26/11/2014

Pisco Sour ou Branca Cola ?




Et oui les amis depuis notre arrivée en  bas  du Continent américain cette question devient brulante et entre les 2 notre cœur balance.  Chili ou Argentine ? Pisco Sour ou Branca Cola ?  Arrivés à Ushuaia il a fallu trancher  sur la route par laquelle nous allions remonter vers Santiago  et combien de fois allions nous franchir la frontière.  Une particularité d’Ushuaia étant d’être coupé du reste de l’Argentine par le Chili. Impossible d’y accéder ou d’en partir sans passer par le Chili.
Pour faire les coures à la frontière San Sebastian...

Chevaux argentins en Terre de Feu

C’est donc autour d’une bière à Rio Grande un dimanche après midi pluvieux et venté (tiens comme c’est original) que nous avons tracé notre itinéraire, tout du moins dans les grandes lignes.
Direction poste frontière San Sebastian pour passer au Chili et rejoindre Porvenir pour traverser le Détroit de Magellan vers Punta Arenas, puis Puerto Natales comme point d’entrée au Parc de Torres del Paine, et re franchissement de frontière à Cerro Castillo pour rallier El Calafate et le Parc national Los Glaciares en Argentine. De là on remonte vers la ville de Perito Moreno pour repasser au Chili à Los Antiguos et suivre la mythique Carretera Austral jusqu’à Puerto Montt. Vous nous suivez toujours ? Ensuite … ben on verra où  nous en sommes du timing, de notre envie de nous poser au soleil ou non et de savoir si finalement on préfère Pisco Sour ou Branca Cola à l’apéritif. Pour les non initiés, les argentins sont des fous de Fernet Branca et l’apéritif le plus populaire est le Branca avec du Coca…

Sur le Détroit de Magellan... ça bouge !
Jusqu’ici on s’en sort pas trop mal, la traversée retour du Détroit fut moins mouvementée (heureusement car elle dure 3 heures) malgré le sempiternel vent de Patagonie. Pour vous donner une idée la veille nous avions fait 150km pour arriver à Porvenir mais il nous en a fallu 80km de plus pour enfin trouver un endroit où nous poser sans être emporté par les bourrasques.




Porvenir, au Chili


Bivouac à Porvenir...la plage des naufragés

Même scénario une fois le détroit franchi et les courses faites au supermarché local… recherche du coin de bivouac sur une route en ligne droite au milieu de la pampa et bordée par 2 bandes de clôtures. Rien à droite et rien à gauche. Je sens bien que la tension monte et Xtian a décidé de rouler jusqu’à trouver un hypothétique hotel. Village en vu mais… Rien, pas la moindre hosteria et la montre tourne. 


Notre "sauveur" part rassembler les "vacas" nous laissant à notre petit déjeuner.
A 20h30, nous apercevons un « campemiento » et chance le portail est ouvert. Au bout, quelques barraques en tôles, des chiens, des chevaux et un « peon » local qui coupe du bois dans la bourrasque. Il accepte sans souci que nous nous installions en lisière du bois derrière les cabanes. Nous nous  répandons en remerciement et  on se pose enfin pour la soirée... A cette heure ci on ne fera pas dans la gastronomie et ce sera knackis /purée mousseline. Totalement régressif et mais pur local car tant la purée en flocons que les saucisses sont patagoniennes. Il faut dire que la veille nous avons fait dans l’exotisme avec dégustation d’une fondue suisse, offerte par notre ami Mirek à la fin du Transpékin. J’entends d’ici vos cris de puristes. Et bien non je vous le dis une fondue Tiger Classic sous vide arrosée d’un bon chardonnay de Patagonie, c’est succulent!!!  Et on remercie encore Kubi.
Miam !
Notre séjour à Puerto Natalès est très rapide et comme d’habitude s’organise autour des 3 centres d’intérêts récurrents quand on rejoint une ville : un bar avec internet pour récupérer les mails, voire mettre à jour le blog, un supermarché ou une supérette pour faire les courses et … une laverie capable de nous laver sécher nos 3 kilos de fringues en 2 heures.  Ici nous avons réussi les 2 premiers challenges mais la lessive attendra El Calafate.

