22/06/2015

Get Lost in Montana !


En route vers Yellowstone nous faisons halte au Parc de Crater of the Moon sur les recommandations de Marie Anne. Un immense champ de lave un peu incongru au milieu des pâturages. Pas de grands volcans mais de petits cônes et des buttes de sable noir. Ici la dernière éruption remonte à 2500 ans et la plus ancienne 7500. Entre les 2, d'un coté de la roche noire presque vitrifiée hérissée de pointes et de l'autre des collines de sable noir, très noir encore grossier.  Combien d'années encore pour en faire du sable fin ?

On nous a beaucoup parlé de l'entrée dans Yellowstone par Grand Teton, un spectacle parait il impressionnant. On file donc rejoindre Jackson Hole et comme on n'a pas énormément de km a faire on prend notre temps, on s'arête pour déjeuner dans un resto "local" ( comprendre qui fait des ribs, hamburgers et des têtes d'ail rôties a se damner avec des portions pour un nourrir une famille d'ours) si bien que l'on arrive à l'entrée du parc à presque 6h du soir. Quand on voit le monde et que les campground appliquent « 1st in 1st served », on commence a prendre peur. Effectivement les premiers campings sont pleins et nous devons rouler encore un peu pour trouver une place. 


Pas de souci mais cela nous alerte cependant sur la difficulté à trouver un site le lendemain sur Yellowstone Park.  On met donc le réveil en prévision et 1st in 1st served, départ 8h50. Petits stops pour prendre une ou deux photos quand même et on arrive a l'entrée du parc vers 10h00. Un panneau nous annonce gentiment que sur les 12 camps 5 sont déjà complets, 1 est fermé. Pour les autres, Il faut y aller en espérant qu'entre temps...on est donc parti pour 90km, et oui c'est grand Yellowstone : comme la moitie de la Corse. Arrivés sur place la tension est palpable dans la voiture, ca peut paraître ridicule mais si pas de place on repart pour 80km (qui soit dit en passant devront être refait en sens inverse pour voir les geysers et autres points d'intérêt sur lesquels nous passons sans un regard) avec statistiquement d’autant moins de chance que les campings les plus excentrés sont aussi les plus petits. Premier tour de camp...rien pas une place de libre. Désespérés nous sommes, il est 11:00 et tout est complet. En passant devant le Ranger en sortant on lui demande ou nous avons le plus de chance de trouver un site. Elle nous répond avec un accent d'enfer "go to C100"- je lui fais répéter 3 fois et on FONCE refaire la boucle C. En fait elle possède une petite déviation que nous n'avions pas vu et oh miracle la place C100 est bien libre avec sa table, son BBQ et la famille de l'ogre de la foret en bon voisin. En fait l'ogre de la foret est un charmant père de famille de 6 enfants dont la barbe et la tignasse n'ont pas du voir un peigne depuis la nuit des temps. Il promène son quintal en boitant, armé de sa bombe anti ours et de son 9mm à la ceinture. Mais l'ogre est très gentil, il propose à Xtian sa hache de géant pour fendre 3 buches. Elle est si lourde que le lion peine à la soulever et n'arrivera pas a s'en servir. L'ogre poli s'excuse en disant qu’elle ne doit pas être assez affutée. Bon le temps mettre notre obole dans la boite prévue à cet effet, et surtout de laisser notre table en signe d'occupation des lieux et nous partons en ballade. Nous constaterons lors de notre séjour que les gens arrivent entre 8 et 10 h. Le jour de notre départ un couple a réservé notre emplacement alors même que nous étions encore sur place à 9h. Nous pouvons enfin repartir en sens inverse visiter les sources chaudes, les geysers et autres merveilles de la nature. Le tout en grand, en très grand! D'immenses prairies où les bisons se repaissent d'herbe verte. Chaque site est signalé, possède un parking suffisamment grand, des sanitaires toujours propres, des explications pour comprendre ce que l'on voit. Les sentiers sont parfaitement balisés et se transforment en passerelles de bois pour traverser les zones à protéger ou pour faire le tours des piscines sulfureuses. Je n'ai toujours pas vu un papier, un mégot ou un chewing-gum par terre même pas une capsule de bière. Après tant de pays où les poubelles font plus ou moins parties du paysage et même en France, c'est du pur bonheur. Les américains sont très curieux de notre chameau et de notre périple très soucieux de savoir ce que l'on pense d'eux et de leur pays. Comme à Flagstaff, ou j'avais été surprise du nombre de visiteurs venus pour écouter des récits de voyages, acheter des livres, les personnes que nous rencontrons se disent "inspirées" par notre aventure. Beau compliment...








