est ouvert. Au bout, quelques barraques en tôles, des
chiens, des chevaux et un « peon » local qui coupe du bois dans la
bourrasque. Il accepte sans souci que nous nous installions en lisière du bois
derrière les cabanes. Nous nous répandons
en remerciement et on se pose enfin pour
la soirée... A cette heure ci on ne fera pas dans la gastronomie et ce sera knackis
/purée mousseline. Totalement régressif et mais pur local car tant la purée en
flocons que les saucisses sont patagoniennes. Il faut dire que la veille nous
avons fait dans l’exotisme avec dégustation d’une fondue suisse, offerte par
notre ami Mirek à la fin du Transpékin. J’entends d’ici vos cris de puristes.
Et bien non je vous le dis une fondue Tiger Classic sous vide arrosée d’un bon
chardonnay de Patagonie, c’est succulent!!!
Et on remercie encore Kubi.
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Miam ! |
Notre séjour à Puerto Natalès est très rapide et comme
d’habitude s’organise autour des 3 centres d’intérêts récurrents quand on
rejoint une ville : un bar avec internet pour récupérer les mails, voire
mettre à jour le blog, un supermarché ou une supérette pour faire les courses
et … une laverie capable de nous laver sécher nos 3 kilos de fringues en 2
heures. Ici nous avons réussi les 2
premiers challenges mais la lessive attendra El Calafate.
Le soir même nous avons la chance de nous poser au bord d’un
lac, sans vent, avec vue panoramique sur
les Torres del Paine. Notre bonheur sera complet quand alors que nous dînons à l’arrière du 4x4 (pas de vent mais
on est quand même en montagne et ça pèle) Xtian voit passer un puma à 25 m de
nous. Bon le temps de bondir sur l’appareil il n’est pas rester pour prendre la
pause mais on a pu l’observer un instant entre les arbustes à la recherche de proies à chasser. Sans doute des lapins ou des lièvres qui pullulent et
détalent devant la voiture sur les pistes.
Que dire sur Torre del Paine sans faire mourir de rire
les copains grenoblois qui nous
entendent nous plaindre de la montagne à longueur d’années? Peut être est-ce l’éloignement ou encore la
dimension hors norme de ce que nous voyons, mais on ne peut qu’être saisi
devant tant de beauté et de majesté. Si tant est que l’on s’éloigne des 2 complexes hôteliers et
« eco-lodges » qui drainent une foule de touristes déguisés en
Queshua de la tête aux pieds et armés de bâtons de marches pliables ( et
oui vous l’aurez compris là encore les français occupent le terrain).
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Le selfie du jour |
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C'est beau non ? |
Un truc assez drôle c’est que depuis Ushuaïa, nombre de ces hôtels sont
tenus par des croates… établis dans la région depuis des générations mais
encore nostalgiques du pays de leurs ancêtres si j’en juge par les posters de
Dubrovnik qui ornent les murs. Si quelqu’un sait pourquoi les croates ont émigré
en masse dans le sud de la Patagonie, je suis preneuse de l’info.
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Le Glacier Grey... 1ère ! |
C’est aussi au cœur de ce parc que nous irons voir de près
le Glacier Grey. Une des nombreuses langues de glace qui descendent du plateau
glacière de Patagonie qui vient mourir dans le Lago Grey. La ballade en bateau dure 3 heures mais
permet de s’approcher suffisamment près du mur de glace et de naviguer au
milieu des icebergs. L’embarquement sur
le bateau est périlleux, via un zodiac de fortune qui embarque une vingtaine de passagers
depuis un pont branlant sur le la plage pour les amener au pied de l’échelle du
bateau. Certes nous sommes équipés d’un
gilet de sauvetage mais l’eau me paraît bien froide malgré tout. Cependant la
beauté du lieu et le pisco sour servi au
pied du glacier font vite oublier à Xtian les paquets d’eau qu’il a ramassé sur
le zodiac et le jean trempé… on en prend plein les yeux.