Le soir même nous avons la chance de nous poser au bord d’un lac, sans vent,  avec vue panoramique sur les Torres del Paine. Notre bonheur sera complet quand alors que nous  dînons à l’arrière du 4x4 (pas de vent mais on est quand même en montagne et ça pèle) Xtian voit passer un puma à 25 m de nous. Bon le temps de bondir sur l’appareil il n’est pas rester pour prendre la pause mais on a pu l’observer un instant entre les arbustes à la recherche de proies à chasser. Sans doute des lapins ou des lièvres qui pullulent et détalent devant la voiture sur les pistes.
Que dire sur Torre del Paine  sans faire mourir de rire les copains grenoblois qui  nous entendent nous plaindre de la montagne à longueur d’années?  Peut être est-ce l’éloignement ou encore la dimension hors norme de ce que nous voyons, mais on ne peut qu’être saisi devant tant de beauté et de majesté. Si tant est que l’on s’éloigne des  2 complexes hôteliers et « eco-lodges » qui drainent une foule de touristes  déguisés en  Queshua de la tête aux pieds et armés de bâtons de marches pliables ( et oui vous l’aurez compris là encore les français occupent le terrain). 

Le selfie du jour
C'est beau non ?
Un truc assez drôle c’est que  depuis Ushuaïa, nombre de ces hôtels sont tenus par des croates… établis dans la région depuis des générations mais encore nostalgiques du pays de leurs ancêtres si j’en juge par les posters de Dubrovnik qui ornent les murs. Si quelqu’un sait pourquoi les croates ont émigré en masse dans le sud de la Patagonie, je suis preneuse de l’info.

Le Glacier Grey... 1ère !
C’est aussi au cœur de ce parc que nous irons voir de près le Glacier Grey. Une des nombreuses langues de glace qui descendent du plateau glacière de Patagonie qui vient mourir dans le Lago Grey.  La ballade en bateau dure 3 heures mais permet de s’approcher suffisamment près du mur de glace et de naviguer au milieu des icebergs.  L’embarquement sur le bateau est périlleux, via un zodiac de fortune  qui embarque une vingtaine de passagers depuis un pont branlant sur le la plage pour les amener au pied de l’échelle du bateau.  Certes nous sommes équipés d’un gilet de sauvetage mais l’eau me paraît bien froide malgré tout. Cependant la beauté du lieu  et le pisco sour servi au pied du glacier font vite oublier à Xtian les paquets d’eau qu’il a ramassé sur le zodiac et le jean trempé… on en prend plein les yeux.


Pisco Sour... à votre santé !




Quand je vous disais que c'est périlleux... 
Encore un bivouac sympa avec les vaches et nous serons repassés en Argentine le lendemain, direction El Calafate. On est toujours à la montagne… le village ressemble presque à la Suisse et le camping s’appelle « Camping des brebis ».  Qui dit camping dit douche chaude (wouaw !) et laverie ( re-wouaw) et comme c’est touristique il y a le wifi, le top ! Manque plus qu’une parilla à notre bonheur et ce sera fait le soir même après 20 minutes de queue pour avoir une table… Une nuance de gris vient cependant ternir le tableau c’est samedi soir la France affronte l’Argentine au Stade de France et … perd. Bouh !!!! On va donc éviter de la ramener trop fort sur ce coup là.



Mais si nous sommes à El Calafate c’est surtout pour visiter le fameux glacier du Perito Moreno. Oui oui vous nous avez bien lu : 2 glaciers en moins de 3 jours…Celui là on en a entendu parlé pas mal de fois et il a la particularité de venir se casser sur les rives d’un lac. Facile d’accès donc… d’où la foule qui se presse contre les barrières en attendant le prochain bloc de glace qui viendra chuter dans l’eau du lac avec fracas. D’ailleurs le bruit de la rupture précède la chute et toutes les têtes se tournent alors dans le même sens, un peu comme à un match de tennis. Je vous rassure nous avons fait la même chose… hésitant à quitter l’endroit de peur de rater  « THE » moment fatidique de LA rupture qui arrive une fois par an en moyenne. La dernière date de décembre 2013.
The Perito Moreno...au printemps

Toujours lui...