Après une journée dans la boucle des geysers, nous avons décidé de quitter un peu le flot de touristes pour partir en balade a pied entre forets et prairies tapissées de fleurs et parcourues de ruisseaux. De vrais paysages de carte postale. Entre le bruit des ruisseaux et le chant des oiseaux on a l'impression d'être seuls au monde et dans un monde ou la nature est intacte. La philosophie du parc est de laisser la nature se gérer par elle même. Si un incendie survient ils n'interviennent pas et par la suite ils laissent la nature se reconstruire sans chercher à la modeler. Au bout d'un ou 2 ans de nouveaux pâturages attirent de nouveaux les animaux puis la forêt reprend ses droits et une nouvelle génération de sapins apparaît. En 88 quand la moitie du parc avait brûlé, la polémique avait été forte mais aujourd'hui on peut voir les forets anciennes denses et foncées côtoyer d'immenses zones de jeunes arbres, le sol jonché de troncs lisses et gris, comme des tiges de mikado. Il nous faut à deux reprises traverser la rivière sur un tronc d'arbre. Exercice tellement simple que je le répète une deuxième fois et entreprend même de tremper les chaussures pour les débarrasser de la boue. Erreur fatale, je me retrouve les 4 fers en l'air ou plutôt dans l'eau. A plus de 2000m le torrent n'est pas chaud mais il fait beau et je sècherai en chemin. Le lion est juste mort de rire.





Sur le parking du Visitor Center, rencontre inattendue avec Guy et Marie Paule  du Transpekin sur le parking de Canyon Village de Yellowstone. En voyage pour 15 jours avec le Harley Owner Group de Strasbourg, le monde est vraiment petit et le hasard des rencontres toujours surprenant.

Le soir au camping le spectacle est assuré par un énorme bison (ces bestiaux pèsent une tonne) qui a décidé de venir brouter au milieu des tentes et camping cars. Interdiction de l'approcher, ce qui fait que les touristes quittent tour a tour leur table de pique nique au gré de l'avancée du bestiaux. Si l'herbe est bonne les campeurs mangent froid ou le BBQ crame un peu... C'est le risque.
De même le lendemain embouteillage sur la route... Signe qu'il y a quelque chose à voir. Deux Rangers essayent de fluidifier la circulation à grand peine mais le bruit circulent : Il y a un ours... Enfin il y a 2 ours qui dorment derrière les jeunes sapins à une centaine de mètres. Avec des jumelles ou le 600 de l'appareil photo on aperçoit effectivement une tache de poils bruns immobile. Le Ranger en profite pour nous expliquer qu'il s'agit de "side road bears": ours de bord de route. Animaux sauvages mais qui ont été chassés des territoires plus sauvages par d'autres mâles dominants. Ils se sont alors accommodés de la présence humaine mais pas trop quand même car cela les rend agressifs et dangereux. Ils doivent alors être abattus : moralité si vous voulez sauver la vie d'un ours ne vous approchez pas et mettez à l'abri des coffres anti ours tout ce qui peut avoir une odeur, y compris la "pâte a dents". Voila maintenant plus d'une demi heure que nous attendons le bon vouloir de ces ours qui sont censés dormir par tranche de 45 mn, se lever s'étirer et se retourner pour mieux replonger dans les bras de Morphée pour 45mn. Quelle folle activité me direz vous... ben oui et les nôtres ne font pas exception. Au bout d'un long moment on en voit enfin un s'étirer, se gratter le museau réveiller son compagnon d'un coup de patoune et son compagnon étant en fait une compagnone profiter de l'instant pour lui faire sa fête devant le regard ébahi de tous les touristes. L'affaire faite en moins de 30 secondes il se recouche et se rendort.  Merci pour le spectacle les amis, pour notre dernier jour nous aurons au la chance d'assister à un coït d'ours brun en direct live.