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Pisco Sour... à votre santé ! |
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Quand je vous disais que c'est périlleux... |
Encore un bivouac sympa avec les vaches et nous serons
repassés en Argentine le lendemain, direction El Calafate. On est toujours à la
montagne… le village ressemble presque à la Suisse et le camping s’appelle
« Camping des brebis ». Qui
dit camping dit douche chaude (wouaw !) et laverie ( re-wouaw) et comme
c’est touristique il y a le wifi, le top ! Manque plus qu’une parilla à
notre bonheur et ce sera fait le soir même après 20 minutes de queue pour avoir
une table… Une nuance de gris vient cependant ternir le tableau c’est samedi
soir la France affronte l’Argentine au Stade de France et … perd.
Bouh !!!! On va donc éviter de la ramener trop fort sur ce coup là.
Mais si nous sommes à El Calafate c’est surtout pour visiter
le fameux glacier du Perito Moreno. Oui oui vous nous avez bien lu : 2
glaciers en moins de 3 jours…Celui là on en a entendu parlé pas mal de fois et
il a la particularité de venir se casser sur les rives d’un lac. Facile d’accès
donc… d’où la foule qui se presse contre les barrières en attendant le prochain
bloc de glace qui viendra chuter dans l’eau du lac avec fracas. D’ailleurs le
bruit de la rupture précède la chute et toutes les têtes se tournent alors dans
le même sens, un peu comme à un match de tennis. Je vous rassure nous avons
fait la même chose… hésitant à quitter l’endroit de peur de rater « THE » moment fatidique de LA rupture
qui arrive une fois par an en moyenne. La dernière date de décembre 2013.
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The Perito Moreno...au printemps |
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Toujours lui... |
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Il avance et vient mourir au pied de la rive.. |
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J'ai rencontré l'homme invisible.... |
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Toujours aussi beau non ? (on ne se moque pas...) |
Nous reprenons la route 40 pour passer la frontière à Los
Antiguos et rejoindre la Carretera Austral au Chili. 2 jours de liaison dans ce
qui se révèlera être un paysage de…rien.
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Même au milieu de rien il y a des chouettes voitures... |
Une immensité de vide… tout du moins
pour le premier jour. Mais l’occasion d’une sympathique rencontre lors du
bivouac au bord du lago Cardiel : François, Carole, Manau (10ans), Sabah (8ans),
Naoki (3 ans et demi) une famille de français en camping car viennent nous
rejoindre. Ils sont partis depuis début septembre pour un nombre d’années indéfini
sur la route. Au bas mot ils savent qu’il leur faudra 2 ans et demi pour le
contient américain. Ils nous font rêver… Il ont achetés leur camping car à
Mendoza et hop il prévoient de rallier Ushuaia pour Noël. Entre temps,
découverte du monde partagée… Quand nous les rencontrons ils ont Quentin, 10
ans et demi avec eux. Quentin est le fils d’un couple de tour du mondiste
rencontré quelque temps auparavant. Il vient de parcourir le Pérou, la Bolivie
et une partie de l’Argentine en bus et à vélo… 1800km de vélo à son actif.
Pendant que ses parents continuent sur la Carretera Austral en trekking, Quentin
profite de 15 jours de « vacances » au chaud avec ses nouveaux
copains. Nous on est totalement époustouflés par sa performance mais lui n’en
est pas à son coup d’essai il a déjà fait le Canada, la Suisse et l’Italie à
bicyclette. Il est sur un vélo de puis l’âge de 2 ans et demi… Alors le froid,
le vent, les nuits sous la tente… rien ne lui fait peur. On passera la soirée
ensemble avant de reprendre la route et de se souhaiter « Suerte »
pour la suite de nos aventures. Je dois avouer qu’ils m’ont mis un ver dans la
tête… c’est comment de partir sans avoir de date de retour ?
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Quentin, Naoki, Manau et Sabah... |
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Leur aventure sur internet... |