Il avance et vient mourir au pied de la rive..

J'ai rencontré l'homme invisible....

Toujours aussi beau non ? (on ne se moque pas...)

Nous reprenons la route 40 pour passer la frontière à Los Antiguos et rejoindre la Carretera Austral au Chili. 2 jours de liaison dans ce qui se révèlera être un paysage de…rien.
Même au milieu de rien il y a des chouettes voitures...
Une immensité de vide… tout du moins pour le premier jour. Mais l’occasion d’une sympathique rencontre lors du bivouac au bord du lago Cardiel : François, Carole, Manau (10ans), Sabah (8ans), Naoki (3 ans et demi) une famille de français en camping car viennent nous rejoindre. Ils sont partis depuis début septembre pour un nombre d’années indéfini sur la route. Au bas mot ils savent qu’il leur faudra 2 ans et demi pour le contient américain. Ils nous font rêver… Il ont achetés leur camping car à Mendoza et hop il prévoient de rallier Ushuaia pour Noël. Entre temps, découverte du monde partagée… Quand nous les rencontrons ils ont Quentin, 10 ans et demi avec eux. Quentin est le fils d’un couple de tour du mondiste rencontré quelque temps auparavant. Il vient de parcourir le Pérou, la Bolivie et une partie de l’Argentine en bus et à vélo… 1800km de vélo à son actif. Pendant que ses parents continuent sur la Carretera Austral en trekking, Quentin profite de 15 jours de « vacances » au chaud avec ses nouveaux copains. Nous on est totalement époustouflés par sa performance mais lui n’en est pas à son coup d’essai il a déjà fait le Canada, la Suisse et l’Italie à bicyclette. Il est sur un vélo de puis l’âge de 2 ans et demi… Alors le froid, le vent, les nuits sous la tente… rien ne lui fait peur. On passera la soirée ensemble avant de reprendre la route et de se souhaiter « Suerte » pour la suite de nos aventures. Je dois avouer qu’ils m’ont mis un ver dans la tête… c’est comment de partir sans avoir de date de retour ?

Quentin, Naoki, Manau et Sabah...
Leur aventure sur internet...

15/11/2014

En direct de la fin du monde !

C'est bien du bout du monde que j'ai le plaisir de vous parler ( virtuellement certes, mais quand même). Nous avons atteints la destination mythique de Ushuaïa, il y a 2 jours et nous ne sommes plus qu'à 1000km en ligne droite de l'Antarctique.


Pour tout avouer il fait carrément froid !
En fait l'accès à Ushaïa n'est pas ce qu'il y a de plus simple par la route car il faut traverser le Chili ce qui signifie, un ferry et 2 frontières dans la même journée. Certes les formalités sont simples mais quand même : immigration, douane et inspection sanitaire... Résultat 3 tampons en plus sur le passeport et on s'est fait piquer notre chorizo!! Si si... Xtian a eu beau soutenir mordicus que c'était un produit cuit, le douanier ne l'a pas cru...
Tout ça c'est clôturé.
Ensuite il faut trouver un endroit pour bivouaquer et là ce pose le problème des clôtures. Elles courent sur des milliers de kilomètres et empêchent tout accès à des pistes secondaires. Les Estancias sont de vrais Fort Knox avec barrières et portails cadenassés. Impossible d'accéder aux bâtiments ne serait ce que pour demander une autorisation de bivouac sur un carré de leur milliers de km2.
Il faut dire que pour beaucoup il s'agit d'exploitations dont les propriétaires sont de gros industriels de la laine. Pou vous donner une idée M. Flavio Benetton en possède 7 pour la modeste superficie de 20000km2. Tout le produit de la tonte est directement exporté pour être traité à l'étranger.
D'un autre côté compte tenu de l'état de saleté des espaces ouverts au public, on comprend un peu les proprios. Les plages, si elles sont proches d'un centre urbain sont jonchées de bouteilles de bière vides et la culture du sac plastique se porte à merveille. Une horreur... plusieurs fois nous avons vu des locaux venir sur la plage et laisser derrière eux l'intégralité de leurs poubelles. Quand aux containers sur le bord de la route je crois bien qu'ils sont jamais été vidés.
Toutes les taches blanches, ce sont des sacs plastiques en décomposition... 
Bon, heureusement avec le 4x4 on arrive à rallier des lieux peu accessibles ( heureusement, vu la taille du pays ce n'est pas ce qui manque) sans trace humaine, enfin quand il n'y a pas de clôtures.