Bon c'est pas tout ça mais le Montana nous attend. Après Robert Redford et Brad Pitt dans "Et au milieu coule une rivière", après tant de lecture de Rick Bass ou James Crumley je suis impatiente de découvrir cet Etat grand comme la moitié de la France mais avec à peine 1 million d'habitants. Ici la philosophie est en accord avec celle des grands espaces : "live and let live" (vivre et laisser vivre). On est au pays de la chasse et au paradis de la pêche à la mouche,  autant dire que les démocrates n'y sont pas légion et qu'il y a plus de têtes de bétail que de cowboys. 



Dès notre premier bivouac dans un tout petit campground de la Lewis&Clark Ntl Forest nous sommes invités par Bill, son épouse et leurs amis a venir partager leur feu de camp et boire un verre après le repas (ce qui signifie a 18h30). Bill a 68 ans et il est militaire de la Navy à la retraite depuis...25 ans. Ce fait rêver n'est ce pas? Depuis il habite en Californie mais voyage la plupart de l'année dans son camping-car. Il a des amis partout au Canada et au Mexique il ne va jamais les voir  car il serait obligé de se séparer de son Colt 45 pour passer la frontière et ça, il en est hors de question. D'ailleurs il nous rassure en nous disant que nous ne devons pas craindre les ours car il a de quoi nous protéger et joignant le geste a la parole ouvre sa veste de survêtement pour nous montrer son 45 dans son holster à droite ( équipé de balles de 12.5mm à 5$ pièce) et sa bombe au poivre a gauche. Bon on est rassuré...enfin façon de parler. En fait, oui. Nous allons passer une excellente soirée avec eux à déguster du Southern Comfort avec des popcorns autour d'un beau feu. Ils sont super sympas et nous expliquent qu'ils ont passé 9 ans sur la route. Leur lieu de résidence? Là où ils se garent, du moment que c'est aux US. Il connait tous les bons plans pour payer moins et nous montre son super guide "Don Wright free campground" (free est mon meilleur ami nous dit il). Sont répertoriés tous les campings gratuits mis à disposition par les municipalités dans l'espoir que vous en profitiez pour y faire vos courses, le plein d'essence et boire un verre. Plutôt futé quand on connait le nombre de retraités qui voyagent dans leur camping car pendant des mois. Mieux ils sont accueillis et plus longtemps ils restent. Pour Bill la retraite est ce qui lui est arrivé de mieux et il en profite...  Vers 22h30 tout le monde se sépare en se souhaitant bon voyage. Encore une joli rencontre.

Glacier National Park marque la frontière avec le Canada, nous en avons entendu beaucoup de bien et sommes donc impatient de parcourir la "Go to the sun road" qui traverse le parc d'Est en Ouest et vice versa...sauf à cette période de l’année entre fonte des neiges et haute saison, ils refont la route. La plus belle partie demeure accessible mais arrivée au sommet (2000m ça n'est pas très haut) un demi tour s'impose. C'est beau, très beau même mais si, comme nous vous espériez voir les glaciers, les toucher, alors vous serez comme nous un peu déçu. Le paysage alpin, la route qui monte dans cette vallée, les lacs et les cascades, tout est magnifique mais de glacier, point. Les névés font la joie des touristes, qui comme les enfants, esquissent une bataille de boules de neige, nous nous amusons avec les écureuils qui loin d'être farouches viennent quémander les miettes de pique-nique. Le lion ne cesse de plaisanter en me disant que nous sommes à Davos avec vue sur le mont Cervin. Il n'empêche que loin de la foule du Yellowstone on est plongé dans la nature et que les 2 jours et 3 nuits passent à toute vitesse. 







 

En retournant sur Belt où ce week-end  doit se dérouler un fameux rodéo, nous faisons halte a Browning bourgade de 10000 âmes  au coeur de la réserve indienne des Blackfoot. Le temps d'un café au plus fameux tipi de la région et nous apprenons qu'ici il fait beau de 8 à 12 semaines par an (chouette on est bien tombé) le reste c'est froid, neige à partir de fin Aout et vent tout le temps. Et quand je dis vent je pourrais dire un blizzard qui souffle souvent a plus de 100kmh. Au regard des immenses plaines je n'ose imaginer ce que doit être la vie dans ces conditions hivernales. J'en tremble encore.

En route pour un week-end chez les cowboys... Nous passons la nuit dans la Lewis & Clark National Forest à quelques kilomètres de Belt. Tout n'est que calme jusqu'a l'arrivée de Tom est sa bande à savoir son cousin et une copine. Nos premiers vrais rednecks. Ils arrivent en Pickup à fond les ballons sur la piste poussiéreuse, et déjà fortement imbibés de bières. Après un tour du camp ils décident de se poser juste à cote de nous...c'est du bol non? Leur articulation est plus que sommaire aussi j'ai du mal à comprendre ce qu'ils disent mais une chose est sûre : les phrases contiennent une quantité hors norme de "fuck" et "fuckin". Tout est dans la poésie. Ils tenteront de monter leur tente mais sans lumière à la nuit tombée et avec 3g d'alcool la tâche est quasiment impossible. Bilan, après encore quelques bières et un bon paquet de jurons c'est dans un tas de toile hérissé de piquets tordus qu'ils passeront la nuit. Vu leur état ce n'est pas vraiment un problème. Au matin, alors que Xtian entreprend de changer les plaquettes de frein, nos voisins n'attendaient que ce prétexte pour lier conversation. Ils ne tarissent pas d'éloge sur le chameau et s'extasient devant notre voyage. Le lion reste malgré tout concentré sur sa tache car la mécanique lui résiste... Et ce qui devrait se faire en 15 minutes va prendre 2 heures et beaucoup d'efforts. Comme la bière leur sert aussi de petit déjeuner on ne peut pas dire que leur articulation se soit améliorée mais ils font preuve d'un grande gentillesse et de beaucoup de respect. Ils nous déposent 2 bières au pied du chameau avant de repartir dans leur emplacement. Après avoir fini les travaux d'Hercule et rangé le 4x4 nous allons donc boire la bière avec eux. Il est 11h du matin, et l'alcool (la bière est accompagnée de Tequila) les rend philosophes, nous voila partis sur la beauté des rencontres improbables, l'importance de l'ouverture du coeur et de l'âme dans les voyages et du fait que le chameau est un putain de camion encore mieux que son putain d'appartement. Xtian ne peut refuser la 2ème bière de l'amitié (laquelle bière titre 8° quand même) avant que nous partions enfin vers Belt non sans avoir échanger promesses de revoyures à grand renfort d’embrassades.