Le plus surprenant en arrivant prêt de Ushuaïa c'est le changement de relief. Voilà des milliers de kilomètres que le paysage est plat et sans arbres. L'arbuste le plus haut ne dépasse pas les 50 centimètre. Et tout d'un coup apparait une chaîne de montagnes, des forêts de hêtres et de conifères, des lacs et de la neige. On dirait les Alpes... avec la mer en plus ( enfin le Canal de Beagle), donc altitude 0, et sauf qu'on est en été et qu'il y fait aussi froid que chez nous en hiver.




Le Parc Naturel de la Tierra Del Fuego est superbe, même si je vois vos sourire goguenards quand j'évoque les beautés de la montagne, moi qui n'y vais jamais à Grenoble... On y trouve des zones de camping libre et des belles ballades pour voir les oiseaux et les castors. Malheureusement nous avons vu leurs barrages mais ils devaient faire la sieste car pas l'ombre de la queue d'un.


Autre effet de surprise, la quantité de touristes... essentiellement locaux et français. Des bus entiers... venus là sur les conseils de Nicolas.  Franchement j'espère qu'il est rémunéré par l'office du tourisme. La chance c'est qu'ils ont un timing tellement serré qu'ils ne restent jamais très longtemps et à partir de 6h du soir le parc redevient sauvage et seuls quelques campeurs occupent le terrain. Il est alors temps de prendre l'apéro: le localement célèbre Fernet- Cola. Et oui... C'est grâce au marché argentin que Fernet Branca existe encore. Tout le monde boit ça et par souci d'intégration nous aussi. Et puis on rentre vite dans le ventre du chameau car meme si la nuit est très tardive ( pas avant 23h), nous on se pèle donc miam dedans. Bouh...

Spaghettis sauce tomates, lardons, champignons...
Demain nous attaquons lentement la remontée par la Carretera Austral ( peut être) et la Ruta 40, un autre grand moment... de montagne. Je commence à rêver des 31° C de Santiago. Première étape en 2 ou 3 jours, aller à Porvenir prendre le ferry pour rallier Punta Arenas.

A suivre... bises à tous et donnez nous de vos news, vous nous manquez quand meme un peu ;)

Encore quelques images...
Laguna Azul... il y en a des centaines en Argentine, au creux de volcans éteints


LE Mouton du Détroit de Magellan

On est prévenu....

Ici le traineau du Père Noel est tiré par les lamas... ça c'est de la localisation !

Enfin !
Port de Ushuaïa

Vous notez la météo... 
Ushuaïa street art

Toute la tribu a rallié  "La fin du Monde"
Le bureau de poste de la Fin du monde
Ca mixe dans la rue à Ushuaïa, et c'est bon !

El centolla :avant. il m'a pincé !
El centolla :après. 1,6kg... Miam!
Et pour ceux qui sont arrivés jusqu'ici, comme promis une sélection de beaux clichés réalisés par Xtian à la Péninsule de Valdes.... avec les baleines franques, orques, éléphants de mer et encore plus...