A Belt, nous avions envisagé le camping privé de Ponderosa mais c'est finalement sur le fairground communal que nous campons. C'est un grand terrain de pelouse un peu comme un jardin public ou familles et groupes d'amis se retrouvent pour passer le week end.  Le fairground est gratuit, juste à cote du terrain de soft ball et de l'arène a rodéo. Entre 2 matchs de softball (version soft du baseball) du tournoi local, je découvre la pétanque locale c'est à dire le Horseshoes. Il s'agit de lancer un fer a cheval autour d'un petit piquet situe à une vingtaine de mètres. Autre jeu local, le "frisbeer". 2 équipes de 2 joueurs se font face chaque joueur a sa cannette de bière à la main. Face à chaque équipe, un piquet d'1 mètre de haut environ avec posé dessus une cannette vide lestée d'un peu de terre. Chaque joueur lance le frisbee à son tour avec pour objectif de heurter le piquet de l'équipe adverse afin de faire tomber la cannette alors que l'équipe receveuse essaye de récupérer le frisbee au vol et surtout la cannette si elle tombe, le tout d'une main et sans renverser sa bière. Le nombre de point varie de 1 a 3 et la partie se joue en 21 points. Ce jeu fait fureur...presque autant que celui qui consiste à enfoncer un clou dans une souche en un seul coup de marteau et qui se pratique en fin de soirée... Vous l'aurez compris on ne s'ennuie pas une minute et l'heure du rodéo est déjà là. Tout ce que Belt et le county comptent de cowboys se rassemble en famille. C'est un florilège de 'Stetsons', ceinturons et chemises à carreaux impeccablement repassées. Hommes femmes et enfants arborent leur plus belle paire de bottes. Le spectacle peut commencer. Tous les champions locaux sont réunis pour s'affronter dans leur catégorie: Rodeo à cheval à cru, puis avec selle, capture du bétail en duo, en solo, capture et ficelage du bétail, et enfin catégorie reine le "bull riding" à savoir tenir plus de 8 sec sur un taureau de 700kg auquel on pince les couilles. Et oui il faut quand même se rappeler que si chevaux et taureaux se démènent comme des fous ce n'est pas uniquement parce qu'ils ont un cavalier sur le dos. Quand on voit les performances on se dit qu'ils ont du naitre à cheval.  Pas exactement, mais on commence très tôt chez les cowboys...avec une épreuve réservée aux moins de 10 ans : Le « mouton bustin ». Il s'agit de chevaucher une brebis à cru le plus longtemps possible comme le font les grands sur cheval ou taureau. Le benjamin de l'épreuve avait 3 ans et pesait 24 pounds. Le vainqueur a 7 ans et a réussi à traverser les 3/4 de l'arène cramponné à la laine de sa brebis. Il a juste perdu son Stetson en route. Bravo! Le métier de cowboy a encore de beaux jours devant lui et le rodéo est un spectacle fantastique qui nous a épaté pendant 2 heures. Décidément le Montana a de quoi séduire même si le premier soir de l'été on porte encore le pull en Merinos, les chaussettes et qu’on met le chauffage dans le chameau.  






A bientôt !

10/06/2015

On the road again...

Comme je vous l'ai dit j'ai pris un peu de retard dans le récit de nos aventures mais je ne pense pas que cela vous perturbe beaucoup... alors la dernière fois je vous avais laissé sur le point de faire un tours dans la Napa Valley, le 2ème haut lieu de la viticulture après la France... et oui même à Napa quand vous dites que vous êtes français on voit briller une étincelle de respect dans le regard de votre interlocuteur. Sauf si celui-ci tient un bar à vin et porte autant d'intérêt au produit qu'il vous fait déguster qu'à du jus d'orange en brique.
Il faut avouer qu'ici tout est beau, nickel, propret et les dégustations (payantes et chères...) tiennent la route. Mais si vous recherchez la relation personnelle avec le viticulteur...passez votre chemin. Ici un vignoble est avant tout une entreprise, un business, et du coup les vignes sont magnifiquement entretenus (avec rosiers, bordées de lavandes), l'accueil est super pro mais ça manque de chaleur, d'imperfection et finalement de personnalité à mon goût. Et puis à la sortie la moindre bouteille dépasse les 60$... alors oui nous avons gouté du bon vin mais non faut pas exagérer rien ne valait ce prix là. Aussi on laisse tomber le pinard pour rallier San Francisco.




Pause à Sausalito pour voir les maisons flottantes des hippies des années 70. Les maisons sont toujours là, ancrées autour de 2 pontons et un esprit un peu bohème s'en dégage. Mais on se demande combien de babas cool de l'époque y résident encore et à quel prix. Si à l'époque ces jeunes marginaux avait trouver là moyen de vivre pour pas cher, aujourd'hui ces habitations battent les records. Mais elles sont toujours là, un peu anachroniques, toutes de guingois décorées de bric et de broc. Elles symbolisent à mes yeux l'esprit San Francisco, faute d'avoir trouvé la maison bleu adossée à la colline.



On arrive au downtown  par le Golden Gate, comme dans les films, le pont rouge enveloppé de brume. Ce fameux fog qui ne quitte jamais la ville et fait que même en plein été un pull s'impose. En l'occurrence, pour nous il fait du zèle et on rajoute veste, bonnet et écharpe en plus du pull. Mais soyons positif il ne pleut pas et cela nous permet de profiter de la ville et surtout de son esprit ouvert et cool. Le lendemain, un concert gratuit à Union Square nous plonge dans une sorte de revival surprenant. Un groupe de rockeurs sexagénaires presque aussi péchés que les Stones tiennent la scène pendant 2 heures. Ils jouent à la perfection les tubes des années 70 de Joe Cooker à Greatful Dead en passant par Jimmie Hendrix ou du blues braker devant un public tout sorti de Woodstock. Un vrai revival plein d'énergie ou le public danse, s'amuse sans se soucier des apparences, de son âge, de son look et dans un pur esprit 70's. Tout y est pour ressentir l'esprit SF même les odeurs d'herbe dont on se demande encore si elles ne venaient pas de la cigarette électronique des spectateurs autours. Ca c'est le new SF. Mais SF c'est aussi le Cable car, le quartier chinois, le Street Art du quartier hispanique ou encore les Painted Ladies, ces 3 maisons en bois, si typiques de l'architecture SF et qui domine la skyline de la ville moderne. Nous sillonnons les rues pentues et c'est un peu étrange de se retrouver au coeur d'une grande ville moderne avec des enseignes connues et prestigieuses et des voitures de luxe. Nous sommes au pays de la Tesla mais Porsche, BM Mc Laren  sont légions.
le fameux cable car
les fresques du quartier chinois
 

Le vintage trolley...
meme les groupes de rock sont vintage
les Painted Ladies
Masques de lutte mexicaine dans le quartier hispanique
ça c'est vrai !
street art quarter hispanique
San Francisco spirit


Avant de quitter San Francisco Bay une visite à la Silicon Valley s'impose après un passage par Standford où le campus inciterait n'importe qui à redevenir étudiant. Calme, verdure, bâtiments aux  nom prestigieux, parcs tirés au cordeau, multiples bibliothèques , wifi gratuit partout sur le campus... et surtout une réserve de talents de tous les horizons. Les journaux gratuits du campus sont disponibles en une dizaine de langue. Ca fait rêver... Surprenant aussi de croiser les sièges sociaux des grandes entreprises comme Apple, Google, LinkedIn...voir la Nasa. Comme nous avions des problèmes d'accès à internet avec notre Mac, je me suis dis qu'il devait bien y avoir un Apple store dans le quartier. Google Map nous a effectivement conduit directement à l'Apple Store le plus proche : le centre de Recherche de Apple à Mountain View.  Bon pour être honnête nous n'avons pas osé rentrer.
ils ont de l'humour les étudiants de Stanford...
Après ce petit détour dans le monde de l'IT, nous voila reparti pour du lourd...plus précisément retour à Sacramento chez Tognotti's pour récupérer la jante de Mustang commandée en début de semaine. Simple détour pour nous rendre à Sears Point, sur le circuit de Sonoma. Week end de championnat des véhicules historiques. Une sorte de Le Mans Classic en plus modeste mais avec un très beau plateau et plein de Mustang. Comme d'habitude ici tout est facile et nous pouvons camper dans le circuit avec un emplacement idéal pour poser le chameau avec vue imprenable sur les plus beaux virages du circuit. Malgré toutes le voitures de rêve qui nous entourent (enfin pour qui est sensible aux voitures, il s'entend) le chameau remporte un franc succès. Il est souvent photographié et beaucoup sont très curieux d'en savoir plus. On est devenu incollable sur les FAQ et on est maintenant rodé sur la visite guidée.

on se croirait dans Cars.




Départ lundi matin en route pour la forêt de Muir Wood sous une pluie battante qui ne s'arrêtera qu'en fin de journée. Cela ne nous empêche pas de faire un superbe ballade au milieu des séquoias géants. Ces grands arbres vivent en famille, en cercle autour d'un ancêtre. Même frappés par la foudre, ce qui leur arrive souvent vu leur taille,  ils brulent de l'intérieur mais les racines demeurent vivantes et la vie ressurgit d'elles pour donner naissance à la génération suivante.


La PCH ( Pacific Coast Highway) est vraiment magnifique, et le retour au bord de l'Océan nous énergise à fond. La côte est magnifique, découpée, rocheuse, verte, boisée et la pluie lui donne une intensité supplémentaire, un côté dramatique. Mais bon faudrait quand même pas que ça dure trop longtemps car il fait plutôt froid. Les forêts de séquoias géants viennent mourir au pieds des falaises et longent de longues plages de sable gris. Nous sommes toujours plongés dans le fog qui ne semble pas se vouloir se lever. Etrange atmosphère baignée de mystère. Dans l'après midi le soleil finit par percer les nuages et laisser place à une douce chaleur. L'océan prend enfin une belle couleur bleu et l'envie de traîner sur les rochers tel un lézard prend le dessus. Les campgrounds sont toujours aussi superbes entre océan et foret, chaque emplacement dispose non seulement d'une table et de bancs mais aussi d'un foyer pour feu de bois et... d'un coffre à bouffe anti ours. Et oui ces charmantes bestioles ont compris qu'il est plus facile de chasser le pique-nique ou le BBQ dans un camping que dans la nature. Aussi ces coffres sont dotés de systèmes de fermetures sophistiqués que même le Lion va mettre un moment à comprendre comment ça s'ouvre. C'est pour dire...

on dirait presque la Bretagne

Le panneau nous signale un "view point'... hi hi hi 
quand le temps se dégage c'est mieux
En arrivant dans l'Oregon la Pacific Highway devient la route des "Wouaw" effect. Des plages immenses, des forêts de pins et de sapins à perte de vue, des rivières de montagne qui viennent mourir dans de vastes marécages, au bord de l'océan. Les caribous se baladent paisiblement le long des routes, les daims comme les écureuils ou les ratons laveurs fréquentent souvent les campings, à la recherche de pitances laissées sans attention. La nature à l'état brut. Il règne ici une atmosphère paisible, chaleureuse et pourtant un peu sauvage d'autant que la météo est enfin redevenue "normale" avec du fog le matin mais un beau soleil la journée. Je n'en suis pas encore à me balader en T shirt... la côte est quand même pleine de phoques, de lions de mer et de cormorans. C'est quand même pas des animaux tropicaux et puis parfois il fait encore jour blanc.. on entend les oiseaux mais on ne les voit pas. On profite de chaque seconde au bord du Pacifique (et des délicieuses clam showder) car nous avons conscience que nous devrons bientôt le quitter...définitivement. C'est ce qui arrive... après une dernière visite à et un café à Oceanside. C'est encore une étape et le coeur est un peu gros même si nous savons qu'ils nous reste de merveilleux paysages à traverser.




Et oui il y a de vrais grandes dunes le long de la côte et on peu même faire du 4x4 dedans.



Nous arrivons donc à Portland dans l'après midi, sans résa d'hotel et c'est le week end de clôture du Portland Rose Festival. L'un des événements majeur de la ville. Comme quoi en voyageant on lâche prise et l'anticipation devient totalement optionnelle. Nous on a confiance, mais au bout de 3 hôtels /motels on commence à douter. Dans ces cas là Xtian reste dans la voiture et je prends ma tête de touriste perdue et un peu désespérée (pas top quand inutile de paraitre totalement godiche) pour tenter d'apitoyer l'hôtelier. Si vraiment c'est dur j'exhibe le chameau et notre histoire de tour du monde pour porter le coup de grâce. Pas besoin d'en arriver là sur le coup le Motel 6 nous trouve une chambre avec place de parking à moins de 100$ et à 50m de l'arrêt de tram. Elle est pas belle la vie ? Que demande le peuple... heu une laverie... plus dur surtout que les explications données par l'hôtelier indien (d'Inde, un I Tink Zat) se révèlent très approximatives. Après avoir arpenter 12 blocs (croyez moi c'est long) et demander plusieurs fois on finit par localiser la New China Laundry. Ouf... je me voyais pas repartir avec nos 5 kilos de linge sale sous le bras. Demain on viendra les récupérer en voiture. Faut pas exagérer quand même.  Nous sommes maintenant prêt pour partir en ville avec un objectif : trouver un bar avec musique live.  De ce côté le Lonely Planet est vraiment limite. no problem sur les restos, les pubs et le boîtes de nuit mais rien qui sorte un peu du standard touristique.  C'est donc l'occasion d'établir le contact et c'est en demandant à des jeunes croisés dans la rue  et dans un magasin de disques que l'on apprend que le quartier sympa c'est pas le centre ville mais plutôt du côté de l'hotel (au sens large, j'ai dit du côté et pas à côté) Grrr... on fait contre mauvaise fortune bon coeur et on remet le plan musique au lendemain. En attendant ce sera repas en terrasse. Si si vous avez bien lu, le soir et en terrasse car il fait beau et chaud à Portland. J'ai ressorti les débardeurs et dans la rue la mode est au court et déjanté. La mode ici est cool, avec un reste de grunge. Le cheveux se porte rose ou vert et les bottes de cow-boy s'accommodent d'un micro short et d'un caraco en dentelle. En période de festival les excès sont permis et les total looks aussi improbables que les combinaisons dorées ou léopards (avec la queue en peluche) ne sont pas rares. Après tout on est aux USA et selon le modèle de la Portlandaise c'est plus ou moins heureux. Mais durant ce voyage j'aurai au moins appris que le complexe des femmes vis à vis de leur corps est un truc typiquement de chez nous. Rien de tel sur le continent Américain ( Nord ou Sud) et les femmes s'assument et se font plaisir dans toutes les situations.



Miss Rodeo sur son fier destrier
Le lendemain les chars de la Grand Parade envahissent les rues, les familles sont installées sur les trottoirs pour la matinée avec fauteuils, glacières, chapeaux... et de quoi nourrir un régiment pour un siège question bouffe. Nous n'en perdons pas une miette avant de prendre la direction du centre ville pour pour le marché du samedi et la fête foraine. Il fait un temps magique et les enfants ( petits et grands) se baignent dans les fontaines pendant que les parents font la queue pour visiter les bâteaux de la Navy ouverts au public pour l'occasion.  La soirée arrive et nous atterrissons dans un saloon plein de marins et où la musique bat son plein. Entre 2 tournées les serveuses dansent sur le long comptoir en bois sous le regard brillant des marins alors que les futures mariées et leur demoiselles d'honneur habillées comme des poupées Barbies papillonnent au beau milieu des uniformes immaculés. Il y a comme un futur air de desperate housewives mais qu'est ce que c'est drôle !
Chaque High School défile avec sa Marche Band.


Spécial dédicace à Happysand.
Super Man est là... il a bien profité du soleil.
In the Navy...
Et hop au bain... apres tout faut que ça serve les fontaines 
Celui là je l'ai fait !
Ah... l'attrait de l'uniforme de marin ça marche partout dans le monde!

cool non ?
La route qui nous mène a Boise ( Idaho) le lendemain n'a rien de palpitant mais elle nous rapproche de Marie Anne, Arnaud, Arthur et Juliette des amis français qui vivent là depuis 3 ans. Cela fait vraiment longtemps que nous n'avons pas passé du temps dans une vraie maison avec des amis.. alors en attendant de retrouver la civilisation on s'arrête pour bivouaquer dans une grande clairière en lisière de foret. A coté, d'immenses troupeaux de vaches paissent dans de vertes prairies traversées de ruisseaux. On dirait une carte postale... on ne pouvait rêver mieux pour célébrer notre dixième anniversaire avec BBQ, maïs grillé arrosé d'une bonne bouteille de vin.  Rien de tel que les plaisirs simples. Seule ombre au tableau, nous n'avions pas anticipé que le lendemain c'était lundi (comme quoi on oublie vite et les jours de la semaine c'est très relatif) et que les travailleurs forestier du parc sont sympas mais ils commencent quand même à travailler à 5h30 du matin. Certes il fait jour, mais quand même c'est tôt!


presque la maison de la famille Ingals...dans la prairie
Le capitole de Boise
Arrivés à Boise on retrouve toute la famille Langlet dans leur super maison. C'est vraiment sympa de les retrouver, de parler et plaisanter en français... et en plus grâce à Juliette nous fait profiter d'une entraînement particulier au cours duquel nous apprenons plein de techniques de football (soccer il s'entend...) comme le dribble ou le "Maradona". C'est pas tous les jours quand même non ?
Après cette pause qui permet au Lion de ranger le 4x4 et qui me permet de mettre à jour le blog, ce sera retour à la nature sauvage dans le parc de Yellowstone. Yeahhhh! L'aventure continue.